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    Merci ma tante
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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

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    3,5
    Publiée le 10 décembre 2018
    Une ballade psychologique à l'italienne. C'est tentant. Surtout filmé avec des mouvements si bien maîtrisés qu'ils rendent presque le reste de la technique anachronique. À 25 ans, Lou Castel (né Ulv Quarzéll, j'aimerais bien connaître la prononciation...) semble être le meilleur compromis d'expérience et de jeunesse pour camper la psychologie agitée et curieuse d'un adolescent dont l'entourage commence d'attendre des choses. Un archétype de l'enfant gâté qui va déployer ses ailes pour devenir un ange du cinéma... et un démon de personnage.

    Ses crises simulées vont être les pointillés qui font avancer l'histoire par à-coups délectables, un peu comme la caméra qui saute de branche en branche, tout le temps près de l'action, dans l'intimité et jusque dans un érotisme spartiate, juste la dose de sexe qui n'évoque encore que l'amour. Autant de choses que le démon apprend à connaître en faisant semblant qu'il en est le maître, parce qu’il s'en prive par la manipulation et le chantage masquant son ignorance.

    Psychologiquement, Samperi va très loin. Et ce, toujours dans l'ambiguïté des mobiles, ambiguïté malheureusement détruite par une fin qui ressemble à un moignon. Mais ce n'est pas très grave, car avant que le scénario ne se mette à tourner dans le vide (il y a bien 20 minutes à retirer pour amputer le souci), on a droit aux deux côtés des personnages, en tout cas les deux principaux (tous les autres semblent du coup avoir une dimension en moins, et le pauvre Gabriele Ferzetti en souffre énormément). Ces deux côtés sont le visage et le masque, ce qu'on montre et ce qu'on cache, la société et le moi.

    Un parallèle fantastique et aussi merveilleusement mis en relief par la musique du genio Morricone, même si ses supérieurs cinématographiques n'avaient absolument pas compris qu'une musique se doit d'être respectée et pas coupée en sauvage au montage, ou répétée sous peine de devenir une rengaine et que sa subtilité soit dénaturée par trop d'évidence. Mais tout ça reste un gâchis tolérable pour une œuvre qui fait réfléchir en poésie et dans les limites du socialement raisonnable ; on parle tout de même d'inceste.

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