Techniquement le fils est très bien fait, avec un bel arc narratif, des prises de vues magnifiques, des moments humains, des explications claires, des infographies courtes et percutantes. Ca informe sans ennuyer, ça émeut sans mentir.
Scott Hamilton Kennedy n'est pas un amateur, et il faut savoir que c'est justement pour exprimer son talent que Scott Hamilton Kennedy, contacté par l'IFT, une ONG internationale, pour un documentaire (qui aurait été probablement bien ennuyeux) sur comment nourrir la planète dans les décennies qui viennent, a finalement décidé de s'intéresser à la controverse des OGM.
Comme la plupart des gens, il en avait une très mauvaise image, mais il s'est documenté explique t'il, et là il a vu autre chose que ce à quoi il s'attendait. Il a contacté divers scientifiques, des opposants, pour se faire une idée, et surtout rapporter avec fidélité, mais aussi avec un talent narratif, le discours des uns et des autres, mais aussi les enjeux humains, aux USA, en Afrique, avec des agriculteurs modernes ou traditionnels, faisant le pont entre le bio et les OGM, mais aussi en déconstruisant la mythologie du domaine, et les enjeux économiques, des semenciers, des fermiers, mais aussi de l'industrie du bio (américain), et le business des grands activistes.
Le premier film de ce type, un moment de liberté de penser, et il faut l'admettre une galère pour le distributeur qui paie cher son indépendance d'esprit. La liberté d'expression est un combat de tous les jours, qu'il faut soutenir sous la peine de la voir disparaître.
Le distributeur pour information, séduit par la qualité technique du documentaire a contacté les scientifiques du domaine, l'académie d'agriculture, pour revalider ce que le réalisateur avait aussi validé.
Les débats sont intéressants, avec par exemple la participation (Club de l'étoile) d'un des 2 premiers agriculteurs français d'OGM (l'autre s'est suicidé sous la pression).