Pour le poète, "La femme est l'avenir de l'homme"... Benedict Erlingsson semble de l'avis d'Aragon, il a plus d'un tour dans son sac pour nous convaincre et selon moi, il réussit fort bien son coup ! Halla, son héroïne, magistralement campée par la taciturne et néanmoins rayonnante Halldora Geirhardsdottir (aussi belle en commando qu'en chef de choeur ou qu'en sa soeur jumelle prof de yoga), a une pêche d'enfer et un coeur gros comme ça. C'est bien utile pour porter des coups qui font mal à l'industrie locale de l'aluminium, coupable selon elle de dégradations catastrophiques sur son magnifique et rude biotope . Ses moyens ? Trois fois rien : un arc et des flèches, du culot à revendre, quelques discrètes sympathies dans son voisinage, une vieille machine à écrire, un solide sens de l'a-propos pour déjouer les pièges des Big Brothers locaux, un pain de Semtex volé dans un entrepôt, et une sacrée condition physique façon green warrior. Son combat, palpitant, nous est balancé au visage l'air de rien, avec une bonne dose d'humour, de poésie et de musique décalée qui balance pas mal. Le twist final, surprise du chef de jumelles jusqu'auboutistes (beaucoup plus à mon goût, soit dit en passant, que les demoiselles qui chantaient à Rochefort), ce twist est bien un peu tiré par les cheveux mais bon, il n'est pas vraiment question de réalisme dans cette jolie fable, même si elle se donne de airs "high tech" avec drones et caméras de surveillance... Il est juste question de survie, et on ferait bien d'en prendre de la graine. Bravo !