Le chant du loup est passionnant et on y apprend énormément de choses.... qui donnent à réfléchir!
Un grand merci au petit nouveau du bataillon des réalisateurs, Antonin Baudry, qui montre que le cinéma français peut montrer autre chose que des polissonneries en famille et des cocufiages rigolos, qui forment les 90% de la production française. Kathryn Bigelow n'aurait pas fait mieux.... (les Amerlocks auraient peut être choisi cependant une fin moins sombre?
Une première chose qu'on apprend, et qui laisse à réfléchir, c'est que lorsque l'ordre d'envoi d'un missile nucléaire a été donné, plus RIEN ne peut l'arrêter. L'énorme sous marin nucléaire lanceur d'engin se "dissout", il devient indétectable, injoignable, et même si par quelque prouesse technique le Président de la République arrivait à le joindre pour dire: arrêtez tout! ce message ne serait pas suivi d'effet, On supposerait en effet que le contre ordre ne peut être donné que parce que le dit Président est sous le contrôle d'une puissance étrangère hostile..... et le règlement est donc de n'en pas tenir compte. Ca fout la trouille, non, quand on y réfléchit bien?
Passionnant aussi de voir le partage des codes, des éléments informatiques et des instructions entre le commandant et son second. Le lancement ne peut se faire qu'à deux.
Et puis, il y a ce métier de déchiffreur de sonar! Les informations des sonars se matérialisent sous forme de traces sur un écran cathodique, mais pour en extraire les plus subtiles informations, il faut l'oreille humaine. Une "oreille d'or", qui du bruit de fond va sortir d'infimes détails.... bâtiment de surface..... sous marin..... présence humaine.... quatre pales...... sept pales..... ou batifolage de cachalots.
Bref, pendant la première demi heure, où un sous-marin doit récupérer quatre nageurs de combat en zone très hostile, on est accroché à son siège. On vit dans cet étroite cabine de commandement, au milieu des écrans qui clignotent et des chiffres qui défilent. Vont ils y arriver?
Après, quand le scénario vire au film catastrophe, on peut estimer que la barque est trop chargée! Que les politiques auraient sans doute réfléchi plus loin que leur bout du nez avant le point de non-retour. Que l'histoire d'amourette de Chanteraide, (François Civil), l'oreille d'or (doué mais immature) n'était pas indispensable, si ce n'était pour insérer quand même quelques images d'une jolie fille (cinéma français, quand tu nous tiens....
Mais le casting est plutôt intéressant avec le commandant Reda Kateb, l'amiral Mathieu Kassovitz (bien meilleur quand il joue que quand il prend des positions publiques) et, je le répète, le film est passionnant.