Edmond : un film qui a du panache !
« Prodige, sorte de phénomène, virtuose » … c’est ainsi que la presse qualifie Alexis Michalik depuis son premier succès au théâtre en 2011. L’auto-adaptation cinématographique de son spectacle « Edmond » est sorti la semaine dernière dans les salles. Un film virevoltant sur la genèse d’un chef d’œuvre : Cyrano de Bergerac. Du grand art !
Alexis Michalik : Un touche-à-tout de génie
L’auteur et metteur en scène de 36 ans transforme décidément tout ce qu’il touche en or. Plusieurs fois primé aux Molières, le succès de ses quatre pièces est incontestable : Le porteur d’histoire, le cercle des illusionnistes, Edmond et Intra-muros sont toutes à l’affiche.
Comédien, dramaturge, metteur en scène et romancier (un livre d’aventures paraitra en septembre chez Albin Michel), Alexis Michalik se révèle être un cinéaste exigeant et talentueux.
Edmond est une fiction, pas un biopic !
La magie opère. Comme dans ses pièces, Michalik nous enchante par son imagination débordante. Réalité et fiction se mêlent dans une mise en scène aussi riche que précise. Rien n’est laissé au hasard : les scènes sont courtes, la narration enchâssée, les dialogues ciselés, les rebondissements permanents.
Amoureux du XIXème siècle, Michalik s’est beaucoup documenté. Toutefois, il use d’une grande liberté, empruntant même au vaudeville, si cher à Feydeau. Avant tout, il aime raconter des histoires, de nombreuses histoires, sans jamais nous perdre.
Un film qui réjouira tous les publics
Alexis Michalik n’est pas un adepte des pauses, des silences. Son obsession, c’est le rythme. Impossible de s’ennuyer avec sa troupe de comédiens, tous parfaits : on passe donc du rire aux larmes, de l’apitoiement à l’admiration, de la crainte à la joie.
C’est aussi l’occasion de voyager au temps de Méliès, de Feydeau et Sarah Bernhart, de fréquenter les théâtres parisiens, les cafés et même les maisons de plaisirs.
Toutes ces péripéties n’empêchent pas de fait la part belle à la langue et au génie français. La fantaisie et la modernité de Michalik donnent en effet une saveur particulière aux vers d’Edmond Rostand.
Cyrano for ever
Le soir de la première de Cyrano, le 27 décembre 1897, Edmond Rostand n’a jamais connu le succès. Il est pétrifié d’angoisse : quel accueil le public réservera-t-il à « Cyrano de Bergerac » ? Il n’imaginait pas que son personnage deviendrait un archétype théâtral. Un siècle plus tard, la pièce a été jouée plus de 20 000 fois dans le monde. Elle avait ému Alexis Michalik sur les bancs de l’école, il lui rend aujourd’hui un bien bel hommage.