Conclusion : On accroche jusqu'au bout à l'exercice de style brillant et captivant de Nolan qui traite d'une façon bien particulière le thème de la mémoire., tout en oubliant pas de raconter une histoire, très complexe et dont la mise en scène met le spectateur dans une situation compliquée mais absolument jouissive, grâce à la très bonne utilisation du concept de compte à rebours. Et si je commence par la conclusion, c'est déjà pour faire une mise en abyme sur la mise en scène du film, mais aussi pour pouvoir vous introduire cette critique en vous présentant en quoi consiste Memento (ça tombe bien, j'y viens) : en effet, l'idée principale du film est de mettre le spectateur directement dans l'esprit de son personnage, un peu à la façon dont Inception du même réalisateur ira plus tard nous faire entrer dans l'inconscient et les rêves (même si je trouve l'exercice beaucoup moins réussi et impeccablement sobre que dans Memento), qui a une maladie mentale qui le fait tout oublier toutes les 15 minutes, raison pour laquelle il se tatouera les choses vitales de sa vie, comme le fait, aussi peu important soit-il, que sa femme a tout de même été violé et tué par un homme dont il cherche à se venger et qui est à l'origine de son problème mémoriel. Evidement, ce trouble influe aussi sur le film tout entier et il sera donc construit en parties d'environ 10 minutes qui s'enchaînent en compte à rebours, Chris Nolan ayant trouvé un de ses premiers concepts de mise en scène mettant le spectateur, comme je l'ai déjà dit, dans une démarche cérébrale gênante car très différente de celle qu'on fait quand on suit un film normal, même avec des retours dans le passé, sans compter qu'entre les différents moments du long-métrage, l'on a droit à quelques scènes en noir et blanc dont on ne saura à quel moment elles se produisent seulement à la fin du film, et on peut dire que Memento a dans cette optique lancé l'amour de Nolan pour ce genre de mise en scène dans ces thrillers, avant qu'il ne rédicivise avec Le Prestige, dont l'histoire principale est un flashback d'un flashback. Grâce à quelques très bonnes idées, le concept novateur est rondement bien mené et même le certain handicap, si on peut appeler ça, du spectateur qui est de savoir à l'avance ce qui arrivera après ce qu'il est en train de voir, enfin, avant dans le film (c'est bon, j'ai réussi à bien vous embrouiller...), est très bien utilisé et l'intrigue cache de nombreux rebondissements. Le réalisateur livre un point de vue fascinant sur la mémoire humaine et le rebondissement final en dit beaucoup. Au niveau des acteurs, Guy Pearce a cette moue que je n'aime pas forcément dans son jeu d'acteur mais il reste correct comme tous les autres acteurs qui sont eux peu connus. En fait, on peut dire que le film ne vaut rien que pour l'expèrience qui en ressort, originale, travaillée et réellement accrocheuse. Si vous voulez voir ce que peut faire Christopher Nolan avec 5 millions de dollars de budget et une majorité d'acteurs peu connu, c'est ici que ça se passe.