MEMENTO. Il y'a des films qui comme ça vous suivent, encore et encore. Toutes les analyses pour décortiquer le film ont été pondu, j'y ai tour à tour aux fils des ans et des visionnages jeté un œil mais pour être complètement franc, je m'en moque un peu ... Si j'aime autant ce film, c'est que je comprend parfaitement son personnage principal. Au fond, peut importe les faits, la vérité, ce qui compte c'est l'interprétation. On se fabrique un monde avec ce que l'on a, ainsi qu'avec ce qui nous manque.
Le second film de Christopher Nolan est aussi le tout premier de sa filmographie que j'ai pu voir lors de mes plus jeunes années, il y'a plus de dix piges dorénavant. Déjà, à l'époque il m'avais remué. J'ai mis du temps pour y retourner, une première fois, puis une seconde. D'ailleurs ma dernière visite date d'il y'a maintenant cinq ans. Le temps s'écoule, le choc reste. Quoique, la déferlante d'émotions est toutefois relativement différente, le point de vue n'a beau ne pas être constamment confus, on s'y perd. Memento est de ces films perturbant car il vise juste. Il nous questionne sans doutes tout autant que le contraire. Les Grandes Œuvres ont toujours cette instinct là.
Le film nous ballade sur deux heures, les plus aguerrit s'accroche à la moindre parcelle, à ce petit détail qui mènera à la résolution. Qui fera penché la balance tout du moins. Comme je l'ai mentionné plus haut, si les pistes sont brouillés, c'est que les réponses ne comptent plus vraiment. Life goes on. Ou ce qu'il en reste, une demi-vie. La maestria se niche dans cette complexité narrative de touts instant, l'obscurité de son histoire prévaut à revoir nos jugements et nos comportements. Qui sommes-nous ? Memento est encore plus profond à suivre débarrassé de sa grille de lecture.
Passons au casting. Guy Pearce, Joe Pantoliano et Carrie-Anne Moss se partagent entre autres les 99/100 de l'intrigue. Ils et elle sont les visages troubles de nos errances. Qui ment à qui ? Pourquoi ? Les liens macabres qui les relient les uns aux autres n'a de cessent de croitre pour en exfiltré toute son horreur, sa bassesse mais aussi à contrario, son humanité. Le portrait n'a rien d'angélique, de monstrueux non plus. Voilà pourquoi ses trois là sont fascinants, à mes yeux tout du moins.
Il y'a de grande scène dans le long-métrage de Christopher Nolan. Son introduction ne laisse planer aucune suspicion sur un opposé parfais. D'autres suivent, en musique, en couleur ou en noir et blanc, à l'envers ou à l'endroit, toutes les combinaisons opèrent dans un seul et même sens. Celui d'être rutilent, impeccable et cabossé. Les claps, les polaroids, les coups de téléphone, tous s'insère.
Sammy Jankins ou non. Le remember l'emporte.
Avec X visionnages je continue de me prendre les pieds dans le tapis. J'en redemande. Outre son scénario tordu et sa réalisation magnifique, une des plus belles que j'ai vu, c'est bien le regard de son auteur sur son monde qui me bouleverse autant. " The world doesn't just dissapear when you close your eyes does it ? " Cette phrase te donne tout ce que tu as à recevoir.
Memento est l'un des films les plus éprouvant qui m'ait été donner de voir. N'en déplaise à certains, oui, ce film est sans nul doutes l'un des plus importants de l'époque !