Voilà le "Tchao Pantin" de Muriel Robin avec un film qui ne rigole pas mais qui pleure toute en retenue. Néanmoins un "Tchao Pantin" qui n'aura pas fait autant de bruit ni d'entrées que ce dernier et qui est même, avec les années, un peu tombé dans l'oubli. Et c'est dommage car si le film de Mehdi Charef est quelques-fois poussif, il reflète tout de même une réalité, une réalité que les spectateur n'ont pas envie qu'on leur balance aussi crument à la tronche. C'est tout le paradoxe de ce film, je le trouve très réaliste sur certains points, notamment les conditions de travail très difficiles des prolétaires, surtout dans le milieu de la grande distribution, encore plus lorsque l'on fait partie de l'équipe de nettoyage avec des personnes déconsidérées, presque invisibles aux yeux des autres ou que l'on ne préfère en tout cas pas voir. Mais d'un autre côté, Marie-Line accumule quand même les emmerdes ! Si bien que ça n'en devient plus trop crédible. Je veux dire, on dirait que le réalisateur/scénariste a décidé de mettre toutes les problématiques de la société française dans une même histoire et à la fin, on a l'impression d'un trop plein. Parce-que bon, Marie-Line héberge des immigrés, les cache dans le magasin, se fait quitter par son mari minable, trouve un autre mec qui ne la considère pas, couche avec son patron pervers pour garder son poste et ainsi de suite. En plus, la mise en scène et l'ambiance enfoncent le dernier clou dans le cercueil avec ces couleurs grisâtres et froides, alors certes propres à la grande distribution et aux HLM, mais c'est quelques-fois un peu too much, surtout qu'on en sort jamais. Concernant les acteurs, on retiendra bien évidemment surtout Muriel Robin dont le pari est réussi puisqu'elle est très convaincante dans un rôle dramatique, ce qui n'est finalement pas très étonnant lorsque l'on connait un peu la vie privée de l’humoriste. "Marie-Line" est donc un film quelques-fois exagéré mais souvent juste.