Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« On ne vit que deux fois » cinquième volet signé Lewis Gilbert.
Voilà un autre James Bond que je n’avais encore jamais vu (déjà 3 sur 5).
Le générique me paraît plus sage, plus discret dans les formes féminines qui ondulent ; il nous informe, pour l’essentiel, du lieu où l’agent 007 accomplira sa mission : le Japon
L’introduction annonce du lourd : dans l’espace, alors qu’un astronaute est en sortie extra véhiculaire, un vaisseau anonyme avale la capsule spatiale US.
Plus tard, dans le récit, ce même vaisseau mystérieux gobera une autre capsule spatiale, cette fois, soviétique.
Ce James Bond flirte avec la science-fiction.
Cette fois, on y est vraiment ; depuis que je fréquente James Bond, la saga plonge sans complexe dans ce que j’appelle l’extravagance, l’improbabilité, l’invraisemblable.
James Bond aura pour mission de dénicher ce vaisseau mystérieux qui kidnappe des capsules spatiales au milieu de l’Espace.
Pour ça, il doit se rendre au Japon.
Pourquoi le Japon, c’est à vous de le découvrir.
A son arrivée au Japon, 007 doit prononcer un mot de passe savoureux à son contact.
Moneypenny se charge de le citer avec délectation : « Je vous aime ».
Elle lui demande de le répéter. Mais James Bond est un rustre élégant, pour réponse, il lui dit que c’est inutile car il est diplômé en langues orientales !
Pauvre Moneypenny, combien elle aurait été heureuse de se l’entendre dire.
En citant le mot de passe, Moneypenny n’en profiterait-elle pas pour déclarer sa flamme à James Bond ?
Quant à James Bond, ne pas répéter le mot de passe, c’est sous-entendre que ce n’est pas réciproque.
Voilà notre James Bond au Japon grâce auquel on découvre rapidement le sumo, les arts martiaux avec les fameux ninjas. Un espion chaussé parfois de sandales !
On y voit même, ce me semble pour la première fois, un James Bond réaliser par deux fois deux cascades en se jetant par dessus les rambardes d’un port pour échapper à ses agresseurs.
On lui présente des gadgets japonais qui n’ont rien à envier à ceux de Q.
En parlant de Q, celui-ci s’est déplacé au pays du soleil levant pour monter la Petite Nellie ;
un petit hélicoptère qui permettra à 007 de scruter les environs pour tenter de dénicher l’antre du SPECTRE.
Sans faire pour autant preuve d’originalité, la mise en scène use de pertinence
pour annoncer l’arrivée de quatre hélicoptères collés au derrière de la Petite Nellie. En effet, James Bond repère quatre ombres qui se dessinent sur les reliefs ; s’ensuit une poursuite dont l’issue permettra à 007 de dire :
« Des malabars sont venus faire des avances à la Petite Nellie, elle a défendu sa vertu » !
Toujours aussi coquin ce James Bond.
En parlant de SPECTRE, Blofeld a enfin un visage, un visage balafré : celui de Donald Pleasence, The Number One SPECTRE.
Il ne se montre pas de suite, la mise en scène nous l’incarne toujours de dos, de jambes, de pieds, engoncé dans son fauteuil à caresser son sempiternel chat blanc angora.
La mise en scène nous permet de découvrir son visage au moment où celui-ci se présente à James Bond. C’est habile et je dirai légitime ; Blofeld ne peut se présenter aux spectateurs qu’à travers le regard de James Bond, son antagoniste.
La James Bond Girl ? J’en compte trois dont deux japonaises : Akiko Wakabayashi dans le rôle d’Aki ; c’est le contact de 007 qui s’est entendue dire « Je vous aime ».
Cette petite Aki sauvera la vie de Bond au volant de sa Toyota quand même
. Elle n'a pas le statut de potiche.
Helga Brandt (Karin Dor), la secrétaire d’Osato ;
deux crapules à la solde du SPECTRE.
Enfin Kissy Susuki (Mie Hama),
l’épouse factice de James Bond ; ce qui donne lieu à quelques moments coquins qui frustrent 007 qui aimerait tant jouer son rôle de mari !
A propos de ce mariage blanc : James Bond est grimé en japonais. Risible pour ne pas dire ridicule.
Toujours est-il, ce couple artificiel finira par trouver la cachette du SPECTRE.
En conclusion, j’en reste toujours à « Bons Baisers de Russie ». Indécrottable dans mon esprit.
A voir en V.O… si possible.