Un décor traité avec talent, une bande son envoûtante, une histoire pleine de poésie et de charme. Oui c'est une nouveauté pleine d'originalité dans l'horizon des dessins animés qui mérite un grand intérêt.
Ce dessin animé me laisse un bien drôle de sentiment !! D'un côté je n'ai pas adhéré au graphisme, au manque de féerie des images, à certains passages de l'histoire que j'ai trouvée tirée par les cheveux... mais d'un autre côté, j'ai adoré le conte dans le conte, la deuxième version à l'histoire contée par le vieil ours et je suis heureux d'avoir découvert l'oeuvre de Buzzati ms je ne sais pas pourquoi je n'arrive à m'emballer totalement pour le souvenir que cela me laisse ! Bizarre, bizarre...
Nanti d’un très beau graphisme, ce film d’animation à l’aspect théâtral propose un univers complètement différent de ce que l’on peut voir d’habitude tout en véhiculant certaines thématiques sujettes à réflexion comme la gestion et l’acceptation de l’immigration ou encore le nécessaire retour à la nature. Onirique, passionnant et bien construit, on se laisse bercer jusqu’au bout par ce voyage en terre italienne.
Doté d’un graphisme original et plutôt réussi, ce conte pour enfants est également une belle découverte pour les adultes qui pourront y lire une mise en abyme sur l’art de la parole, le théâtre et toutes les traditions orales ancestrales. Si le film réfléchit aussi sur les rapports entre l’Homme et l’animal, il n’impose jamais un point de vue univoque et laisse le spectateur libre d’interpréter son message. Le tout fait preuve d’un grand sens de la poésie et nous invite donc à la rêverie. Un très beau dessin-animé, ambitieux et qui table sur l’intelligence des petits. Suffisamment rare pour être signalé.
Une déception. Je me suis beaucoup ennuyée ainsi que ma fille. J'ai trouvé l'histoire très sage et classique. Très prévisible . Le dessin pourtant stylisé est finalement peu original. La liberté narrative que peut apporter le dessin peu exploitée. Je n'ai pas compris l'engouement autour de ce film
Lorenzo MATTOTI, 65 ans, italien francophone, a mis 6 ans (dont 2 pour la production à Paris et Angoulême) en tout pour mener à bien ce film d’animation, tiré du livre éponyme (1945) de Dino BUZZATTI (1906-1972), surtout connu pour son roman, « Le désert des Tartares » (1940). Il a écrit ce conte pour sa nièce et qui est paru sous forme d’un feuilleton dessiné (par l’auteur). Le film comprend en fait 2 parties : une première, plus adaptée à un public d’enfants où on assiste à la recherche par le roi des ours, Léonce, de son fils, Tonio, emporté dans un torrent et capturé par les hommes. La seconde partie est plus pessimiste : il s’agit en fait d’une histoire dans l’histoire puisqu’elle est racontée par un troubadour, Gideone et une fillette, Almerina, qui ont dérangé un ours dans sa grotte où ils se sont réfugiés pour y passer la nuit en hiver. Le graphisme est magnifique et fait penser à certains tableaux du Groupe des Sept, peintres canadiens des années 1920-1930’. Il y a une explosion de couleurs avec des décors pleins de symétrie, de motifs géométriques et de profondeur de champ. Une vraie réussite dans la lignée de Paul Grimault (1905-1994) et de son « Roi et l’oiseau » (1980).
Magnifique, je suis moi même dessinateur et quand je vois la beauté des dessins, l'animation et son scénario qui est très bien pensé, je ne comprends absolument des critiques aussi négative. Film a découvrir absolument pour petit et grand.
Super film ou devrais-je dire conte animé. Une jolie histoire à rebondissements, des dessins magnifiques et une intrigue qui nous tient tout le long du film. Un film qui vous laissera sur votre fin, dans le bon sens du terme.
La Fameuse invasion des ours en Sicile s’intéresse à la légende comme acte de lecture et de transmission orale d’une histoire que les conteurs successifs font varier, enrichissent, dévient de leur finalité première pour en complexifier la structure : ainsi, le premier récit recouvre l’invasion à proprement parler, ses motivations et ses modalités d’exécution ; puis ce récit se prolonge par une continuation soumise à une variation – qui ne nous sera pas révélée – et où transparaît une noirceur bien plus corrosive. Dans ce deuxième tableau est thématisée la solitude dans l’exercice du pouvoir, extension logique de la détresse affective qui poussait le chef d’un peuple à partir à la recherche de son fils ; une solitude qui met dos à dos le père et le fils, qui atteste la perversion d’un art de vie (la nature) par l’organisation des hommes en société (la culture). Argent et stratégies politiques scandent aussitôt la vie du monarque, annonçant dans ses remords et dans la nostalgie d’une époque où régnait l’insouciance une marche retour, une régression en direction de l’animalité. La composition actancielle de La Fameuse invasion des ours en Sicile place donc en tension différentes lectures et tonalités d’une légende, mais répète à chaque fois une axiologie simpliste : les hommes sont corrompus, les ours bons et victimes de la méchanceté extérieure. D’abord la guerre, ensuite le clivage entre père et fils, enfin le divorce des espèces. Et de cette contamination progressive ne ressort pourtant aucune altération de l’imagerie, magnifique au demeurant, mais comme tenue à l’écart de sa capacité à signifier : les belles images s’enchaînent à un rythme effréné sans que la poésie d’une pause n’ait le temps de s’engouffrer, tel un souffle d’émotion, dans la machine. Et c’est tout un dispositif de contage qui perd alors de sa puissance et de sa justification : la virtuosité esthétique vire à l’obsession et se détache de l’histoire dont elle est à la fois l’émanation et le vecteur de transmission (redoublée par la voix du narrateur), elle semble constituer la finalité du long métrage. Et si l’animation s’avère somptueuse et travaillée, ces deux qualités tendent à s’annuler à mesure que le spectateur se rend compte qu’elles tournent à vide. Dit autrement, La Fameuse invasion des ours en Sicile n’interroge pas assez les images qu’il compose ni leur agencement dans le récit ; tout coule naturellement, trop naturellement, et l’absence de rugosité dans l’animation, d’évolution dans la façon d’élaborer les textures, de choisir les couleurs, d’entrelacer aventure épique et destinée tragique, aboutit à une œuvre plus proche du catalogue d’exposition – par ailleurs, un magnifique catalogue pour une très belle exposition – que du cinéma.
On peut comprendre que ce dessin animé plait car il a l'originalité, la diversité, la façon littéraire et référentielle et un final assez compréhensible et utile. Il navigue sur l'air du temps de la faillite des sociétés humaines face à la nature, représentée ici par les ours mais qui en d'autres temps aurait juste été une opposition entre hommes des montagnes et hommes des plaines. Il se situe dans un passé indéterminé plutôt XVIIIe siècle. Le titre et l'ensemble est issue d'un roman de Dino Buzzati de 1945 auteur apparenté à de la S.F. fantastique. Le dessin animé est en deux temps et des dessins différenciés, en cela c'est ingénieux. C'est une histoire construite faite de mystères, de références culturelles italiennes et non de clichés et un récit qui a de la sensibilité. Les moins ce sont des ambiguïtés dues en partie à l'importance de la magiespoiler: notamment la magie noire qui fait apparaître des monstres un énorme chat et vers la fin un monstre marin qu'il va falloir tuer de façon peu convaincante. , l'histoire manque un peu de cohérence avec un anthropomorphisme des ours alambiqué (on créé en fait une sorte de race inexistante intermédiaire entre humains et animaux) spoiler: qui se mêlent et ne se mêlent pas aux humains, qui ne sont pas et sont aussi hypocrites que des humains. Le final est assez gracieux spoiler: chacun reprend sa place et on se sera pour un temps débarrassé des tyrans.