José Luis Cuerda, décédé en février dernier, n'était connu de ce côté des Pyrénées que par La langue des papillons (1999). Pourquoi son dernier film, Tiempo después, est-il finalement distribué en France, à l'inverse de ses œuvres précédentes ? Mystère et boule de gomme. En tous cas, voici un long-métrage qui laisse songeur. Pas désagréable à voir si on veut bien se laisser porter par ses péripéties incongrues et absurdes, censées se dérouler en l'an 9177 (sic).. Dans cet univers loufoque, vaguement réminiscent des Monty Python, la lutte des classes fait rage entre la tour où vivent les nantis et le reste de la population, chômeuse, qui végète dans la forêt. Cette farce anarchisante, qui prend pour cible l'Espagne contemporaine, multiplie les références, de Don Quichotte à Frank Sinatra, en passant par Lénine, au gré de situations extravagantes et farfelues, un peu répétitives hélas, et de dialogues hautement perchés. Le film suscite quelques sourires mais peu de rires francs tant le jeu de massacre semble systématique au détriment d'une intrigue digne de ce nom. Tout y est possible :
des moutons qui paissent sur un toit, des hommes volants, un prêtre en mode sniper, un roi fainéant
... Dans ce délire désorganisé, il y a peu de choses à quoi se raccrocher mais le temps de la projection passe tout de même assez vite. C'est déjà ça.