Ce vingt-septième film du Cinematic Marvel Universe, quatrième de la phase quatre et troisième opus de la troisième saga "Spider-Man", réalisé par Jon Watts et sorti tout récemment, n'est pas mal mais sans plus. Film tant attendu car les rumeurs ont laissé entendre certaines choses concernant cette suite (que je n'ai pas besoin de rappeler ici tellement on en entend parler depuis déjà un petit moment), la hype était forcément très haute. Personnellement, je ne suis pas un fan absolu du personnage (même sur les deux précédentes sagas) mais j'avoue que j'apprécie les films avec Tom Holland dans la peau du super-héros et j'avais quand même hâte de voir si les rumeurs étaient vraies et, auquel cas, je m'attendais alors à un film de fou, comme tout le monde j'imagine ! Et malheureusement, et bien, il n'a pas vraiment été à la hauteur de mes attentes et je m'étonne d'ailleurs un peu que tout le monde soit tombé dans le panneau. Je m'explique : suite au précédent film, Mystério a révélé l'identité de Spider-Man, celui-ci est alors persécuté car tout le monde le prend pour un méchant (thème déjà abordé dans de nombreux films de super-héros d'ailleurs). Il va alors voir Doctor Strange pour lancer un sort faisant oublier à tout le monde sa vraie identité. Mais comme il arrête pas de parler pendant l'incantation, ça rate et Strange ouvre une brèche dans le multivers rameutant tous les gens qui connaissent la vraie identité de Spider-Man (en gros). C'est donc ainsi que nous retrouvons les méchants emblématiques des deux précédentes sagas
mais également, et inévitablement plus tard dans l'intrigue, les deux autres Spider-Man
. Bon déjà, j'ai un petit soucis avec ce début d'intrigue. Le film affirme clairement son statut de teen movie, les préoccupations du personnage principal sont clairement des problèmes d'ado, genre avoir une vie normale, être tranquille avec sa petite amie et son meilleur pote et rentrer à l'université. Pourquoi pas, après tout, c'est en cohérence avec les précédents opus (ceux avec Tom Holland) qui surfaient également sur le genre. Mais là où ça devient problématique, c'est que cet aspect teen movie prenne soudain le dessus sur le reste et serve en gros de prétexte (l'humour présent dans la scène dans laquelle Strange jette un sort et qui est directement la cause tout ce bordel par la suite appartient clairement au genre du teen movie) pour développer la suite de l'histoire. Et alors, les spectateurs sont contents parce-qu’ils retrouvent les personnages qu'ils ont aimés dans les précédentes sagas. Alors c'est certes une très bonne idée, moi aussi j'ai applaudi quand j'ai vu
Tobey Maguire et Andrew Garfield
mais j'ai également eu la désagréable impression d'avoir été prit pour un abruti ; le regroupement de tous les méchants façon "Scooby-Doo 2 : Les monstres se déchainent"
et la réunion des trois Spider-Man
servant surtout ici de cache misère à un scénario finalement très peu inspiré. D'une durée de deux heures trente, le film enchaine en plus souvent des scènes de dialogue interminables et insipides qui plombent considérablement le rythme. Sans parler non plus d'un pathos beaucoup trop appuyé par certains moments, ce qui en devient même quelques-fois risible (j'oserai même dire que certaines scènes frôlent le nanar,
comme celle où Andrew Garfield rattrape MJ et se met à pleurer en pensant que ça aurait pu être Gwen s'il l'avait pas rattrapé façon coup du lapin
). Alors oui ça fait plaisir
de voir les trois Spider-Man affronter ensemble tous les méchants et se faire des petites blagues entre eux
mais, quand on regarde bien, l'histoire est vide, bien plus que celles des deux précédents films d'ailleurs. Et le film ne propose finalement pas grand-chose d'original ni de recherché, se reposant, encore une fois, sur le fan service et le regroupement de tous ces personnages. Concernant la mise-en-scène, rien de bien dingue non plus à ce niveau-là, c'est du Marvel quoi, même si je reconnais que certains plans sont beaux et réussis, notamment celui avec Parker sous la pluie (d'un autre côté, c'est pour appuyer un pathos déjà exacerbé que j'apprécie pas trop) ou encore toute la séquence de la dimension miroir qui est magnifique et très prenante. "Spider-Man : No Way Home" laisse donc un sentiment doux-amer : d'un côté, on est ravi de retrouver tous ces personnages, surtout que ce genre de rassemblement entre différentes franchises d'un même héros est relativement inédit (relativement car je ne suis pas tout à fait certain du côté totalement inédit de la chose), mais d'un autre côté, on a un film qui est assez creux et fade si on gratte un peu la première couche. À revoir donc dans quelques années (voire même quelques mois) lorsque la hype sera redescendu.