Cassius Green est le héros de cette aventure cynique, radicale et militante. Il commence à travailler en tant que vendeur au téléphone et bascule vite dans un univers macabre en découvrant la méthode magique pour gagner beaucoup d'argent… Prendre une voix de Blanc. Tandis que lui devient super-vendeur, ses collègues manifestent contre l'exploitation dont ils s'estiment victimes au sein de l'entreprise. On peut dire que cette comédie insolente et merveilleuse dissimule une satire profonde de la société capitaliste.
Une petite pépite drôle, absurde et intelligente qui dépeint l’exploitation capitaliste inhérente à notre société actuelle. C’est fun, barré, et perspicace.
"Sorry to Bother You" est la 1e réalisation de Boots Riley, sur un script qu'il a écrit il y a plus de 6 ans.
Le résultat est un véritable OVNI qui ne cesse de surprendre le spectateur tout d'abord par des choix thématiques et de mise en scène, puis par le chemin emprunté par son histoire débridée.
On y suit Cassius "Cash" Green, un jeune telemarketer dont la vie ne va nulle part, qui du jour au lendemain va trouver la clé pour gravir les échelons de sa hiérarchie, pendant que ses camarades activistes s'insurgent contre leurs conditions de travail.
L'action du film se déroule dans un Oakland à la dimension dystopique, sorte d'Amérique capitaliste puissance 1000 où un magnat des échanges internationaux (Armie Hammer livre une savoureuse performance) est dépeint comme tout-puissant, et où la populace est considérée comme une main-d’œuvre interchangeable et conditionnée ("tenez-vous au script !"
"Sorry to Bother You" est une comédie noire satirique vraiment incisive, dressant un portrait peu flatteur de l'Amérique, où tout y passe : l'héritage de l'esclavage, les disparités socio-économiques, le capitalisme et la prise de conscience à prendre.
Ne désirant pas asséner de discours didactique, Boots Riley truffe son histoire de personnages hauts en couleur, de digressions et d'une mise en scène inspirée, au sein d'une histoire n'hésitant pas à verser dans le "what the fuck", avec toujours en filigrane un vrai sens soulignant le propos (comme le coup de "prendre une voix de blanc" et qui ressemble presque à un mauvais doublage).
Le film vaut également pour son acteur principal : l'excellent Lakeith Stanfield (Atlanta, Get Out), plein de charisme, et qui offre un duo très convaincant avec Tessa Thompson. Le reste du casting n'a pas à rougir également (Omari Hardwick, Steven Yeun, Danny Glover...
"Sorry to Bother You" est une très bonne surprise et un film relativement unique, renvoyant à du Richard Kelly, à l'humour tapageur et dôté d'une vraie conscience politique au sein d'un récit qui n'aurait pas dépareillé dans la Quatrième Dimension !
Pour son premier film dont il signe également le scénario, Boots Riley nous propose une satire politique et sociale décalée dotée d'une ironie étonnante. L'histoire se déroule dans une réalité alternative pas si différente de la nôtre et suit les aventures de Cassius Green, un jeune homme vivant dans le garage de son oncle qui décide de travailler comme démarcheur téléphonique. D'abord peu confiant, il va vite gravir les échelons grâce à une astuce assez amusante. Une ascension qui va le plonger dans un univers étrange et plein de surprises. Une première partie classique, mais très sympa avant une seconde beaucoup plus absurde durant laquelle le réalisme disparaît. Alors qu'on était d'abord plongé dans une version exagérée de notre monde, la seconde partie se rapproche d'un univers de science-fiction avec quelques révélations bien loufoques. "Sorry to Bother You" est un film engagé qui dénonce avec humour, mais encore faut-il accrocher à tout ce que l'on voit. Au-delà du propos sur le capitalisme et le racisme que j'ai trouvé intéressant et abordé de façon originale, je trouve que le film se perd un peu vers la fin ce qui est dommage. Et je ne parle pas simplement de cette succession de scènes extravagantes et ridicules, mais plutôt du fond qui passe alors au second plan. En somme, "Sorry to Bother You" est un petit film sympathique qui ose et qui est original.