Alexis Michalik a tourné cet Edmond
En adaptant sa pièce, née au Palais Royal.
Théâtre, mais pas pareil que le Palais Bourbon
Car il ne s’y joue pas la même comédie :
Souvent d’un côté, l’apostrophe est déloyale
Tandis que tout le temps, Cyrano versifie
D’ailleurs ce héros, au lieu du nez bourbon
A une péninsule, protubérant appendice,
Qui l’empêche de déclarer sa flamme
A celle qu’il aime, l’ingénue Roxane
Et lui fait décider ce fameux artifice,
A la place de Christian, caché sous le balcon
Au diable l’apparence, quand on a le panache !
Et même la grandeur d’âme d’un courageux bravache.
Cyrano qui fait rire et quelque fois pleurer,
Connaîtra un succès sans cesse recommencé !
Et le film direz-vous, que faut-il en penser ?
J’y viens enfin, le temps d’assembler mes idées…
C’est une comédie, un peu trop boulevardière ;
Certes drôle et légère, mais sans le souffle d’hier.
Le rythme est enjoué et jamais ne faiblit,
Et le décor de plateau plutôt réussi.
Mais en guise de Rostand, on hérite de Feydeau,
Avec ton cabotin et pas mal de bons mots.
Et bien que Cyrano soit un très fin Gourmet
Solivérès fait pâle Edmond, naïf jeunet !
Pour les rôles seconds, ont été réunis
D’excellents comédiens, peut-être des amis.
A la fin de l’envoi, ce qui vraiment nous touche
Vient du verbe fleuri, qui à tous coups fait mouche.
Voir de la célèbre pièce, l’envers du décor,
C’est mieux que de rester toujours en-dehors.
Mais partager la genèse d’un chef d’œuvre pur
Mérite sans doute mieux qu’une caricature.
Du reste, Fidelou ne refoule pas son désir :
Tant qu’il y a de la rime, il y a du plaisir.