Sorti en 1948, "Le Voleur de bicyclette" est déjà le huitième film du réalisateur italien, Vittorio De Sica. Pourtant, c'est avec ce long-métrage qu'il obtint une renommée mondiale, notamment pour sa victoire de l'oscar du meilleur film étranger. A noter que le film fut aussi classé comme étant le troisième meilleur film mondial, derrière "Le Cuirassé Potemkine" et "La Ruée vers l'or", selon le jury de l'exposition universelle de Bruxelles. "Le Voleur de bicyclette" fut l'un des premiers films à lancer le genre néo-réaliste en Italie, au même stade que "Rome, ville ouverte" de Rossellini. En tout cas, avec ce long-métrage, De Sica signe l'un des plus beaux films au monde. Relatant l'histoire d'un père qui essaie de retrouver, en compagnie de son fils, sa bicyclette volée, bicyclette qui est la source de son travail, De Sica en profite, grâce à cette histoire simple en apparence, pour dénoncer le climat social chaotique qui régnait dans Italie d'après-guerre. Cherchant à reproduire la réalité coûte que coûte, l'aventure du père et du fils mettent en avant les conditions insalubres dans lesquelles vivaient les habitants de Rome. Dans ce climat de misère, les rapports père/fils apparaissent comme un véritable Soleil, rapports qui sont la base de toute la beauté du film. De Sica signe une réalisation rigoureuse et dépeint la réalité avec une certaine véracité (ce n'est pas pour rien que l'on a donné au "Voleur de bicyclette" des valeurs quasi-documentaire). Le fait d'utiliser des acteurs non-professionnels, appartenant à ce milieu, ne fait que renforcer la crédibilité de l'histoire.
Je le répète, mais Vittorio De Sica signe l'un des plus beaux films du néo-réalisme italien grâce à une histoire merveilleuse et touchante, et aussi de par la capacité du métrage a être la mimesis du réel, de la Rome d'après-guerre.