Il existe depuis des années des enjeux autour des droits cinématographiques des différents personnages de Marvel, et le rachat de Marvel et de la Fox par Disney nous a laissé espérer qu’enfin, la créativité au sein de cet univers ne soit plus bridée par des contrats administratifs contreproductifs pour l’intérêt commercial même.
C’est donc ce qui avait été esquissé récemment par clins d’œil dans les films des différentes productions. Sans compter le très mauvais « New Generation » qui présente l’idée sans vraiment sortir de son propre cadre, Spider-Man No Way Home est la première démonstration décomplexée de ce tour de force : n’importe quel film tiré de l’univers marvel peut désormais se connecter aux autres. Une idée salvatrice, lumineuse et nécessaire pour sauver l’ensemble de ses dérives.
Faire revenir différentes versions de personnages avec leurs acteurs originaux est donc une excellente idée, mais malheureusement très mal exploitée.
Ce que je reproche à ce film, c’est une absurdité parodique digne de Star Wars 7-8-9 et du Hobbit.
Spider-Man ne veut pas qu’on oublie son identité car il est en danger de mort, mais pour que ses amis ne soient pas discriminés à l’université. Apparement Daredevil est un bon avocat, car il n’y a pas plus de menace que ça ; l’aide de Dr Strange n’est pas vitale mais un luxe dans l’évolution du personage interprété par Tom Holland.
Ridicule.
L’intrigue du film se base ensuite sur l’empathie de ce Spider-Man envers des vilains dont il ne sait rien sinon qu’ils sont ultra dangereux, car il pense qu’il pourrait les « sauver ». Tante milf qui meurt en disant la phrase essentielle concernant la « grande responsabilité », alors qu’elle a influencé Peter de façon totalement irresponsable à ne pas suivre les conseils de Dr Strange qui est sûrement plus calé qu’elle, et que tout ce qui arrive est donc de sa faute. Grande responsabilité d’agresser son mentor pour laisser une flopée de vilains en liberté sur un coup de tête, prends en de la graine si tu veux mourir comme moi tout en mettant l’univers en danger!
Tout un symbole.
Le binôme MJ-Ned Leeds est toujours aussi inutile et insupportable de clichés, et ne va surtout pas
appuyer sur le gros cube magique qui ramènerait tout dans l’ordre alors que les vilains en question ont détruit un bâtiment et buté tante milf subitement quand on les croyait coopératifs.
Les Spider-Man de Tobey McGuire et d’Andrew Garfield n’y pensent pas non plus, totalement acquis dès le départ à la cause de la « guérison » des vilains
, prétexte absurde à l’absence de scénario permettant la dose de cameo du cahier des charges.
Ce n’est pas parce que cela s’adresse aux « enfants » que ça doit être complètement stupide et incohérent, au contraire. Je ne reproche pas non plus un manque de complexité, au contraire : pour que le film soit légèrement moins mauvais, il aurait suffi de couper le début comme la bande annonce, afin
d’envoyer directement Peter chez Strange pour arranger la situation dangereuse provoquée par Mysterio, sans parler d’université et de vie qui continue. Puis de lancer une chasse aux vilains jusqu’à la fin, au lieu de les capturer facilement au début et de vouloir les « guérir » ensuite. Pas de gros cube magique.
Tout aurait été plus simple et moins stupide, juste en enlevant des scènes… scènes qui, pour la plupart, cherchent une utilité à MJ, Ned Leeds et tante milf qui n’intéressent pourtant personne.
C’est quand même dommage d’avoir réuni autant de moyens financiers, artistiques, d’acteurs originaux etc avec une idée potentiellement excellente pour un résultat aussi proche du néant. Même visuellement, c’est laid et peu recherché, très pauvre en terme de mise en scène et d’éclairages ; dialogues affligeants. Je ne suis même pas déçu, Homecoming et Far From Home sont déjà de très mauvais films aux personnages dénaturés et aux préoccupations déplacées.