[Attention, critique avec spoilers] On s'est pris un coup de vieux. Première séance pour ce Spider-Man : No Way Home, remplie de fans hardcores à qui le film s'adresse en particulier avec son fan service copieux (pour notre part : un peu épuisant, comme des coups de coude toutes les deux minutes pour être sûr que vous avez la réf'... OUI, ON L'A !), mais comment rester insensible quand la salle applaudit le retour de
Tobey Maguire
(notre chouchou, de très loin). Pour le coup, on s'est "Julien Lepersisé" : "Ah oui, oui, oui, oui !!!", on n'a pas pu s'en empêcher, en prenant presque vingt ans dans la vue... Et clairement, il est ce qu'on a retenu de mieux de cet opus, avec également le sympathique retour simultané d'
Andrew Garfield
(qui, ici, nous a convaincu). Le trio formé pour le combat final nous en a mis plein les yeux, chacun retrouvant un instant la bagarre mêlée de traits d'humour (pas trop dans le final, pour une fois...), permettant de jolis retours en arrière (
Peter "Andrew"
qui "répare" son traumatisme d'avec Gwen...), et nous faisant retrouver les grands méchants d'autrefois. Cependant, si la fin nous a vraiment plu, et que les "anciens" sont le coup de cœur de cet opus, comment oublier tout le scénario bancal qui nous y a amené ? Que l'on pense aux méchants qui deviennent d'abord des bouffons (pas verts) juste bons à faire les marionnettes en boîte, puis qui prennent une bonne dose de calmants qui les rend tout gentil (le pays des Bisounours n'est pas loin), que l'on pense aussi à
la mort de Tante May
qui est complètement ratée (émotion au point zéro), à la solution de tout le bazar qui est ultra-facile (alors, le monde entier ne tenait qu'au choix de
ne pas "laver le cerveau" de ses deux potes
, sans rien de plus ? C'est un peu trop simple... Surtout que cela donnera l'occasion aux scénaristes de refaire des scènes de révélation d'identité moins plates que celles des précédents "Home") et évite soigneusement les questions épineuses (si les méchants "gentils" reviennent dans leur réalité, quid de leurs méfaits ? Soit ils redeviennent méchants - et donc : tout ça pour ça ? -, soit ils sont gentils et reviennent après leurs crimes pour finir leur vie en prison - pas terrible comme fin - ou reviennent auparavant et restent tranquilles, et dans ce cas c'est l'ensemble des films précédents qui ne sont tout simplement pas advenus... Ou comment fâcher une fan de la première saga). Et enfin, on pensait avoir une entrée magistrale pour les deux anciens (celle du premier venu est rigolote), mais celle du deuxième fait clairement : "il en manque un, et on ne savait pas comment le faire arriver" (en vêtements à deux sous, un grand pas en avant et hop, le voilà, ne manquait que le "j'ai vu de la lumière, je suis entré"). Dans l'ensemble, ce Spider-Man fonctionne si l'on a dorloté ses vieux DVD en rêvant au jour où l'on reverrait son Spidey préféré (oui, on plaide coupable), car le trio est vraiment amusant (la scène qui est proche de refaire le fameux meme "pointage du doigt", on a adoré) et se complète parfaitement, une vraie bonne idée. Beaucoup de nostalgie (remettez-nous encore un peu Tobey, s'il-vous-plaît...), de clins-d'oeil aux fans, malgré un scénario qui s'empêtre dans les toiles d'araignées par moments (demandez-donc à Andrew d'aller les nettoyer, il le fait si bien...).