Une déception personnelle étant donné la portée de "Kippour" dans la filmographie gitaïenne. Si la première demi-heure, celle de la mise en place, présente un certain intérêt tant par son contenu que par son rythme assez soutenu, Amos Gitaï s'égare ensuite sur la voie de la contemplation, du pathos et finalement de l'ennui. Pourquoi pas me direz-vous ? Certes, sauf que voir des champs de patates défiler, sur un fond musical franchement moyen, avec des dialogues passe-partout, ça ne me fait pas tellement d'effet à part celui de m'endormir. J'ai eu parfois l'impression de regarder un mauvais film sur le Vietnam, notamment en raison de la place centrale de l'hélico. Je n'aurais même pas été surpris de voir les deux héros s'essayer au surf sur le lac de Tibériade, pour ensuite jouer à la roulette russe et finalement tomber à genoux en hurlant. "Kippour" n'en reste pas moins intéressant à analyser, et pas seulement pour ses scènes introductive et finale de la peinture. On sait combien cet architecte de formation tient à la symbolique dans chacun de ses films, même si ces passages m'ont laissé assez dubitatif. On bascule dans l'irrationnel, était-ce vraiment nécessaire ? Une chose est sûre, les frais de pressing doivent être exorbitants. Autre aspect sur lequel on pourrait disserter des plombes, l'absence de l'ennemi. Ce choix ne vas pas sans rappeler celui de Kubrick dans "Les sentiers de la gloire". L'adversaire, invisible, n'en est que plus effrayant. Tel Dieu, il peut donner la mort à tout instant, surgissant de nulle part. En clair, un film à voir et, pour mon cas personnel, à revoir afin d'en saisir tout le sens.