"Inspiré d'une histoire vraie, le film "Green Book, Sur les routes du Sud " est un beau road movie avec le chauffeur Tony Lip, un italo-américain du Bronx, embauché pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renomméé internationale pour une tournée dans le Sud ségrégationniste dans les années 60. C'est vrai que l'affiche de ce film est très belle et douce ... Une superbe harmonie des couleurs et on lit : " 5 nominations pour Oscars dont meilleur film, meilleurs acteurs " ... Bon, bon, je vais être honnête ... Il est beau et touchant, ce film mais pas si excellent, au point de m'agenouiller les genoux devant un chef d'oeuvre et de m'exclamer "Wouah !" ... Ce qui m'a surtout intéressé dans le film, c'est la contradiction bien évidente entre les deux personnages joués par les grands acteurs Viggo Mortensen (Saga de "Le seigneur des Agneaux", "Sur la route") et Mahershala Ali (Moonlight), le chauffeur bourru, bon vivant mais raciste et le pianiste noir cultivé et raffiné. Quelle métamorphose physique de Viggo Mortensen qui a pris beaucoup de poids pour son rôle ! En le découvrant, il m'a fait tout de suite penser à Robert de Niro qui a du prendre des kilos pour le film "Racing Bull" ! Son personnage est fan des burgers, vulgaire et maladroit. Avec son aspect raffiné, son talent musical, sa célébrité mondiale, Dr Don Shirley, s'efforce à se faire accepter et changer de regard grâce à son talent musical, ce qui n'est pas le cas en Amérique hautement raciste ! Sa solitude est à la fois touchante et délicate. Cette contradiction est pour moi, une sorte d'injustice humaine, une leçon interessante sur la tolérance ... Elle m'a fait penser aussi à la souffrance silencieuse des Sourds dans leurs rapports avec certains entendants insouciants car souvent patients, ils s'efforcent à bien faire, travailler, bien intégrer dans le monde de travail, par exemple, mais que leur intégration est toujours complexe et délicate. Bref, les personnages du film, où tout les oppose, vont apprendre à se connaitre grâce à la générosité du pianiste et à l'humour grinçant du chauffeur, au cours du voyage ! Une belle réflexion sur l'empathie, aussi ! Enfin, le concept du "Green Book" est stupéfiant, voire choquant, je n'en reviens pas ... qu'un manuel indiquant les hotels qui peuvent accueillir des personnes de couleur, ait pu exister ! Je peux comprendre la nécessité de ce manuel pour la tranquilité des personnes de couleur mais c'est honteux, révoltant de la part des Américains racistes ! Malgré de belles reconstitutions surprenantes des années 60, une reproche plane autour de ce film, le scénario est assez prévisible ... MMhhh, pourtant, j'ai bien aimé ce film par son côté humaniste ... "