Difficile de mettre une bonne note à ce film si on le compare à d'autres palmes d'or. Les deux premières parties sont plutôt réussies, les acteurs sont vraiment. Les messages sociétaux passés à travers différentes scènes se comprennent bien. La troisième partie est cependant très très longue et décousue. On perd un peu le fil et ça gâche tout le reste du film. On a connu bien mieux pour une palme d'or, toujours pas compris l'intérêt de faire un tel film de 2h30.
Sans filtre échoue dans sa volonté de décrire sa vision d'une société injuste, narcissique et perverse. Trois parties d'inégales valeurs et de longueur, des acteurs assez insipides aux comportements caricaturaux et prévisibles, des longueurs insupportables (lors de la partie sur l'île principalement) ; voilà le résultat d'une palme d'or imméritée. The Square m'avait semblé supérieur où la mise en scène et la dramaturgie étaient dotées d'une puissance d'invention supplémentaire. Le film n'était pas dénué de répétition, ce qui rendait parfois son propos assez lourd mais Sans Filtre marque un net recul. Ostlund a, manifestement, le sens de la mise en image mais son scénario et sa direction d'acteurs sont souvent vains. Le défaut est que le cinéaste assène avec emphase et répétition son discours en caricaturant les situations (voir la scène du restaurant interminable, redondante et dotée d'un ridicule qui frôle l'indigeste). Le russe ex communiste devenu capitaliste, le couple anglais ridicule du début à la fin, le couple dont les ébats et les crises ne mènent à rien et jusqu'à la longue et gluante scène de la plage. La lutte des classes, vue comme une paradis tragique entre Titanic, Le sens de la vie, La grande bouffe et La nave va..., est traitée avec superficialité. A mes yeux, la partie sur le bateau, qui évoque La croisière s'amuse, est la plus réussie avec quelques bons moments de mise en scène dont celui du mal de mer... critique de la malbouffe et de la surconsommation ? Un film médiocre.
On ne peut en dévoiler tout le contenu et moins encore la fin, mais ce film est brillant de part en part. Par son regard acerbe et d’une grande acuité, Ruben Östlund excelle dans une œuvre universelle, qui restera bien après l’extinction d’Instagram… et de ses influ-voleurs.
Une belle palme d'or. C'est un peu foutraque et il y a quelques longueurs, mais c'est baroque, créatif, original, avec des acteurs émouvants, une bande sonore prenante et des choses à dire sur la société contemporaine.
J’ai bien accroché au début, des scènes avec de beaux messages. Puis le film a vite viré à l’ennui, des scènes trop longues sans émotions. Il y avait de bonnes intentions mais d’un ennui total. Je suis sortie avant la fin du film. Grosse déception.
Enfin une palme d or qui ne s adresse pas qu à l intelligentia du cinéma qui prend ses quartiers à Cannes Le jury a été à la hauteur Et c est un film super où l humour le dispute à la critique acerbe de ses nouveaux riches qui ont les femmes ad hoc. Un grand bravo et merci pour ce moment
Très bien. Tout est très bien sauf le temps. C'est long. Trop long. Des moments très énergiques et d'un coup, c'est long. On ne voit pas le bout du tunnel. Le rythme est ce qui manque au film qui n'aurait rien perdu si ce n'est d'être plus comique et plus accessible. Dédicace au plan de fin et à sa musique, justement choisie.
Pseudo trash, mais raté. Pas gore mais chiant. Un pamphlet anti bobo bien sûr acclamé par les mêmes bobos à cannes. Bien dommage de comparer et récompenser une telle purge à des œuvres comme parasite traitant le sujet des classes sociales de façon tellement plus réussie…
Un film qui n'a sans doute pas plu à la critique bourgeoise et bien pensante car il s'attache à déconstruire la vision du "bon pauvre" misérabiliste, véhiculée au travers de grands poncifs aussi ennuyeux que moralisteurs, dont Telerama se délecte. Ruben Ostlund réussit le même pari qu'avec son film "The Square" il y a quelques années: arriver à apporter un regard iconoclaste sur la société, à la fois amer et espiègle, tout en maintenant un niveau élevé de réalisation. Le découpage de l'histoire en trois acte est intéressant, et pertinent, car il nous permet de nous lier véritablement avec les personnages principaux (le couple de mannequin). L'esprit de dérision poussé à l'extrême lors de la scène du bateau peut choquer certaines personnes sensibles, mais reste tout à fait regardable, et surtout particulièrement cocasse! Le but de ce film est davantage de montrer l'universalité de la noirceur de l'âme humaine dans certaines situations en plus d'une lutte de classe, plus qu'une basique critique binaire et manichéenne.
Une Palme d'or grand public pour ce film jubilatoire qui explore les travers et les limites de notre monde capitaliste. Tout y passe, des millionnaires cyniques qui ont fait fortune dans les armes ou les engrais chimiques, aux top modèles Instagram meurs influenceurs tout en superficialité qui ne savent même plus s'ils s'aiment au travers des images posées qu'ils postent jusqu'au personnel invisible qui est sur ce yacht de luxe. Ils sont sont à vomir au sens propre comme figuré mais une société matriarcale ecolo est-elle la solution ? Bon film drôle et critique
Portrait au vitriol de notre époque dominée par l'argent et l'image de soi (qui inclus la question du genre). C'est intelligent et cruel, tout le monde en prend pour son grade. Cela fait un film jubilatoire, et sans doute aussi, prémonitoire.