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Spiriel
39 abonnés
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5,0
Publiée le 10 novembre 2008
Rarement un film ne sera resté aussi populaire au fil des années, par-delà les frontières. S'il n'est pas le premier film néo-réaliste, ni même le premier de De Sica, il en est le symbole, celui qui inspira à tant de réalisateurs de par le monde une nouvelle façon de faire un film (on pense à Kurosawa, Bunuel, S. Ray...). Au revoir le théâtre filmé. L'intrigue et la mise en scène minimalistes ne font que renforcer la puissance des émotions. La dernière séquence, du moment où on devine poindre l'intention de voler le vélo à celui où il marche côte à côte avec son fils, humilié, reste dans les mémoires. L'interprétation par ces acteurs amateurs est mémorable. Un grand moment.
Vittorio De Sica est ici très proche de Buñuel ou serait-ce l’inverse ? La mise en scène, le propos, le climat, le milieu social rappellent inévitablement Los Olvidados, au détail près que le cinéaste italien n’utilise pas les codes oniriques comme son confrère espagnol. Son film n’en est pas moins somptueux pour autant. Les Ricci sont issus d’un milieu social très modeste. Et le jour où le mari dégote un travail, poseur d’affiches, il doit se procurer une bicyclette au plus vite pour ne pas se faire substituer son poste. Sa femme lui dira qu’ils n’ont pas besoin de draps pour dormir et hop ils vendent leurs draps afin de s’acheter cette bicyclette. C’est chose faite, le père Ricci peut travailler. Ce deux-roues prend donc une place très importante dans la vie de cet homme et dans le film tout court. Elle est son gagne-pain, ce qui lui permet aussi de nourrir les siens. Et le spectateur a les yeux rivés dessus autant que son propriétaire. Evidemment arrive l’instant tant redouté, sans cela le titre n’existerait pas. Et voilà notre ami accroché à cet objet comme à la prunelle de ses yeux, le voilà lancé aux trousses du voleur, comme si c’était son enfant qui avait été kidnappé… Plus qu’un film social sur la difficulté de s’en sortir, Vittorio De Sica parle de désespoir, d’anéantissement moral en n’omettant pas de rappeler que dans les pires situations, le vol n’est plus vraiment un crime mais la démonstration qu’une âme en perdition peut y recourir en guise de profond désespoir. En somme, on ne vole pas pour voler, comme on ne tue pas pour tuer, mais pour manger.
Le voleur de bicyclette (1949) fait partie des manifestes du néo-réalisme italien au même titre que Riz Amer ou la trilogie de Rossellini. On m'a dit que le film de De Sica surpassait ces derniers. Pour n'avoir pas vu les autres, je peux néanmoins dire que Ladri di Biciclette place la barre très haute. Le néo-réalisme a ébranlé les fondations d'un cinéma ultra-codifié par Mussolini, à commencer par l'utilisation de la prise de son direct qui offre une plus grande authenticité contrairement aux infâmes doublages des films de l'ère du Duce. Mais plus qu'une révolution cinématographique, Le voleur de Bicyclette est avant tout un très bon film, porté par des très bons comédiens pour l'essentiel amateurs (ce qui ajoute à leur prouesse), servant une histoire assez triste mais néanmoins juste, dépeignant avec exactitude les difficultés économiques post-Seconde Guerre Mondiale. Tout part d'un événement en apparence anodin qui, dans un contexte difficile, provoque de graves conséquences quitte à conduire à la folie. Il faut pour toutes ces raisons concevoir Le voleur de Bicyclette comme un moment de cinéma à voir absolument pour saisir le vent novateur que des cinéastes comme De Sica ont insufflé au cinéma transalpin.
Émouvant sans tomber dans le larmoyant, l'humiliation injuste d'un homme sous le regard de son fils nous laisse sans voix jusqu'à un dernier plan sublime.
Perle du néo-réalisme italien, mais surtout trésor éternel du cinéma universel : dans ce film, il n'est de regard qui ne compte, ni d'image qui ne soit vide. De Sica ne part de rien, ou presque (un pré-supposé anecdotique vol de bicyclette et des acteurs amateurs), et érige pourtant, sur la place sociale de l'Italie d'après guerre,un monument d'humanité, d'humilité et d'amour filial. [Mais d'où vient cet enfant, véritable miracle de l'histoire du jeu ?]. Il ne faut pas mourir avant d'avoir vu ce chef d'œuvre, cette trop respectable leçon de vie.
Il faut d’abord, à propos de ce film, se lamenter de la médiocrité des traducteurs français de titres de films étrangers. « Le Voleur », au singulier, escamote la portée de la critique sociale que fait Vittorio De Sica. Le réalisateur avait, en effet, choisi « ladri », le mot au pluriel dans son titre italien. Son propos n’était pas de montrer UN voleur, mais de montrer comment une trop grande misère pouvait créer DES voleurs. Ensuite, il faut faire remarquer que si ce chef-d’œuvre du néo-réalisme italien n’a pas pris un quart de ride, ce n’est pas seulement grâce à la perfection technique de ses plans, de son rythme narratif, ou de sa justesse dans la peinture documentariste de la misère ouvrière de l’époque. C’est aussi et surtout grâce au brio des deux acteurs qui jouent le père et le fils. Jamais dans un film, pessimisme et optimisme n’auront été mêlés avec autant de génie. Perdre sa bicyclette reste une tragédie sociale, mais conserver l’amour et le soutien de son fils, est un hymne d’espoir. Toute personne critiquant ou téléchargeant illégalement ce film devrait se voir punir d’un internement à vie en asile psychiatrique ou d’une écoute de toutes les interviews de Jean-Claude Van Damme.
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12 481 critiques
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5,0
Publiée le 26 juin 2009
Ce chef d'oeuvre absolu et terriblement èmouvant est considèrè à juste titre comme l'une des oeuvres clès du nèoralisme italien! "Le voleur de bicyclette" n'est pas vraiment la chronique d'un individu à qui on a volè son vèlo, mais sa dignitè! Jamais peut-être le 7ème art n'a procurè meilleure reprèsentation des relations entre un père et son gamin! On est rèceptif au scènario, admirablement construit, jouant sur plusieurs niveaux: le comique, voire le grotesque ou le pathètique! L'humour vient à la rescousse, transformant cette morne errance d'un homme (remarquable Lamberto Maggiorani) et son fils (inoubliable petit Bruno que campe Enzo Staiola) en quête initiatique. Le filmfut tournè sur les lieux mêmes, dans une banlieue populaire de Rome, avec des interprètes non-professionnels (dont de vèritables chômeurs). Longtemps considèrè comme l'un des plus beaux films au monde, qui a connu depuis une èclipse mais conserve un indiscutable charme, "Le voleur de bicyclette" a reçu l'Oscar du meilleur film ètranger et reste encore aujourd'hui une oeuvre phare du cinèma mondial! A noter la magnifique musique d'Alessandro Cicognini...
oeuvre simple mais bouleversante. avec beaucoup de moments d'anthologies. le vol de la bicyclette et la poursuite, la scène du restaurant, le père qui croit que son fils s'est noyé, le marché. essentiel.
Méme si le film à viellit il reste LE film Italien du mouvement surréaliste, emplie de symbolique, il était numéros 1 avant citizen kane. A voir, ne serais-ce pour sa culture cinématographique.
L'un des premiers films néoréalistes italiens, le quotidien des défavorisés filmés avec beaucoup de grace et de tendresse. Le voleur de bicyclette est un des plus beau portrait d'une societé, d'une famille, d'un père, d'un fils. Dure mais réaliste, un film beau.
En pleine période néo-réalisme Vittorio De Sica s'impose comme le maitre du genre avec cette histoire, la quintessence du néo-réalisme à savoir que ce n'est un pas un évènement extraordinaire qui arrive dans une vie ordinaire (comme la plupart des films américains d'aujourd'hui) mais un évènement tout ce qu'il y a d'ordinaire et "normal" qui bouscule la vie d'un homme ordinaire. Dans l'Italie d'après-guerre qu'il faut reconstruire la misère est omniprésente et le quotidien est mené par la quête d'un travail. Ici ce travail est acquis si Antonio possède un vélo, il en trouve un jusqu'à ce qu'il se fasse voler ; le travil devra attendre la quête du vélo à travers les rues de Rome... Lumière naturelle, décors naturels au sein de Rome, casting composé d'acteurs non professionnels, et en arrière-plan le quotidien du peuple dans les quartiers populaires de Rome... Dans cette quête banale d'un homme modeste et banal est un témoignagne quasi documentaire de l'impuissance devant le destin, le malheur semblant frapper les plus malheureux. La musique est un peu trop larmoyante alors qu'il y en aurait pas eu besoin d'en rajouter tant ce magnifique film est à l'image de la fatalité, voir du pessimisme. A travers la recherche du vélo De Sica filme le pire sur l'après-guerre (mont-de-piété, bordel, foi et charlatan...) plutôt que l'utopie des 30 Glorieuses. "Le voleur de bicyclette" fut classé 3ème meilleur film de l'histoire en 1958 par un jury lors de l'Exposition Universelle de Bruxelles et fit partie du top 10 des 50 films à voir avant ses 14 ans instauré par la British Film Institute... Effectivement ce chef d'oeuvre se doit d'être vu et connu.