Rentrant dans la sous-catégorie du "folk horror", où rites sacrificiels et pratiques sataniques sanglantes dominent, à l'instar du *Projet Blair Witch* ou du génialissime *Midsommar*, *Le rituel* s'annonce aussi prévisible qu'efficace. Quatre amis de longues dates décident de partir faire de la randonnée dans la nature suédoise, afin d'honorer la mémoire d'un cinquième, décédé brutalement. Sur fond de deuil, ce bol d'air frais va vite raviver la culpabilité du passé et les doutes de chacun. Etonnement, les dialogues m'ont paru sensés et bien écrits dans la montée en panique, loin des répliques bateau et clichés du genre. En effet, il n'y a pas vraiment de fausse note à relever si ce n'est le manque d'une vraie trouvaille scénaristique qui lui aurait valu de se démarquer des films d'horreur mollassons proposés par Netflix. Mais je pinaille car *Le Rituel* dégage tout de même une atmosphère singulière et effrayante, située au coeur d'une gigantesque forêt ancestrale... Ce qui m'a le plus séduit, c'est la revisite autour de la mythologie nordique ! En effet, la forme esthétique de l'ennemi fonctionne, tout comme sa manière de se manifester et de manipuler ses victimes. Il y a un dépaysement, un folklore qui font la différence. Certaines scènes, tout en suggestion, sont bien flippantes et nourrissent une tension de plus en plus étouffante. Les prises de vue à l'intérieur de ce labyrinthe d'arbres participent agréablement à cette ambiance anxiogène. Là où le film se prend un peu les pieds dans le tapis, c'est dans son acte final, un peu expédié et, je trouve, trop propre. Certes, en tant que spectateur, j'aime qu'on m'apporte des réponses et une vraie fin, mais là, les pistes intrigantes jusque là perdent un peu de leur saveur. L'angoisse et les tourments s'effacent pour laisser place aux révélations et au survival. Plus d'équilibre aurait été le bienvenu. *Le rituel* bénéficie de supers ingrédients, un bon cadre, un bon contexte et des personnages intéressants, c'est donc un bon divertissement en somme. Mais il manque cette petite étincelle qui ferait tout le génie du film. Pour ma part, je pense que ça relève de la mise en scène du final, un peu passe-partout par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir dans le genre.