Le Proxima d'Alice Winocour tiens d'une étrangeté, proche et si lointaine d'Augustine, motivation principale de mes envies de découvertes. Après un premier long métrage aussi fort et prenant, cette réalisatrice parviens à s'infiltré dans une autre sphère, un autre cocon et en extrait une source ou le hors du commun est affaire de norme ...
Dès le départ, on commence par une forme d'exo. Physique et psychologique. Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre qu'ici, le rôle, sera l'un des objets d'expertises, une loupe sur un présent et un avenir. Une femme, qui dans l'exigence de ses obligations, jongle entre pro et perso, dans une conjugaison à double sens, dans la proximité et la distance. Franchement, le film parait froid, austère parfois, mais une fois quitté, on comprend ... On ressent !
J'ai aimé le mélange des langues qui d'emblées fait le lien de la parabole commune, entre concurrence et partage. L'organisation / planification de la quête se ressert dans cette communion étrange fait de rivalité et d'adversité, aux travers d'une union encore une fois qui se calque sur une drôle de mécanique, qui passe à la moulinette ces routines peu communes. Se préparer à la séparation et la mission à venir, avec les sacrifices évidents, comme pour d'autres un peu moins.
Le fait d'être une femme, dans ce milieu, principalement masculin, avec les préjugées et moqueries de " bonne " camaraderie considère avec une vision télescopique le rapport de force qui s'instaure et l'épreuve nettement plus délicate pour Sarah, ce personnage pour lequel on obtiens une sympathie à la fois soudaine et renversante. Elle, qui doit endurer le choc, sans rien montrer, être encore plus robuste que ses congénères, jugé plus durement à la moindre entrave à ce code de marche forcée. Qui sourit devant, qui vomit en cachette ... Mise sur le banc pour un retard, remplacée pour une faiblesse, une fatigue, incomprise car difficile de cacher ses émotions dans une telle condition. Elle qui gère touts, ou presque. Qui plus est, pas très fan des protocoles par dessus le marché !
La relation mère - fille est d'ailleurs son épicentre. C'es par passent ses instants les plus renversants. Dans une piscine, ou derrière une vitre, en pleine présence, ou dans une absence, Proxima raconte dans les yeux de l'une et de l'autre la tendresse qu'elles éprouvent. Cette femme, cette mère, qui mène sa carrière, sa vie comme elle l'entend, à sa guise, bouleverse et transperce les murs. Sans grosse louche, au contraire, dans une finesse assez folle ...
La quarantaine, et sa demi-fuite pour voir la fusée avec cette compagnie si recherchée en est la plus belle des preuves. Un moment d'on l'image và me rester ! L'allumage et le décollage, dans les yeux fiers et tristes des entourages aussi.
L'hommage final d'Alice Winocour pour ses femmes astronautes est à prendre avec une considération en pointillé, comme une marge, prenant de la place, un modèle du genre. A l'image de sa mise en scène, fluide, discrète et original, rationnelle, pertinente, intense dont l'étincelle prévaut tous les brasiers ... J'aimerai finir comme çà, mais j'oublie un point, crucial qui plus est ... Son actrice titre !
Touts les comédien.e.s sont superbes, vraiment très bien, mais j'insiste sur Eva Green, qui trouve là une place pour une facette nouvelle. Elle m'a captivé, touché et ému, de A à Z. Voilà comment je termine cette critique d'un film qui sans m'emballer complètement m'a eu, dans un tour de force royal.