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Yves G.
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0,5
Publiée le 25 avril 2018
Hervé Pierre-Gustave alias HPG est un hardeur qui veut faire sortir le porno du ghetto. En 1999, il signe "HPG, son vit, son œuvre" ... tout un programme. En 2012, il confiait au documentariste Raphaël Siboni les milliers d'heures de making-of de ses tournages X. Le documentaire qui en fut tiré - si j'ose dire - s'intitulait "Il n'y a pas de rapport sexuel".
Le titre du dernier film de HPG est moins sursignifiant. Marion - qui était déjà le prénom de l'héroïne de son premier film "normal" "Les Mouvements du bassin" - est le prénom de la femme aimée, cette femme que HPG, nous dit-il dans sa note d'intention, cherche à travers toutes les femmes.
C'est une façon bien romantique de présenter ce film qui se constitue en fait de cinq scènes de sexe, filmées sans grâce, où HPG batifole avec diverses partenaires plus ou moins siliconées, faisant l'amour mécaniquement pendant qu'il discute avec elles, comme on le ferait autour d'un café.
Cette façon de faire pourrait porter à sourire voire à réfléchir, d'autant que HPG, un brin masochiste, ne se donne pas le beau rôle, campant volontiers le rôle d'un bourrin mal dégrossi. Mais hélas, ce serait faire trop d'honneur à "Marion" que d'y voir une mise en abyme du porno ou une distanciation bienvenue. Pas excitant, pas drôle, pas subtil, pas beau, "Marion" - dont on nous annonce une version non expurgée qui sortira directement en VOD - ne mérite pas l'heure de sa courte durée.
La première fois que j’ai vu un film pornographique, j'avais 18 ans et je l’ai vu jusqu’au bout. C’était dans un cinéma fin des années 70. La deuxième fois, c’était à la télévision, quelques années plus tard, dans les années 90. Et s’il m’arrivait de « m’en faire un », je ne regardais que les quinze premières minutes. Je dis quinze, comme ce pouvait être douze ou vingt premières minutes. C’était suffisant. J’avais compris le principe : les scènes se suivent et se ressemblent, on en a vu une, on les a toutes vues. Côté scénario, le néant. Je suis conscient qu’il y avait un scénario "travaillé" quand le porno s’affichait au cinéma durant l’époque glorieuse des années 70. Bref, « Marion » de HPG est à l’image des multiples productions porno de ces dernières années. On a vu une scène chaude spoiler: (je préfère écrire « chaude » que s*x*, le modérateur d’AlloCiné a tendance à me censurer, oui, oui, AlloCiné m’oblige à revoir ma copie quand je cite des dialogues crus de « Tenue de soirée », leur modérateur ne faisant pas la distinction entre une citation d’un film et une critique ordurière et pourtant, j’ai lu des réflexions qui ne respectent pas la charte ; deux poids deux mesures…) et les suivantes sont du même acabit. Le film tourne très vite en rond, c’est répétitif et finit par lasser. Pourtant, j’ai apprécié le début. Ça partait bien. HPG et sa relation avec la jeune « femme exotique » était prometteur. J’aimais bien leur conversation autour du remord, de l’illustrer grossièrement sur un tableau par un graphique. Une mise à nu intellectualisée ou pseudo intellectualisée ! Je ne doute pas de la sincérité de HPG. Il me semble avoir apprécié « Fils de ». Là encore, je dis « il me semble » car je ne m’en rappelle plus vraiment. Un film rapidement consommé comme à l’image de ses conquêtes. C’est bien connu, pour une relation d’un soir, on n’est pas obligé de retenir le nom… On n’était pas là pour ça ! « Marion » a l’avantage d’être court, mais faut avouer, c’était déjà long. J’encourage HPG à continuer à philosopher sur le s***, tout en le pratiquant sans y oublier d’y intégrer plus de contenu.