Je ne comprends pas trop les mauvaises critiques envers ce film, réalisé par Lorcan Finnegan et sorti en 2019. J'ai en effet lu de nombreuses critiques qui mentionnaient le côté prétentieux, artsy, film d'auteur ennuyant etc. Alors oui, c'est sûr qu'on n'est pas devant Conjuring 36 alignant les jump scares à la pelle mais que nous sommes certes devant un film parfois un peu abstrait. Mais ce qui n'enlève rien à la qualité de traitement du sujet ! Le film nous présente ici un jeune couple cherchant à s'installer en banlieue pavillonnaire. Ils tombent alors sur un agent immobilier un peu spécial qui leur présente une maison témoin puis disparait, les laissant seuls dans la maison. Rapidement, ils vont ensuite se rendre compte qu'ils sont prisonniers de cette banlieue qui n'en finit plus. Parabole évidente de la vie de famille et plus précisément de la vie en banlieue pavillonnaire et de ce que cela implique, le film est une sorte de critique, enfin plutôt de regard sarcastique, du monde moderne et de la vie du couple. La banlieue pavillonnaire est effectivement ici angoissante, tout ce que prône les suburbs américaines, à savoir un retour à la nature, des maisons similaires, une vie de famille accomplie etc., est ici détourné à son extrême. C'est ainsi que nous avons des maisons toutes identiques, des pelouses et des trottoirs parfaits, des nuages identiques, un soleil de plomb mais également une absence de goût, d'odeur et de sensation comme le vent. Sans faire de l'analyse de bas étage, cette absence de sens est ici frappante et témoigne du train-train métro/boulot/dodo qu'entraine la vie en banlieue pavillonnaire ; une vie plan-plan dans laquelle on évite de se poser des questions introspectives au risque de faire une sévère dépression. Le film témoigne également du couple petit à petit détruit par l'arrivé d'un enfant. L'enfant entraine, au fur et à mesure, des disputes et des froids dans un couple pourtant si uni et soudé au départ. Mais le film n'est pas que métaphores, c'est également un très bon film de science-fiction,
même si le fait de ne pas avoir de réponses précises à la fin peut, bien évidemment, être frustrant
! Malgré tout, le film dissémine des indices au fil de son intrigue et on peut alors se faire une propre interprétation du scénario. Effectivement, à l'image de son titre, on parle ici de sujets observés (dont le décors de la suburb convient parfaitement, les gens s'observant les uns, les autres) qui doivent élever un enfant qui n'est pas le leur et qui n'appartient même pas à leur espèce, à l'image du coucou s’incrustant dans d'autres nids au début du film. Le fond est donc finalement assez "simple", on parle tout simplement
d'un extraterrestre qui se fait élever par des humains en en apprenant le comportement
. Par ailleurs, à ce sujet, le film nous livre des moments très angoissants mais surtout dérangeants, lorsque le gamin imite littéralement les parents. C'est donc sur la forme que le film se révèle être véritablement original et qu'il marque les esprits. Le film nous promet en effet des scènes très angoissantes mais également suffocantes et je dois par ailleurs dire que, contrairement à de nombreux avis, je n'ai pas vu le temps passer tant j'ai été emporté dans cette atmosphère glaçante. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Imogen Poots, Jessie Eisenberg et Senan Jennings qui jouent très bien ! "Vivarium" est donc un très bon thriller psychologique, bourré de bonnes idées !