Comment ne pas devenir réalisateur lorsqu’on a déjà été Directeur de la photographie, écrivain et scénariste ? Ce n’est plus vraiment la peine de poser la question à Lucas Bernard : il est devenu réalisateur, de "La place du mort", un court-métrage pour commencer, en 2014, puis de "Un beau voyou", un premier et prometteur long métrage.
Est-il encore vraiment possible de motiver le commissaire de police Marc Beffrois alors qu’il est sur le point de prendre sa retraite ? Pourquoi pas avec une affaire qui se déroule dans le milieu de l’Art et qui, à part lui, met en scène Bertrand, un jeune cambrioleur / escroc à l’ancienne, et Justine, une jeune restauratrice de tableau qui travaille avec son père ? Dans son activité d’escroc, Bertrand s’arrange pour « emprunter » les clés d’appartements proposés à la location lors de visites groupées afin d’en faire un moulage puis une copie. Il devient facile, ensuite, de récupérer les 2 mois de caution auprès d’éventuels locataires en se métamorphosant en agent immobilier ! Plus délicate est son activité de cambrioleur : s’introduire dans des appartements parisiens en passant par les toits et bien choisir les tableaux volés, jamais de trop grande valeur afin de ne pas faire la une des journaux et de pouvoir les écouler plus facilement.
Voilà donc le commissaire Beffrois parti sur la trace du cambrioleur, pas grand connaisseur en matière d’art mais ne demandant qu’à apprendre, commençant son enquête suite à un vol chez Madame Maupas, une bourgeoise des beaux quartiers de Paris, la poursuivant en rendant visite à un restaurateur de tableau chez qui transitent, peut-être, les tableaux volés, rencontrant Bertrand par le plus grand des hasards, suite à une invitation à un diner qui ne lui était pas destinée.
Après le succès remporté récemment auprès du public par "En liberté !", film pas vraiment réussi se partageant entre comédie et polard, on se dit que "Un beau voyou", qui opère dans le même domaine et qui fait preuve de beaucoup plus de qualités, devrait logiquement faire un bon score dans les salles. En tout cas, ce film permet de mettre en valeur à l’écran, aux côtés de Charles Berling et de Swann Arlaud, une comédienne de la Comédie Française qui n’avait encore jamais eu de rôle important au cinéma. Elle s’appelle Jennifer Decker et elle a beaucoup de talent.