« La Dernière Folie de Claire Darling », un titre plutôt classe pour une vieille dame qui l’est tout autant !
Une passionnée de beaux objets, rares et précieux, de belles lampes, de belle vaisselle et surtout d’automates uniques et merveilleux aux yeux des enfants et des adultes...
De quoi nous émerveiller aussi en tant que spectateur pour peu que l’on ait un petit penchant de ce côté-là.
Des objets qui dit-elle, l’ont accompagnée pour mieux tenir, ou mieux résister face aux épreuves de la vie...
Alors que la confusion des temps se mêle à celle des sentiments, que les visages des uns rappellent ceux des autres, qu’on a aimés ou détestés, pour Claire ce jour précis, les jeux sont faits, rien ne va plus, et donc bonjour la brocante à domicile !
Si la cinéaste Julie Bertuccelli arrive à camper l’univers de cette Madame Darling avec beaucoup de charme et d’ambiguïté, en la faisant plus amoureuse de ses collections que de ceux qui l’entourent, elle arrive au fond aussi à se prendre les pieds dans le tapis avec le même problème que son héroïne, c’est à dire en privilégiant le beau décor, la belle ambiance plutôt qu’à s’intéresser vraiment à ses personnages qui semblent en roue libre, qui n’arrivent pas à nous toucher plus que cela !
Le duo mère/fille qui révèle de grandes failles, et une relation complexe et fragile, ne délivre en fait et paradoxalement que très peu d’émotion au point de nous laisser sur la touche.
Bien sûr, on sent à la lecture de ces aller-retours dans le temps poindre le drame familial, mais jamais on n’arrive à s’identifier à l’une ou à l’autre, que ce soit cette mère dure et fantasque qui perd la tête, que cette fille en quête d’amour et de reconnaissance, elle plutôt troublée, mais aussi perdue dans ce retour sur les lieux de son enfance !
Et c’est justement cette impression qui rejaillit plus d’une fois, celle de voir tous ces acteurs justement un peu perdus, sans qu’ils ne croient vraiment de près ou de loin à leur personnage qu’ils interprètent sans âme, sans réel investissement.
Et pourtant Catherine Deneuve, sauf ici sans doute, à eu récemment des rôles bourrés d’humanisme, doublés justement d’une réelle profondeur et dont l’humour était le petit plus enchanteur...
C’est ce que l’on attendait encore, mais cette fois, cette image de femme élégante et distinguée, à la poigne de fer lui colle peut-être trop à la peau, en correspondant finalement au genre de personnage qu’elle laisse percevoir dans la vie, avec ce caractère trempé et inflexible qui semble être le sien !
Rien ne vaut finalement une Deneuve à contre-emploi, plus impertinente et surprenante qu’ici !
Alors bon gré, mal gré, on assiste de loin à ces retrouvailles où l’on s’attire, où l’on se déchire sans être plus bouleversé que cela...
Rien n’est désagréable, l’endroit est magnifique évidemment avec un parfum de conte sur l’enfance et ses secrets, dans lequel des enfants joyeux et farfelus courent tout azimut...
Peut-être presque trop beau dans un sens, puisqu’on en oublie l’essentiel, tout ce qui touche à cette fameuse psychologie des personnages, ce qui les rend finalement passionnants à comprendre et à aimer !