Comme quoi, une idée séduisante sur le papier est loin de toujours l'être à l'écran... Cette « histoire vraie » de grand patron touché par la « grâce » après un accident cérébro-vasculaire, elle aurait dû me plaire. Seulement, ici, rien ne fonctionne vraiment. Premier problème : on a beaucoup de mal à comprendre le cheminement amenant notre bonhomme vers la « rédemption » : certes, les gens autour de lui sont gentils, mais ils l'étaient déjà avant donc pas vraiment de changement. On a du mal à voir les différentes étapes de sa guérison, ses progrès, pire : cela ne nous intéresse pas beaucoup, la réalisation souvent très maladroite d'Hervé Mimran ne faisant qu'aggraver cette impression, Fabrice Luchini faisant du Luchini, pas mal, certes, mais sans surprise non plus. Alors oui, voir ce comédien fou amoureux de langue française la massacrer joyeusement, ça fait sourire. Au début. Parce qu'une fois qu'on a compris le principe (et accessoirement vu la bande-annonce), cela devient vite répétitif, voire franchement lassant. Après, ce n'est pas imbuvable non plus. Il y a quelques jolies scènes
(notamment le voyage final, bien que pas assez exploité)
, des moments sympas. Surtout, le film peut compter sur deux attachants seconds rôles : Leïla Bekhti, fragile et touchante, mais surtout Rebecca Marder, d'une sensibilité, d'une justesse apportant beaucoup d'humanité au récit. Insuffisant toutefois pour faire de cet « Homme pressé » autre chose qu'une énième comédie dramatique assez prévisible donnant presque l'impression d'avoir été vu avant même de rentrer dans la salle : décevant.