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Jmartine
167 abonnés
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3,0
Publiée le 13 novembre 2017
Clément Cogitore est un jeune documentariste, photographe, reconnu et récompensé par une multitude de prix…Braguino est à la fois un documentaire et une exposition présentée au BAL, 8 impasse de la Défense 75018. A l’origine Cogitore voulait travailler sur l’enfance et le monde sauvage…Il commençait à s’intéresser au survivalisme américain quand une de ses amies russe lui parle de Sacha Braguine, membre des vieux croyants orthodoxes, qui se sont enfoncés dans la forêt sibérienne pour échapper à l’autorité de l’église et de l’état. Rejoindre la famille Braguine fut une expédition homérique, bateau sur le fleuve Ienisseï, traversée de la taïga, final en hélicoptère…Clément Cogitore a déclaré que le seul voyage de 700 km en hélicoptère lui coûtait 24 000 euros…pourquoi alors ne ramener qu’un petit film de 50 minutes ? J’avoue que le format particulier de ce film m’a beaucoup gêné. J’aurais aimé comprendre ce que recherchaient les vieux croyants. Sacha s’est installé dans ce coin perdu il y a une trentaine d’année avec l’espoir de vivre en paix, dans l’autarcie le plus complète en essayant de construire un modèle de vie autosuffisant…on ne voit pas vraiment le lien avec l’orthodoxie…comment dans ces régions inhabitées, une autre famille les Kiline est-elle venue s’installer juste à coté, transformant ce paradis en scène de conflit ouvert nécessitant jusqu’à la construction d’une barrière entre les deux maisons. Nous sommes au bout du monde, aucun chemin ne même à la civilisation, mais deux familles se haïssent…Seule zone de paix, l’ile qui sert de piste d’atterrissage à l’hélicoptère et d’aire de jeu aux enfants blonds, à l’abri des bêtes sauvages, Braguine et Kiline y viennent, s’observent sans partager leurs jeux…Cette présence nourrit chez les Braguine une paranoïa grandissante envers leurs voisins. On ne sait pas si ces Braguine se fantasment un ennemi réel ou s’ils ont juste perdu le dialogue et le sens du réel. De ces voisins nous n’apprendrons rien, sinon qu’ils passent pour prédateurs, liés à des chasseurs oligarques qui viennent chasser le gros gibier en hélicoptère et à l’arme automatique…on pense alors au film de Safy Nebbou Dans les Forêts de Sibérie adapté du roman de Sylvain Tesson… Restent de magnifiques paysages de la forêt sibérienne, une chasse à l’ours, boucherie épouvantable pour nous, mais gestes quotidiens pour eux…on retrouvera les pattes comme bottes d’une des fillettes…mais la beauté de l’image ne fait pas tout, j’aurais aimé plus d’approfondissement.
Braguino est le nom d’un minuscule campement au cœur de la taïga sibérienne en amont du fleuve Ienissei fondé par le clan Braguine. Une autre famille est venu s’y installer, les Kiline. Entre les deux , une haine sourde prévaut.
Clément Cogitore est un jeune réalisateur français qui s’est fait connaître par un premier film couturé de défauts et rempli de bonnes idées "Entre le ciel et la terre". Il revient sur les écrans avec un documentaire de cinquante minutes seulement. Il est allé le tourner au bout du bout du monde, à plus de sept cent kilomètres de la première terre habitée. Pourtant, son film ne porte pas les traces des difficultés de sa réalisation. On voit simplement une rivière et , sur ses bords, quelques cabanes et une population d’adultes et d’enfants d’une blondeur hyperboréenne.
On pourrait croire que "Braguino" a pour thème la recherche d’un monde vierge, préservé des tares de la civilisation. Son affiche nous le laisse penser qu’y renvoie à une iconographie de comte de fées avec des enfants et un chien-loup photographiés au bord d’un plan d’eau qui baigne dans une lumière surnaturelle.
Mais le vrai sujet de "Braguino" est ailleurs. Dans la découverte effrayante d’une violence pré-hobbesienne qui oppose les Braguine à leurs voisins. Des Kiline on ne saura rien sinon ce que nous en disent les Braguine et ce qu’en montrent quelques plans volés au téléobjectif. Ils ressemblent à leurs voisins si l’on en croit les mines de leurs enfants qui s’approchent de la rivière quand y passe le canot des Braguine. Cette quasi-gémellité loin de les rendre plus rassurants en font des menaces plus effrayantes encore.
Le moyen-métrage de Clément Cogitore dure cinquante minutes à peine. Il décrit une situation potentiellement explosive, fait monter la tension… et s’arrête. Honnêteté du documentariste qui n’a pas voulu filmer une violence qui ne s’est pas déchaînée ? Ou rouerie sadique du scénariste conscient de l’efficacité de son procédé ? Toujours est-il que ce point d’orgue frustrant combiné au format inhabituel de ce moyen-métrage m’ont doublement laissé sur ma faim.
"Braguino" est un film dont on voit toutes les intentions – montrer notamment la détestation entre deux familles à travers la métaphore de la chasse – mais qui peine à faire surgir une émotion. Malgré des plans absolument sidérants, le film ne décolle jamais, comme s'il était prisonnier d'une mise en scène, ou plutôt d'un montage, systématique. Ces images auraient dû créer du trouble et imprégner le film de leur étrangeté; elles agissent au contraire en vase clos, n’appelant aucun écho mais demeurant simplement représentatives d'un exercice de style singulier. Clément Cogitore ne manque pas de talent mais, en privilégiant l'autonomie de chacun de ses plans sans vouloir les relier (exception faite de cet hélicoptère au début et à la fin du film), ne crée pas l'onde de choc visée. Un documentaire formellement ambitieux mais inaccompli.
Très décevant - les critiques sont difficiles à comprendre - le film est basé sur une idée excellente, mais les deux sujets qui pourraient être développés, les Kiline, et les "cow-boys" qui arrivent en hélicoptère, restent en suspens, sans aucun développement. L'origine des Braguine pourrait aussi susciter un commentaire ethnologique, mais reste aussi sous silence. Malgré la qualité des images, le film reste plat, relativement inexpressif, alors que le sujet présente un grand potentiel. Dommage.
Le réalisateur Clément Cogitore filme des russo-blondinets dans un état de Nature, vivant en Autarcie comme s'il s'agissait d'un conte. Là où "Ni le ciel ni la terre" allait vers des territoires fantastiques et inquiétants sur la guerre d'Irak alors que sur le même sujet Janus Metz Pedersen avec "Armadillo" était dans l'esthétisme de la guerre pour glacer les sangs, ce film-là va vers des territoires inconnus, comme Jim Jarmush avec son film "Dead man". Parmi l'une des scènes le plus marquantes, le chef de famille s'affranchit symboliquement de l'Etat Russe (son nom vient du mot Ours), dans une scène cinématographo-ultra-beurk en abattant et dépeçant un vieil ours (c'est dans les anecdotes). Âmes sensibles s'abstenir. Le reste de l'intrigue relève de la malédiction : les enfants construisants leur propre monde à base de jeux, rappelant le livre "Sa Majesté des mouches", de William Golding de sordide mémoire. Les visiteurs menaçants de l'étrange dans un hélicoptère et le téléphone satellitaire du chef de famille propulsent ce film vers une dimension fantastique. La paranoïa de M. Braguine envers son voisin (la famille Kiline) amène le film vers un trip horrifique. 49 minutes de folie pure uniquement par la suggestion, l'un des films les plus marquants de l'année. Cogitore, cogitum ergo sum...
Totalement déstabilisant ! Deux familles se haïssent au milieu de nulle-part ... Comme un réflexe chevillé au corps ! Ce moyen métrage pose la question de savoir quels sont les dégâts causés par l'isolement ? par le manque de norme ? N'être soumis à aucune norme rend-il les gens détraqués ? Détraqués selon quelles normes ? Il n'y a que les enfants qui semblent "adaptés" !! C'est absolument vertigineux ...
Il est peut-être déjà trop tard, l’impression d’y découvrir un conflit qui risque fort d’imploser à tout moment. Une façon de vivre va s’éteindre par des prédateurs bien plus féroces que la nature ne l’aurait imaginée. La fin de l’insouciance, la peur guide ce sublime documentaire à chaque instant. Imaginant le pire dans l’obscurité de la taïga. Clément Cogitore capte plus qu’un simple moment. Ne Kiline pas des yeux, tu pourrais passer à côté du travail formidable de Sylvain Verdet. Tout cela reste effrayant, mais le monde de demain ne leur appartient déjà plus. Boulevardducinema.com
Situation hallucinante, impossible, la loi de la jungle en taïga.
Les deux familles ne s entendent pas, la cohabitation semble impossible. La situation est simple. C est juste simplement incroyable que ça en soit arrivé là.
Dommage qu'il n'y ait qu'un point de vue.
Par ailleurs, j'ai été fasciné par le mode de vie qui m'a éclairé sur le fonctionnement de peuples primitifs, de nomades, etc.
Famille très nombreuse. Les plus jeunes sous la surveillance d'un moins jeune. Désœuvrement. Goût de la solitude. Isolement n'empêche pas une certaine modernité : téléphone, commerce, très rares rencontres avec autrui. Danger de l'isolement, responsabilité des parents sur lesquels dépend très fortement toute la famille. Aptitude à s adapter, s économiser (fusil utilisé comme cor/sifflet).
Le documentaire montre très bien comme l ennemi commence par chosifier l autre. La seconde famille est tout au long du documentaire appelée avec des appellations impersonnelles, les ragots (ils auraient des ordinateurs pour espionner les conversations sur portable), ...
Sibérie orientale, en dehors de la saison hivernale, un hélicoptère arrive dans une région isolée, inaccessible par la route, au milieu de la taïga envahie par les moucherons. Une famille nombreuse, avec de jeunes enfants très blonds accueille ce qu’on devine être l’équipe de tournage du film. C’est la famille Braguine. Issue d’une communauté de croyants orthodoxes.
Tous attablés, le père raconte leur histoire au réalisateur, ils sont venus s’installer là pour vivre en autarcie voilà plusieurs années. Les garçons sont nés ici. Mais une autre famille, les Kiline se sont invités dans la taïga. Braguine raconte qu’ils leur prennent du terrain, les épient comme à l’époque soviétique. Un mur a été construit entre les deux familles.
D’autres intrus, les « corrompus » menacent de briser leur choix de vie, en s’appropriant les terres pour chasser.
Clément Cogitore filme comme il peindrait une grande toile, par touches, en explorant et construisant l’espace, jouant avec la lumière.
On suit Mr Braguine à la chasse, dans son bateau à moteur sur la rivière, dans la forêt sibérienne.
Les enfants vont jouer sur une petite île, plument le gibier rapporté par le père, se retrouvent tous sur la petite île où les rejoint la ribambelle d’enfants de la famille Kiline : des images exceptionnelles.
Ce que j’ai détesté : la chasse et le dépeçage de l’ours.
En visionnant ce film, je me suis demandé s’il existe sur Terre un endroit où il soit possible de vivre en autarcie sans être rejoint par la civilisation et par d’autres humains. On voit que même complètement isolés et proches de la nature, des rivalités, de la méfiance peuvent s’installer. L’état de nature ne rend pas les hommes meilleurs. Mon blog : larroseurarrose.com
D'une puissance infinie. Félicitations pour la maîtrise et les choix de captation et de construction. Le format est unique (longueur, style mi-docu/mi-lyrique...) pour un film qui est unique.
Il n’y a pas de plan pré-établi dans ce documentaire sur une quelconque vision subjective de l’objet filmé, à travers une mise en scène possible ou un commentaire approprié. Clément Cogitore observe et rapporte sur des images belles, parfois très surprenantes, le quotidien d’une famille vivant au cœur de la taïga à des centaines de kilomètres de toute civilisation. L’arrivée d’une autre famille, moins conforme aux exigences de la nature et tolérante avec des chasseurs qui tuent sans compter, porte un regard un brin différent, mais à peine relevée. On comprend la situation défiante, mais au-delà, le récit ne prend aucune valeur ethnologique ou sociologique. AVIS BONUS Pour ce film et celui du bonus le réalisateur nous éclaire beaucoup sur la manière dont il a été amené à procéder... Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
très décevant par rapport à l'attente qu'on était en droit d'en avoir au vue des critiques dithyrambiques. Cogitore ne fait qu'effleurer ce qu'il a mis un temps infini à construire et ne parviens pas à nous faire pénétrer réellement dans cette histoire et cet univers pourtant plein de promesses et de potentialités cinématographiques.
Hélas, ce film cherche à en mettre plein la vue. Cette attitude "tape à l’œil" portée par un très mauvais montage tend à camoufler l'absence de sensibilité aux êtres et aux choses alors contraintes de se soumettre aux recherches d'effets spectaculaires et au sens du récit. On est très loin du cinéma, plus proche d'un reportage télé qui cherche à s'imposer avec un vernis "arty".
Navrant, totalement inintéressant, je cherche encore quel intérêt peut avoir ce film, mal monté. (Les sous-titres sont hors image sur fond noir) Pour gagner du temps ?
Au vu de votre mail, je n'appellerai pas votre action de la modération, mais de la censure. Au vu des nombreuses critiques que je lis régulièrement, la mienne n'est ni malpolie, ni mal écrite, elle vise juste à éviter à d'autres spectateurs de se faire piéger par des bonnes notes que j'estime totalement non méritées. Il me semble par ailleurs que chaque lecteur à son propre libre arbitre et est capable d'adhérer ou non à chaque critique émise. Je vous conseille d'aller voir le film et vous comprendrez.