Écrit et réalisé par Ruben Östlund, Sans Filtre est une comédie satyrique malheureusement décevante. L'histoire nous fait suivre un couple formé d'un mannequin et d'une influenceuse, qui vont se retrouver sur un bateau de luxe en compagnie de personnes richissimes. Seulement, suite à une série d'évènements, le yacht va sombrer et les survivants trouveront refuges sur une île. Ce scénario, prometteur sur le papier, n'est hélas pas très plaisant dans les faits. On se retrouve devant une intrigue durant bien trop longtemps pour ce qu'elle a à raconter. En effet, la durée se situe aux alentours des deux heures et quinze minutes, mais ce n'est pas vraiment elle qui soit à remettre en cause en réalité. Ce sont plutôt toutes les scènes qui tirent en longueur inutilement et qui font donc cette durée. Le récit se passe en trois actes bien distincts et chacun d'eux souffre de ce syndrome. De plus, le propos du film se voulant subversif et critique, s'avère au final peu percutant. En effet, de nombreux sujets sont abordés au cours de cette croisière, avec comme principal la lutte des classes. Seulement, ils sont traités sans subtilité, ni malice, ce qui les rendent lourds. De plus, le ton beaucoup trop dramatique et les touches d'humour ne faisant pas rire finissent de ternir cette mésaventure. Surtout que celle-ci nous fait suivre un couple absolument détestable, interprété par Harris Dickinson et Charlbi Dean. Leurs rôles sont absolument infectes, notamment le comportement de l'homme. Du reste de la distribution, on retiendra surtout la prestation de Woody Harrelson. Les autres protagonistes sont beaucoup trop clichés et sans nuances pour être intéressants. Avec de tels individus, difficile de procurer de l'émotion. Surtout quand les dialogues qu'ils s'échangent tournent en boucle et s'avèrent plus ennuyant qu'autre chose. Sur la forme, la réalisation du metteur en scène suédois est convaincante, sans briller pour autant. Le visuel est agréable grâce aux différents cadres évoluant au fil de la narration. Ces images sont accompagnées par une b.o. aux compositions plaisantes, dont les notes donnent une identité sonore à l'œuvre. Tout cela s'achève sur une fin laissant libre court à l'interprétation, ce qui est fortement désagréable tant on a subit tout cela sans en plus avoir un final tranché. En conclusion, Sans Filtre n'est qu'un long-métrage moyen, loin d'être indispensable et vite oubliable.