Sans filtre
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606 critiques spectateurs

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guillebotis
guillebotis

3 abonnés 67 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 1 décembre 2024
Après le premier choc de "Snow therapy" en 2014, Ostlund n'a jamais démérité et est aujourd'hui au cinéma l'un des plus grands peintres de la nature humaine avec Justine Triet. Désopilant d'un bout à l'autre, largement encore au-delà du malaisant, "triangle of sadness" va très loin dans la peinture de la turpitude universelle à jamais recommencée et qui ne se dévoile jamais aussi bien que chez les nantis. Un film qui mérite sa palme en 2022.
ffred
ffred

1 768 abonnés 4 043 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 13 octobre 2022
Après son très réussi Snow Therapy et l’excellent The Square, palme d’or en 2017, Ruben Ostlund rafle de nouveau la récompense suprême à Cannes cette année. Encore plus grinçant que les films précédemment cités, Sans filtre est une très belle réussite. La mise en scène est toujours aussi somptueuse, la technique irréprochable et l’interprétation de grande qualité. Un casting international au dessus duquel planent Woody Harrelson, royal, et Dolly de Leon, actrice philippine, formidable. Tous les autre sont tout de même impeccables. Côté scénario, on retrouve les thèmes chers au réalisateur, la lutte des classes, le pouvoir des réseaux sociaux...La première partie avec le couple de mannequins ne m’a pas spécialement emballé, mais dès que le récit se déplace sur le bateau de luxe, cela décolle vraiment. Les deux segments suivants dérapent dans un humour grinçant qui fait souvent rire (jaune). Au final, encore un grand film de Ruben Ostlund, critique au vitriole de notre société, à la fois réaliste, grotesque, caustique et terriblement cynique, qui ne peut pas laisser indifférent. Un jubilatoire et donc excellent moment.
Yetcha
Yetcha

922 abonnés 4 423 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 5 septembre 2023
Oh la claque ! Dans tous les sens du terme. Cette satyre "sans filtre" de la société capitaliste est à la fois amère, vicieuse, gore et terriblement sincère. Les scènes sont parfois complètement what the fuck et appuie l'absurdité du capitalisme outrancier. Le retournement des classes est aussi abordé avec un changement de paradigme qui tend à montrer que la domination est ancrée dans la nature humaine, quelque soit la classe sociale. Un film extraordinaire à ne pas rater !
ferdinand75
ferdinand75

587 abonnés 3 982 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 4 septembre 2023
Le meilleur film de Ruben Ostlund , le plus abouti, le mieux construit , celui qui aborde le plus de thèmes et bénéficie aussi d’un construction imparable, démoniaque, en trois actes. Le 1er acte une sorte de huis- clos d’un jeune couple amoureux, style « trend setteur », voir influenceuse pour la fille, qui sont dans un restaurant chic et qui vont polémiquer au sujet de qui doit payer l’addition. Ce qui paraissait anecdotique devient sociétal. Très vite cela dérape, et va poser la question de la parité, du rapport homme- femme, du désir, de la séduction, du rôle que doit tenir ,chacun dans son « genre ». C’est énorme c’est puissant et étouffant, interminable, stressant. Puis la libération au 2eme acte sur un yacht de luxe, on retrouve nos deux « young & rich » tout d’abord au soleil, le farniente, une réunion d’ultra riche. Tout y est : les excès, les discours lénifiant et snobs, l’argent comme Dieu suprême, mais très vite la réunion, « soft » dérive au cours d’un diner au caviar , et cela dérape dur , c’est « The party » de Blake Edwards , puissance 10, plus prêt de « la grande bouffe » de Ferreri, mais en version hilarante ,caricature absolue, grotesque, scatologique, on est plié de rire . Bien sûr l’allégorie « communisante » est claire, et on est proche d’une analyse « lutte des classes ». Mais le 3eme acte vient balayer tout cela et présente l’humanité sous un autre angle, celui de la survie en condition extrême. Il y aura bien thèse, antithèse et synthèse. La prise de pouvoir improbable par une employée philippine du « lumpen prolétariat », instaure la cruauté , la sauvagerie , la discrimination : l’instauration de sa dictature montre bien que le mal est plus profond , au-delà de la lutte des classes . Qu’il est en nous, en l’homme, en l’humain, bien enfouit, bien masqué par le vernis contemporain de la bien-pensance, mais qui revient à la première occasion. Et oui le constat fait par R. Ostlund est terrible : on est pas dans J.J. Rousseau , mais dans L.F. Céline . L’actrice philippine Dolly de Leon est formidable, la meilleure de l’équipe. La dernière séquence du film est exceptionnelle : un plan large, avec au fond une porte d’ascenseur, l’accès au rêve, au monde 5 étoiles, à la paix sur terre, avec la musique douce qui peut /doit nous entrainer vers la liberté , et puis en premier plan, la réalité, la possibilité de la monstruosité, de la bestialité qui sommeille en chaque humain. Tout est dit.
Une œuvre magistrale.
Ti Nou
Ti Nou

529 abonnés 3 549 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 5 septembre 2023
Ruben Östlund rejoue la lutte des classes lors d’une croisière de luxe qui tourne mal. Il parvient à être caustique sans être trop caricatural. S’il est cruel avec les bourgeois, notamment lorsqu’il s’agit de les remettre à leur condition humaine lors d’une hilarante séquence de mal de mer, il n’est pas tendre non plus avec les dominés lorsque les rôles s’inversent.
Michael R
Michael R

108 abonnés 1 295 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 18 novembre 2024
Palme d'or au Festival de Cannes, cette satire commence fort avec une 1ere scène mordante mais dont l'intérêt s'étiole au fil de 3 tableaux inégaux. Pire, la critique de la bourgeoisie et autres nouveaux riches succombe à ce qu'elle dénonce, son aspect chic pour images chocs est en toc. La scène du malaise en haute mer (euphémisme pour ne pas divulgacher) est bête et facile et le film va ensuite sombrer jusqu'à effacer toute l'acidité de cette fausse entreprise au vitriol, finalement bête et facile. Surcôté certes, mais certains personnages et certaines scènes sont bien sentis.
Serpiko77
Serpiko77

63 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 6 janvier 2024
Les cibles sont faciles (les influenceurs, les riches...) et le message convenu mais cette satire sophistiquée possède un pouvoir envoutant, assez inexplicable, qui fait passer ces 2 heures et demi très rapidement.
Ce metteur en scène, un tantinet misanthrope, à la capacité de rendre l'inintéressant tellement intéressant. Et il le fait d'une manière stylisé, sans forcément chercher à choquer à tout prix et surtout en injectant à son œuvre une très grosse dose d'humour fort plaisante.
DavY Croquette
DavY Croquette

54 abonnés 1 228 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 19 mai 2024
Un super film ! Les détails sont incroyables c'est drôle, bien joué, la réalisation est super, franchement je suis agréablement surpris !
Claude DL
Claude DL

93 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 22 mai 2023
Parfaitement indigeste pour moi. Ne parlons pas de la palme d’or qui, souvent, est le grand n’importe quoi de l’industrie du cinéma. Ici, on se demande vraiment ce qu’a voulu montrer le réalisateur suédois. Trois parties : un jeune couple se dispute le paiement d’une addition au restaurant. Chacun y va de sa mauvaise foi. Bof, pénible et sans intérêt. Deuxième partie, la croisière de très riches sur le yacht qui tourne mal avec une tempête. Là encore, pénible et d’une incroyable vulgarité, avec ces vomissements et ces jaillissements d’excréments, et ça démontre quoi ? Que tout le monde vomit s’il est malade et qu’il va aux chiottes : belle démonstration ! Enfin, troisième partie sur une île, avec les naufragés du yacht, et ça se termine en eau de boudin. Bref, une belle daube, du reste les chiffres du box office France en disent long sur cet ovni.
Cineseba
Cineseba

47 abonnés 623 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 23 octobre 2022
« Ouh là là ... le film « Sans filtre » est délicieusement cynique et déconcertant ! J’étais à bouche bée face aux scènes où les personnages essayent de maintenir leur pouvoir, leurs rapports de force ! Leurs dialogues sont cinglants pouvant aller jusqu’au paroxysme ! En effet, au fil des échanges ou selon le changement de situation, on peut renverser le pouvoir ! Les voyageurs du yacht sont rois, ils peuvent commander ce qu’ils veulent, ils se permettent à critiquer les petits défauts du yatch ... Tout à coup, arrive la tempête ! Le rapport de force entre les employés et les clients est inversé ! La merde et le vomi sont d’excellents métaphores visuels de notre écœurement face au monde étriqué et hautain des ultra-riches, des politiques capitalistes enfermés dans la bulle de la supériorité, du grand confort et de l’apparence esthétique ! Le film « Sans filtre » est une extraordinaire comédie satirique ! Puissant ! Si on veut classer ce film hallucinant, je pense au film espagnol : « Les nouveaux sauvages » de Damian Szifron. Pour moi, ce film peut aussi s’intituler « Les nouveaux porcs » ! On est à bouche bée face à l’égoïsme et la cruauté des personnages ! C’est très culotté ! Et, puis, c’est ça, la nature humaine ! Il est étonnant, ce film, par la grande diversité des situations sur des rapports de force dans la société : rapports dans le couple, face à une féministe, rapport riche/pauvre, face aux capitalistes, rapport employé/ client, ordre hiérarchique dans le monde du travail, esclavage sexuel... la liste est longue ! Tout ça pour la durée de 2h30 ! Oh, j’ai bien ri ! J’adoré ! Ce film « Sans filtre » mérite amplement le palme d’or du festival de Cannes ! N’attendez pas, allez le voir vite car il était sorti déjà depuis un mois !
Gregory S
Gregory S

31 abonnés 609 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 18 novembre 2024
Belle variation du film précédent du réalisateur, litte des classes dans une croisière qui s'amuse et qui s'achève comme Lost mais en mode "folie". Belle prestation de la jeune actrice, disparue quelque temps avant la diffusion en France du film
Zeugax Ouvier
Zeugax Ouvier

19 abonnés 154 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 16 décembre 2023
Excellent petit film avec des moments bien punk tout à fait jubilatoires. Le bling blig en prend plein la tronche - avec forcément quelques facilités mais pas trop - c'est ma foi assez jouissif. Noter que les 20 premières minutes sont tout de même bien longuettes...
Loïck G.
Loïck G.

349 abonnés 1 688 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 30 septembre 2022
Je passe sur l’idée d’une Palme d’or, pour m’étonner de cet étalage de misanthropie forcenée revendiquée sur une mise en scène boursouflée par ses propres rictus. Pour nous dire que le monde est divisé entre les riches et les autres, Ruben Östlund filme un yacht en perdition de repères sociaux, politiques et économiques. Là où quelques nantis, cyniques et indécents, se prélassent, s’engraissent, s’enivrent et se félicitent de vendre de la merde sans en sentir l’odeur. C’est long, répétitif, démonstratif jusqu’à l’écœurement que le cinéaste provoque visuellement. A l’origine, un couple de mannequins, invité pour cette croisière de luxe, s’imaginait roucouler en toute tranquillité. Il paraissait sympathique, avec des zones d’ombre tout aussi plaisantes à découvrir, mais apparemment Östlund les a oubliés.
Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Fêtons le cinéma
Fêtons le cinéma

720 abonnés 3 148 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 25 décembre 2022
Le monde selon Ruben Östlund n’est qu’une vaste comédie où l’un joue le César et l’autre l’Arlequin, suivant l’image du theatrum mundi ici vidée de sa substance religieuse. Le film propose ainsi un jeu avec les statuts sociaux, de la même façon que le faisait Marivaux en son siècle : soit l’inscription des rapports de classe dans un cadre donné qui, s’il vient à changer, modifie du tout au tout la distribution des rôles. Il prend un malin plaisir à dégrader les corps richement habillés et rigoureusement conduits en les raccordant à leurs fonctions d’organismes : on les voit engloutir des mets luxueux avec dégoût – mais qui conviennent bien mieux à leur image qu’un cheeseburger accompagné de ses frites ! – puis les vomir ou les déféquer, souillant vêtements, grandeur et perfection d’un bateau aux murs éclaboussés par les charriots de ménage et par les eaux usées.

La deuxième partie est un jeu de massacre réjouissant, construit sur un crescendo au terme duquel les dysfonctionnements observés ou perçus convergent ; le cinéaste s’amuse à rassembler les contraires, comme ce duo formé par un capitaliste russe et un marxiste américain, il tire de ces contrastes une suite de variations infinies d’un portrait de la nature humaine plus subtile qu’il n’y paraît. Le personnage principal s’impose dès le début moraliste, spectateur du monde soucieux de défendre une lecture morale de l’existence ; la séquence d’ouverture au restaurant brille par le ciselage de son écriture des dialogues, la rigueur avec laquelle sont construits et éclairés ses plans – à l’image du film tout entier – et un intérêt porté par les bruits parasites, ici le tapotage frénétique de la mannequin sur son portable.

Ce travail du son crée un décalage entre les situations représentées et leur réception par un spectateur critique : le bruit des essuie-glaces dans le taxi, celui des mouches sur le yacht, le sac et le ressac des vagues venues tourmenter les passagers du navire, le cri d’un monstre tapi dans une végétation luxuriante, ceux de l’Allemande laissée « in den Wolken »... Qu’il s’agisse de scènes de la vie conjugale d’un couple d’influenceurs-modèles ou de repas pris entre membres de la très haute société, le ridicule est partout, il démasque les faux-semblants d’un petit monde trop propre sur lui qui accède alors à la lucidité ou à l’ironie du sort – pensons à ce couple de commerçants d’armes, punis par un article de leur catalogue. Le commerçant russe est à la fois l’allégorie du riche capitaliste et son démystificateur : la franchise dont il fait preuve en parlant de son succès le change en gardien d’une lucidité, quelque peu ternie lorsque, échoué sur l’île, il fait le deuil de sa femme en récupérant ses biens matériels. Ni bonne ni mauvaise, la nature humaine se révèle dans ce qu’elle a de plus paradoxal. Ruben Östlund ne condamne que les postures, non les personnes qui, au contraire, sont saisies dans leur ambiguïté et leur pluralité fondamentales. Il suffit, pour s’en convaincre, de suivre l’évolution du protagoniste principal qui s’improvise amant intéressé du nouveau capitaine de l’île, avant de tomber amoureux d’elle – en témoignent des gestes qui traduisent son attachement.

La construction tripartite du récit exploite trois genres théâtraux différents : le drame conjugal, précédé d’une satire féroce du milieu de la mode, la farce bouffonne et la tragédie. En résulte une œuvre-somme, interprétée et réalisée à la perfection, tour à tour classique dans les références qu’elle mobilise – modèle de l’odyssée, influence de Sa Majesté des mouches ou de L’Île des esclaves par exemples – et moderne dans la réactualisation proposée des vanités, comme l’atteste l’omniprésence des fleurs sur les tables, dans les mains d’hôtesses passant au second plan, en motif décoratif etc. Un chef-d’œuvre justement récompensé au festival de Cannes.
Culturevsnews
Culturevsnews

93 abonnés 231 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 19 avril 2023
« Triangle of Sadness » de Ruben Östlund est devenu l’un des lauréats de la Palme d’Or les plus controversés depuis des années. D’un côté, il y a ceux qui pensent que ses thèmes soulignés et ses cibles évidentes sont un peu grossiers et évidents. D’un autre côté, il y a des gens qui diraient que ces cibles méritent d’être embrochées et le scénariste/réalisateur de « Force Majeure »» et « The Square » utilise son esprit pour le faire avec une précision hystérique. Étant donné que cette croisière cinématographique dure presque aussi longtemps qu’une « visite de trois heures », il est facile de voir les deux côtés de ce débat. Il y a indéniablement des échanges de dialogues pointus et des rebondissements divertissants dans le démantèlement d’Östlund de l’élite peu profonde, et pourtant certains d’entre eux, en particulier dans l’acte final, commencent à se sentir redondants, et peut-être même aussi superficiels que les riches que le film recherche. abattre. Pourtant, si « Triangle of Sadness » est en deçà de la grandeur, il vit confortablement au niveau de la bonté, même s’il déballe un si mauvais comportement.

Bien sûr, « Triangle of Sadness » raconte une histoire en trois actes, dont le premier pourrait en fait être mon préféré. Court métrage à part entière, il nous présente deux modèles de rencontres, Carl ( Harris Dickinson ) et Yaya ( Charlbi Dean ) à la fin d’un dîner chic. La facture est restée assez longtemps pour que Carl se rende compte que sa petite amie n’a pas l’intention de payer, même si elle a dit hier soir qu’elle le ferait. Les deux se disputent à propos de ses hypothèses fondées sur le sexe et le dialogue d’Östlund tourne et tourbillonne alors que la discussion revient à l’hôtel que Yaya note qu’elle couvre pour Carl. C’est un prologue très prometteur pour « Triangle of Sadness », une implication que le film va entrer dans les rôles de genre et les relations transactionnelles d’une manière nette et nouvelle.

Et puis ça ne fait pas tout à fait ça. Comme je le sentais aussi avec « The Square », Östlund a l’habitude de se laisser distraire par une idée similaire sans faire le travail pour la rattacher à la précédente de manière satisfaisante. La section médiane de « Triangle of Sadness » se déroule à bord d’un yacht que Yaya et Carl ont été invités à promouvoir socialement. (Elle prendra des photos d’elle-même avec des pâtes près de sa bouche mais ne les mangera pas réellement.) C’est ici qu’Östlund joue un petit « Upstairs, Downstairs », nous présentant à une équipe de personnes si riches qu’elles ont perdu tout contact avec la moyenne. réalité. La plupart d’entre eux ont acquis une richesse générationnelle grâce à des entreprises qui n’ont pas vraiment amélioré le monde, comme le gentil couple de personnes âgées dont la fortune vient des grenades ou le monsieur qui aime dire aux gens qu’il a gagné son argent avec de la merde – c’est un magnat des engrais.

L’intention d’Östlund se traduit par une série d’échanges amers. Une femme ( Mia Benson ) insiste sur le fait que les voiles du navire doivent être nettoyées – le yacht n’a pas de voiles. Carl devient jaloux d’un travailleur torse nu qui attire l’attention de Yaya et le fait donc virer. Un génie du logiciel milquetoast ( Oliver Ford Davies ) prend vie lorsque deux jolies femmes prennent une photo avec lui. Un passager ( Sunnyi Melles ) insiste pour que tout l’équipage aille se baigner. Dans le choix le plus déconcertant d’Östlund, une autre femme ( Iris Berben ) a été handicapée par un accident vasculaire cérébral et ne peut que répéter les mots « In Den Wolken », qui signifie « Dans les nuages ». De toute évidence, c’est là que Östlund pense que la plupart de ces personnes vivent, loin d’une réalité ancrée.

C’est assez évident, mais cela crée un terrain fertile pour un démantèlement potentiel des attentes de la société. Ces gens ont clairement été mis en place pour tomber des piédestaux sur lesquels ils vivent. Cela vient dans la pièce maîtresse de « Triangle of Sadness », une séquence ridicule mais captivante dans laquelle les passagers s’assoient pour un somptueux dîner du capitaine par une nuit orageuse. En tant que Woody Harrelson le capitaine fatigué du monde mange un hamburger au lieu de la concoction que les chefs ont imaginée pour impressionner les passagers, Östlund incline sa caméra d’avant en arrière avec les vagues, nous faisant nous sentir presque aussi nauséeux que les personnages à l’écran. La nuit se transforme en une expression chaotique de fluides corporels qui détruisent fondamentalement toutes les structures sociétales et mettent en place l’acte final, celui qui inverse les rôles et place l’un des ouvriers du navire (un mémorable Dolly De Leon) dans une position de pouvoir inattendu.

Il est difficile de secouer le sentiment qu’Östlund pense qu’il en dit plus ici qu’il ne l’est réellement – je pense que l’intention prétentieuse est à l’origine de la plupart du côté haineux de la division de ce film – mais cela n’a pas rendu le film beaucoup moins divertissant comme une satire sociale pour moi. Östlund est en train de tirer du poisson dans un baril, mais le poisson l’a eu, et il les fait cuire dans un repas savoureux, avec de l’oursin et de l’émulsion de calmar sur le côté. J’aurais aimé que le voyage ait été à la hauteur de son prologue – Carl et Yaya, malgré une performance captivante de Dean, deviennent des acteurs mineurs de manière inattendue alors qu’Östlund s’intéresse plus aux thèmes qu’aux personnes – mais je ne regrette pas d’embarquer sur le navire.
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