Patty Jenkins avait pondu un « Wonder Woman » sympatoche en 2017. Cette suite finira par sortir en 2021, après des reshoots intensifs (jamais bon signe…), des décalages suite à la pandémie de coronavirus, et une arrivée directement en streaming dans certains pays. La Warner tentant alors d’alimenter son service HBO MAX avec les grosses sorties du moment.
« Wonder Woman 1984 » commence comme son prédécesseur, de manière relativement colorée et naïve, en faisant référence à l’esprit du « Superman » de Richard Donner. L’intrigue se déroule en 1984, l’occasion de dérouler des décors/costumes amusants… et c’est à peu près tout. L’époque n’étant pas tant utilisée que cela, si ce n’est que l’arrivisme et le turbocapitalisme effréné des années 80 constitue un bon contexte pour une histoire de vœux qui tournent au vinaigre.
Le premier acte fonctionne correctement. Des personnages bien introduits, un renversement de l’histoire du premier volet : Steve, le pilote, fait son retour, perdu dans un monde qu’il ne connait pas. Et un Pedro Pascal amusant en homme d’affaire cabotin, sorte de croisement entre le Lex Luthor du « Superman » de Donner et Donald Trump, qu’il était très à la mode de caricaturer à cette époque.
Le souci c’est que les incohérences s’accumulent joyeusement en cours de route. Faire du méchant une machine à vœux est une idée très séduisante, mais elle n’est traitée avec aucune rigueur. Si bien que le film perd peu à peu pied, jusqu’à un final port nawak. Les effets spéciaux moyens n’aidant pas.
Il faut aussi parler des deux actrices principales. Oui, Gal Gadot est belle et charismatique, mais a du mal à être convaincante lors des séquences dramatiques. Tandis que Kristen Wiig, aussi talentueuse soit-elle, hérite d’un personnage atrocement écrit. On nous ressort le coup éculé de la moche avec les lunettes, qui devient une bombe en ôtant ses verre, en changeant de coiffure et en maîtrisant les talons hauts (!).
Enfin, il y a ce féminisme à deux sous… Mise à part le héros et le méchant, TOUS les hommes veulent séduire Wonder Woman et le personnage de Wiig (une fois qu’elle est « canon » bien sûr), et y vont de manière agressive. Ce qui est joyeusement dénoncé par le scénario. Par contre, faire posséder le corps d’un inconnu et s’en servir de sex toy humain avec l’âme de son chéri, ça ne semble pas choquer Wonder Woman…
Bref, une suite quelconque, trop longue au passage (2h30 !).