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Jean C
6 abonnés
28 critiques
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5,0
Publiée le 20 septembre 2020
Jubilatoire ! Ce film est un pur bonheur : un mélange d’émotion et d’humour . De plus, il rend un bel hommage au théâtre : auteur, acteurs, comédiens, accessoiristes’, costumiers, décorateurs... personne n’est oublié. C’est beau et c’est sain
Ce film, à la manière de Shakespeare in love, relate la genèse du chef d’œuvre d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac. Formidablement bien joué, avec de nombreux passages de la pièce, on se régale des fabuleuses répliques. Tout est superbement filmé, et on découvre que l’auteur avait 29 ans lorsqu’il a écrit sa pièce. Le jeune interprète d’Edmond est très convaincant. Un très bon moment de cinéma.
Je ne comprends même pas l'intérêt de ce film. spoiler: On dirait un téléfilm inspiré de "Shakespeare In Love".
La distribution de l'original et les 7 oscars dont celui du meilleur film en 1999 et celui de la meilleure musique font que si on a aimé le premier, on ne peut être que déçu par Edmond.
Oui, A.Michalik appuie ses effets et donne du processus créatif une vision sans doute un peu simpliste. Oui, les allusions au contexte historique et culturel sont sommaires, voire anachroniques parfois, puisque le Bolero de Ravel fut créé bien après le 19° siècle. Tout ça, je l'ai lu dans les critiques et j'en conviens. Mais le travail sur l'imagerie est réussi et la mise en vedette des temps forts du texte de Rostand est assez excitante à mon goût ; je dois dire que j'ai marché comme un seul homme devant mon écran télé (je n'avais pas vu ce film à sa sortie, je l'ai emprunté pour remédier à ça et le visionner chez moi) ! A tel point que je m'en suis voulu, après le clap de fin, de n'avoir jamais lu in extenso le texte original de Cyrano. A ça aussi je remédierai sans doute au plus vite ! Voilà au moins une utilité à cette (pour moi) brillante petite mise en abyme, à cet "Edmond" de Michalik, joli film bâti à partir d'une pièce de Michalik qui parle de la genèse d'une pièce d'Edmond, cette dernière étant quant à elle un incontournable chef d'oeuvre ...
Et si Rostand avait trouvé l'idée de sa pièce Cyrano et de ses répliques emblématiques au hasard de ses observations dans un café ou en parodiant des conversations ou des scènes quotidiennes... Pas très original et pour le moins téléphoné. C'est un pur produit de divertissement qui sait toucher ce qu'il vise. Émotion à bon compte mais c'est malin. On se prend au jeu mais tout le mérite en revient à la pièce de Rostand elle-même.
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18 103 critiques
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5,0
Publiée le 25 juillet 2020
Je suis à peu près sûr que ce film n'a que la relation la plus floue avec les événements réels. Mais ce n'est pas grave car ce film est une comédie en coulisses merveilleuse et farfelue qui fait le même chose que "Shakespeare in Love" honorer et éclairer le processus de création qui a produit l'un des grands classiques. Les références et les correspondances entre les événements en arrière et hors scène de la pièce réelle sont là (la scène du balcon, etc.) mais on peut voir Rostand battre ce matériau en forme. De belles performances de tous notamment du Cyrano et de Roxanne. L'une des nombreuses choses amusantes dans le film est de savoir qui finira par jouer quel rôle dans la première représentation. Le malentendu initial dans presque tous les rôles est amusant et vous attendez que les chaises musicales commencent. Enfin la mise en scène de la glorieuse scène finale dans le couvent est une merveille car il est clair que tout d'un coup les acteurs et les décors ont changé pour devenir la réalité imaginée qui amène le public dans le monde imaginaire. Tout à coup nous ne sommes plus dans un théâtre avec des décors flous et des costumes déchirés...
C'est une vidéo, c'est une pellicule, c'est un film, que dis-je un film ? C'est une réussite, adaptée d'une pièce à succès, qui raconte la création d'un chef d'oeuvre ! Pourtant l'introduction constituée d'une série de clichés caricaturaux fait peur. Heureusement le rythme s'emballe et on est embarqué malgré quelques scènes digne d'un mauvais vaudeville (le baiser au balcon, la trappe, l'acteur déniaisé). Il est drôle de penser que Michalik fait exactement ce qu'il reproche lors de la création de Cyrano, mettre du gag plutôt que de l’intensité dramatique. Edmond de Rostand avait réussi à associer les deux avec génie, ici c'est plus compliqué. Le problème du film justement c'est que les plus beaux dialogues, les plus belles scènes sont celles copiés de la pièce. De plus, si sur le principe l'idée de raconter la genèse d'une telle oeuvre m'attirait, il devient rapidement clair que l'objectif n'est aucunement pédagogique et que le contexte historique est allègrement piétiné. Et vas-y que je t'écris un acte en une nuit, que je t'énonce la tirade sans reprendre une virgule, que Cyrano est inspiré par le patron de mon bar favori et que les événements de Cyrano ne sont pas imaginé avec talent mais tout simplement tiré de la vie d'Edmond. Et ensuite on vient t'expliquer que c'est formidable comme Solivérès ressemble à Edmond, comment il a perdu 5kg pour paraître plus frêle, comment le maquillage a permis de retranscrire la calvitie naissante de son modèle. Perso je m'en cogne pas mal, était-ce vraiment là qu'il fallait consacrer ses efforts ? Je commence enfin en avoir assez que, sous les apparats progressistes de la mise en valeur de minorité et du métissage culturel (alors que l'objectif est purement commercial et vise à permettre l'identification au plus large public possible) on introduit une actrice noire dans The Witcher ou une histoire d'amour nain/elfe dans le hobbit. Ici, je n'ai rien contre Honoré mais dans les faits, au XIXe la ligue des patriotes assassinait les immigrés italiens et on comptait quasi aucun noir à Paris... Arrive le final et son empêchement temporaire. Ce rebondissement inutile nous confirme que l'on reste sur sur un modèle de cinéma très consensuel et balisé grand public : pas de surprise sur l'issue de la pièce (ça on s'en doutait) ni sur le déroulement du scénario. Dommage. Il n'empêche que Edmond émeut, notamment via cette scène finale en extérieure. Il innove même assez pour aller au-delà du plagiat et devenir un bel hommage au théâtre et à une pièce dont les vers restent modernes 200 ans après sa création. Michalik aborde également des aspects passionnants de la création : faut-il faire une tragédie ou une comédie ? Une comédie pour trouver un public. Qu'est-ce qui détermine le nombre d'actes ? Le budget plus que l'inspiration de l'auteur. Pourquoi choisir cette actrice ? Parce qu'elle est imposée par la production. A quoi sert ce personnage ? A trouver un rôle au "fils de"... C'est aussi ça l'art, composer avec les contraintes du monde réel.
Adapté de l'immense succès théâtral éponyme, "Edmond" est une bonne surprise, en dépit des grosses ficelles souvent trop visibles dans les pièces filmées : mouvements de caméra virevoltants, mise en scène parfois artificielle... Des effets et des apartés qui doivent formidablement fonctionner au théâtre, moins à l'écran. Cela dit, le casting fantastique, Mathilde Seignier en star capricieuse, Olivier Gourmet dans un rôle taillé sur mesure, plein de "panache" (comme dirait son héros) habite véritablement ce film plein d'énergie, libre d'esprit et plaisant !
Proposer une fiction autour de la création de "Cyrano de Bergerac", la plus célèbre pièce de théâtre du répertoire français était sans aucun doute une initiative intéressante au regard du manque d'ambition patent des productions actuelles. Le film, "Edmond" comme le prénom de Rostand, réalisé par Alexis Michalik à partir de la pièce qu'il à lui même écrite et mise en scène en 2016, ne manque pas de moyens et cela se voit à l'écran même si la reconstitution du Paris de la Belle Epoque par effets spéciaux, décrédibilise paradoxalement le réalisme du propos. Ceci n'est pas très grave, l'idée principale du projet étant sans doute de faire partager au spectateur, la ferveur créatrice d'Edmond Rostand mû par l'urgence et la soif de revanche. C'est en vérité l'entame du film qui pose un véritable problème. En effet la longue description d'Edmond Rostand (Thomas Solivères) en panne d'inspiration, errant comme un pauvre hère dans les bistrots parisiens avec son ami l'acteur Leo Volny (Tom Leeb) où il est fréquemment moqué par Georges Feydeau et Georges Courteline, auteurs de vaudevilles à succès sonne particulièrement faux. Reposant uniquement sur de jeunes comédiens très empruntés car visiblement peu rodés aux textes classiques, elle devient très vite bancale. Le décrochage n'est pas loin quand arrive à la rescousse, le formidable Olivier Gourmet qui campe un Constant Coquelin cabot en diable très vite entouré de Dominique Pinon, Mathilde Seigner, Marc Citti, Simon Abkarian, Antoine Dulery et Olivier Lejeune qui viennent donner l'épaisseur nécessaire à l'ambition jusqu'alors un peu vaine d'Alexis Michalik. Il est désormais loin le temps où une Isabelle Adjani du haut de ses vingt ans après trois ans de pensionnat à la Comédie Française pouvait tenir la dragée haute à un Lino Ventura. Idem pour Isabelle Huppert. La vieille garde venant au secours de la nouvelle pas très vaillante, la mayonnaise prend doucement mais sûrement, la troupe enfin constituée parvenant à provoquer l'enthousiasme recherché. Il s'en est fallu de peu. Être trop sévère devant cette tentative honnête serait mal venu même si l'on regrettera au passage que pour être dans l'air du temps, le réalisateur ait introduit un Monsieur Honoré par ailleurs joliment interprété par Jean-Michel Martial sans aucune réalité historique. Drôle d'époque qui mélange tout et croit effacer les vieilles blessures en réécrivant l'histoire.
Dès les premières images, on sent le soin qui va être apporté à l’image, aux plans. C’est très esthétique et soigné, du début à la fin du film, les décors et les costumes sont magnifiques. On se sent vraiment à Paris au début du 19ème siècle. En lisant le résumé du film (Edmond Rostand n’a plus d’inspiration depuis plusieurs années mais doit écrire en très peu de temps une pièce, intitulée Cyrano de Bergerac), je me demandais comment le réalisateur allait pouvoir tenir en haleine le spectateur pendant 2 heures… et c’est une réussite ! On ne s'ennuie pas une seconde, c’est rythmé, il y a des rebondissements, de la dramaturgie. Il y a aussi beaucoup d’humour, des situations cocasses, des répliques bien trouvées et percutantes. On assiste à la naissance de la pièce et au déroulement de la 1ère représentation, c’est très bien fait. C’est à la fois très fidèle à l’oeuvre originale mais aussi très original dans la construction du film. Les dialogues, souvent en vers, ne donnent pas un effet ampoulé, c’est simplement beau et cela donne du rythme au récit. Le personnage principal, Edmond, est rempli de doutes sur l’accueil qui sera réservé à sa pièce, sur son talent, sur sa possibilité de continuer à créer. Toutes ses interrogations le rendent très touchant. J’ai beaucoup aimé ce film qui m’a surprise dans le bon sens du terme avec son rythme effréné, son humour, son esthétique impeccable et la redécouverte originale de cette pièce.
Le film retrace la véritable histoire d'Edmond Rostand. Le rythme du film est rapide et ne permet pas de s'ennuyer. On y découvre les coulisses d'une des plus grande œuvre du théâtre français. Le tout réalisé par Alexis Michalik au sommet. Bravo !
Quel belle comédie, quel tragédie, quel beau film ! Est ce que ça c'est vraiment passé comme cela ? Est ce que c'est qu'une concordance de moments incongrues qui a fait que cette pièce de théâtre est née ? Quoi qu'il en soit le réalisateur nous prend dans une histoire rocambolesque, ou on perd des fois le fil, pour ma part, mais il faut admettre que c'est vraiment un beau film qui mérite qu'on arrête son attention ! J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début toutefois !..
J’ai beaucoup aimé cette comédie dramatique qui est très rafraichissante. Pour une fois, on nous propose de voir ce qui se passe dans l’envers du décor et la genèse d’une œuvre qui deviendra l’une des plus célébrées pièces de théâtre de la littérature française. Il est d’ailleurs tellement bien fait, qu’il m’a donné envie de voir celle-ci. Je me demande si les anecdotes qui s’y trouvent sont vrai ou si elles ont été rajoutées pour ramener un peu d’entrain. En tout cas une chose est sûre, ça ne manque pas de panache. Au début, il est vrai que j’ai eu du mal à me faire au style très théâtral des dialogues qui sont pourtant dans la vraie vie. C’est un angle bien particulier qui a été choisi mais force est de constater, qu’une fois qu’on s’y fait, c’est un vrai délice. Le maître en la matière sera le surprenant Thomas Solivérès. Lui auxquelles je ne connaissais que des comédies au ras des pâquerettes comme SALES GOSSES ou MON POUSSIN, est d’une précision étonnante. Il distille son dialogue tel un horloger suisse, faisant mouche à chaque mot qui sort de sa bouche. Il incarne parfaitement son personnage et nous permet de l’accompagner dans ce moment historique artistiquement parlant. Tout cela, sera sur un ton assez léger, j’ai ri de bon cœur à plusieurs reprises, mais pour autant, il ne faut pas oublier le côté touchant qui accompagne une belle prose. Il y a de quoi nous sublimer. Il ne faut pas négliger les autres artisans de cet édifice. On aura le charismatique Olivier Gourmet, qui donne beaucoup de punch. Tom Leeb pour le côté séducteur et enfin le prometteur Igor Gotesman, dont je vous avais souligné la performance dans UN HOMME PRESSÉ, qui est une nouvelle fois génial. EDMOND se révèle donc être à la hauteur du mythe qu’il nous décrit.
Très beau film. Bons acteurs, beauxdécors. L'histoire est touchante et se tient complètement. Ca nous rappelle la beauté du spectacle vivant, fabrication collective et éphémère.