Avis : L'Heure de la sortie - Page 4

A mi-chemin entre "Le village des damnés" de John Carpenter avec son groupe d'enfants aux moeurs étranges, l'aspect fantastique en moins et "Take shelter" de Jeff Nichols pour sa plongée assez dérangeante dans une atmosphère étouffante d'apocalypse annoncée et sa fin ouverte lourde de conséquences, un thriller psychologique au message écologiste plutôt intéressant et accrocheur en dépit d'une prestation assez quelconque de Laurent Lafitte et de personnages, surtout parmi les lycéens, bien peu sympathiques. Clairement pas le film de l'année mais une distraction honnête, sans grosses prétentions.

L'heure de la sortie c'est un peu la claque à laquelle on ne s'attendait pas. Sébastien Marnier délivre une adaptation de très haut niveau qui montre que le cinéma de genre français existe bel et bien. Au cours du film ce qui ressort le plus à mon sens c'est la capacité du réalisateur à créer une ambiance. L'heure de la sortie n'est pas un drame ni une comédie (bien que quelques moments peuvent faire sourire), c'est avant tout un vrai film d'angoisse. Inspiré par les maîtres du genre, Marnier réussit à chaque instant à plonger son spectateur dans une histoire originale et imprégnée de moments perturbants. En fait c'est le changement de rythme du long-métrage qui impressionne, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre au départ, le film démarre on sourit, on rigole et en fin de compte on se retrouve complètement happé par l'atmosphère qui s'en dégage. Il faut dire que l'histoire jouit de nombreux rebondissements toujours très bien apportés et qui savent donner une grande qualité à l'histoire. Mais cette histoire, bien que réussissant à emmener le spectateur à chaque instant, est véritablement portée par un casting exceptionnel. Laurent Lafitte est véritablement sensationnel dans le rôle du professeur-détective. L'acteur se transcende à chaque instant, nous fait vivre l'évolution de son personnage, ses peurs, ses découvertes mais surtout il agit comme le spectateur. Il est dans l'expectative, il veut en savoir plus, il recherche des indices, comme nous derrière l'écran il essaye de comprendre. Néanmoins, Lafitte ne serait rien sans des partenaires de jeu à son niveau. Et là dessus, il faut avouer que les enfants sont tous portés à l'écran par des acteurs ô combien talentueux. Luàna Bajrami, Adèle Castillon, Léopold Buchsbaum, Matteo Perez, Thomas Guy et Victor Bonnel sortent tout droit du Village des Damnés de Carpenter. Ces six acteurs et actrices sont ce qui fait aussi la véritable force du film, tout simplement terrifiants par un jeu d'une maturité assez impressionnantes, ils participent à cette angoisse qui ressort du long-métrage et nous laissent subjugués par le déroulement de l'histoire. En fin de compte, ces sept têtes d'affiches dominent tellement le film que les autres acteurs nous paraissent un peu trop en retrait. Dans tout ça, la réalisation de Sébastien Marnier, bien aidée par une bande originale de Zombie Zombie au top, est l'une des plus grosses réussites de ce film. Le réalisateur continue de nous impressionner par des plans recherchés, subtils et une photographie sublime. Finalement chaque instant du film est travaillé avec soin et une attention toute particulière aux détails. L'heure de la sortie c'est incontestablement une claque violente et perturbante imprégnée d'une dimension écologique et démontrant avec force que le cinéma de genre français a de beaux jours devant lui.

On doit le roman d’origine à l’auteur Christophe Dufossé et surtout on se réjouit que cette adaptation soit tombée entre les mains de Sébastien Marnier. Plus que jamais, le réalisateur d’Irréprochable démontre toutes ses qualités à travers cette mise en scène où s’installe rapidement une atmosphère moite et angoissante qui va aller crescendo. Un environnement oppressant qui se nourrit aussi des mœurs inquiétants de ces adolescents représentés à merveille par le tandem Luàna Bajrami & Victor Bonnel. Comme à son habitude, Laurent Lafitte est lui excellent et tout cela fait que L’heure de la sortie est le premier Coup de cœur Ciné2909 de ce début 2019 !

Le ton de « L’heure de la sortie » est donné dès l’ouverture avec une scène de suicide plutôt traumatisante.
Le climat oppressant du film va alors monter crescendo au fil des scènes suivantes :
D’un côté, un professeur remplaçant, campé par un Laurent Lafitte, décidément encore bien trouble et moins innocent qu’il n’y parait au début.
De l’autre, des enfants surdoués dont le comportement froid et calculateur ne peut que susciter inquiétude et même effroi.
Pour parler d’une réalité noire et cruelle, Sébastien Martel brouille les cartes en insufflant un côté fantastique à son film, ses élèves surdoués semblant sortir du « village des damnés » et même parfois d’un film de zombies et son professeur souffrant de crises parano dignes d’un héros de Polanski. Même jusqu’au final, rappelant le « Melancholia » de Lars von Trier.
Pour finir, signalons une BO également oppressante à souhait.
Bref, « L’heure de la sortie » fait partie de ces films dont le spectateur ne sort pas indemne.

J'aime bien l'acteur principal Laurent Lafitte, qui est pour moi, aujourd'hui, certainement l'un des meilleurs acteurs actuels. Le film est plutot plaisant car il est très intrigant, et l'on se demande toute la durée ou cela va bien pouvoir nous amener. Il est de plus original comme thriller a la Française avec son coté malsain et noir. Le choix des personnages est également important dans ce film, car tous les acteurs collent joliment a leurs personnages. Film assez curieux tout de meme. Mais au final, une assez bonne surprise quand meme, notamment au vu de l'originalité, et du coup, de la prise de risque du réalisateur.

Très bon film. Bon scénario, bonne réalisation, musique en adéquation, acteurs justes... Parfait de mon point de vue

je trouve ce film sinistre, déprimant et avec des scènes de violences bien inutiles. Bref, je déconseille, car en plus l'histoire est sans saveur, le scénario vide. Dommage car il y as des acteurs de talents.

Thriller français inquiétant et captivant de bout en bout.
L'atmosphère est parfaite et distille bien l'angoisse et on se met bien à la place du professeur complètement chamboulé par quelques élèves surdoués, bizarres.
Il va découvrir leurs motivations.
C'est vraiment sympa d'avoir de temps en temps des thrillers français vraiment bien réussis comme celui-là.

Quel étrange film que cette Heure de la sortie. Il ne faut clairement pas y aller si vous n’aimez pas être surpris ou bousculé. Le cinéaste semble au départ s’emparer d’un thème classique du fantastique, à savoir le groupe de gamins surdoués au comportement étrange et néfaste pour leur entourage. On pense très rapidement au livre de Lenteric La nuit des enfants rois ou encore au film Le village des damnés. Pourtant, cela constitue en réalité une fausse piste afin d’amener le spectateur vers un discours écologique bien plus politisé. Et si ces jeunes surdoués avaient développé une plus grande conscience des réalités que les adultes qui les entoure ? Et si nos jours étaient comptés sur cette planète que nous maltraitons sans cesse ? Le cinéaste Sébastien Marnier avait su créer le trouble dans son précédent film, le thriller chabrolien Irréprochable, cette fois-ci il récidive en accentuant un peu plus le malaise par une thématique décidément très sombre. Il est servi par des gamins formidables dans leur absence d’émotion, tandis que Laurent Lafitte leur fait face avec une juste sidération, à l’image du spectateur. Bref, un beau moment de cinéma porté par des images superbes et une excellente musique de Zombie Zombie.

Malgré la très belle prestation de Laurent Laffite, le film s'avère inconsistant et ne parvient pas à rendre une atmosphère vraiment crédible. Un peu toc et sans consistance, se voulant surfer sur la vague écolo dramatique. Bref, pas terrible dans son ensemble.

Nous avons droit à deux films en un : un thriller psychologique passionnant et une dénonciation des catastrophes environnementales et du comportement humain très néfaste.
J'ai été captivée du début à la fin.
Merci.

Comme je vous l’ai dit, j’adore Laurent Lafitte, et je suis dans le regret de constater que pour la seconde fois de suite, il est dans un film que je n’ai pas du tout aimé. En fait le tableau n’est pas si négatif que ça. Déjà, car mon chouchou fait une superbe prestation. Sur ce point, j’étais ravi. Son jeu est complet et il donne beaucoup d’intérêt à ce thriller. Son personnage aurait pu cependant être un peu plus approfondie au lieu de rester seulement sur l’instant. A contrario c’est dans le délire du film que cela va trop loin. Pourtant, tout démarre bien. L’ambiance est mystérieuse. On se plonge facilement dans le climat plus que particulier de cette classe. On sent quelques choses de malsain et on veut découvrir ce qui se cache dessous. C’est vraiment prenant. Ensuite, la réalisation devient par moments particuliers avec des musiques accentuant le fait qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Et plus le film avance, plus cela devient présent. Au bout d’un moment, je me suis dit que le dénouement doit vraiment être fou et qu’il y a de forte chance que cela tombe à plat. Et cela n’a pas manqué, j’ai trouvé la fin catastrophique. On nous vend limite du rêve dans l’intrigue pour quelque chose de plat au final. Une dernière scène histoire de bâcler le tout. Certains voudront y voir un sens profond, personnellement je vois plus dans cette conclusion, un peu comme dans LOST, un réalisateur ne sachant pas quoi faire pour en finir. Me vendre du rêve pour au final me donner n’importe quoi, j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps. Une bonne ambiance et un grand Laurent Lafitte, ne m’auront pas empêché d’être dégoutté en sortant de L'HEURE DE LA SORTIE. #LHeureDeLaSortie

Très contente de ce film. Du suspense autour de ce groupe d'enfants surdoués méga têtes à claques. Ils sont angoissés et nous angoissent également . Jusqu'à la fin apocalyptique.
Un bon moment

Le professeur de français, dans L’Heure de la sortie, ne cesse de se demander ce que ses élèves trament et préparent, avant d’apprendre, à terme, qu’ils préparent moins quelque chose qu’ils ne se préparent à leur disparition, anticipée par une série d’épreuves dont la finalité est de dompter sa peur de la mort. Aussi l’enseignement change-t-il de camp pour devenir l’apanage d’une classe qui a déjà étudié les textes et qui invite son enseignant à participer à un jeu de pistes au terme duquel il sera éduqué et saura affronter l’apocalypse avec sérénité. Le corps enseignant apparaît comme débauché et dégénéré : pensons à la principale-adjointe qui s’amourache du nouveau venu au point de le harceler jour et nuit, ou encore aux soirées organisées au cours desquelles l’un des élèves assiste aux danses lascives d’adultes ivres. La transmission s’inverse, et ce renversement des positions permet au long métrage de susciter un sentiment d’étrangeté qui gagne en gravité à mesure que s’enchaînent les révélations sans qu’elles n’aboutissent à une résolution. S’opposent ici deux rapports à l’existence qui passent par deux regards portés sur le corps, tantôt dégradé par les adolescents, tantôt érotisé par le professeur dont le t-shirt moule des abdos sculptés à grand renfort de vélo et de natation. La fétichisation du corps de Pierre Hoffman, très explicitée par la mise en scène au point de paraître quelque peu obsessionnelle, sert de vanité à une finitude que le personnage s’efforce d’affronter en composant une thèse sur Kafka, auteur tourmenté par excellence. L’Heure de la sortie est une œuvre malade où le somnambulisme de son protagoniste principal n’a d’égal que les distorsions d’un réel rendu inquiétant par le subtil travail de composition du cadre : ici les couleurs chaudes semblent figées, lissées, déjà mortes. Les mouvements de caméra sont tout aussi déréglés : un *travelling* avant cherche l’étrangeté dans la nature environnante, une caméra embarquée suit Laurent Laffite dans son exploration de ce paradis verdoyant changé en colline sacrificielle pour une poignée d’adolescents-prophètes. Écartelés entre ces deux mouvements se tiennent des corps dont la plupart font office de décor : la classe évoque *Le Village des damnés* et leur uniformité glaçante, les collègues de travail ont chacun une petite bizarrerie qui les rend intrigants ; c’est surtout le corps enseignant – littéralement de l’enseignant de littérature – qui fascine. Son corps se heurte à l’environnement extérieur, il est celui qui n’aurait pas dû se trouver là et qui, pourtant, s’efforce de remplir son rôle, surtout de comprendre, de procéder à un commentaire composé – comme on dit dans le jargon – avec un texte de prime abord illisible qu’il s’agit de faire sien et de décortiquer. L’exercice scolaire se change vite en initiation artistique : le son se transforme en alarme et en ondes, l’atmosphère se remplit d’une chaleur écrasante sous laquelle interviennent des dysfonctionnements de toute sorte (électricité, eau potable) ; les rêves du professeur se peuplent peu à peu de visions cauchemardesques, les disques trouvés dans une cachette lui font prendre conscience de l’horreur du monde duquel il se tenait jusqu’alors épargné, comme tenu à l’écart par une vie menée à courte vue. Le choc c’est l’image, c’est la caméra de l’adolescent qui capte le chemin de croix au terme duquel quelques êtres espèrent mettre un terme à leur malaise existentiel, ce sont aussi des images prélevées un peu partout dans les médias, des images quotidiennes que le spectateur quotidien ne regarde même plus. Dans L’Heure de la sortie, le professeur s’éveille au contact des élèves, et non l’inverse. Cet éveil se passe très souvent hors champ, et l’on a l’impression que ce que nous avons sous les yeux n’est qu’une conséquence partielle d’un plus grand chaos qui se jouerait non loin de là. Immense, fascinant, dérangeant, le film de Sébastien Marnier est un dérèglement climatique à lui tout seul, fait du dérèglement climatique sa structure porteuse sans jamais prétendre philosopher sur elle. Pourtant, l’humanité demeure, *in extremis*, saisie par un geste délicat, une compassion aussi soudaine qu’inespérée et qui nous plonge dans un bain d’empathie et de tristesse dont on ressort avec l’envie de réitérer cette si saisissante sortie.

Mélancolique et torturé, ce film froid ne laisse pas indifférent tant dans ce qu'il dénonce que dans l'acting si ce n'est la mise en scène.