Tant de monde pour chouiner au sujet de Léon qui n'est pas un "super-flic" dans le film... Alors qu'avec sa frange de boys-band moitié hippie, déjà dans le jeu, c'était évident qu'il ne pouvait pas en être un, même si au bout du compte il se débrouillait plutôt bien jusqu'au bout ! ( à la limite, je préfère ce genre-là de non-filcs aux robocops qui se prennent pour des cow-boys et mutilent ou tuent des gens ) ...Bref, perso, au contraire, j'ai trouvé ça intelligent d'en faire un anti-héros même si, à contrario, Claire est du coup vachement trop bad-ass sans qu'il ne soit jamais porté à notre connaissance qu'elle aurait reçu le moindre entraînement - mais bon, admettons : On ne sait pas tout sur elle, donc bon... Mais, dans le genre super-héroïne sans défaut, la précédente saga des Resident Evil a déjà donné, et c'est précisément ce que le jeu n'était pas, puisque pour nous faire peur, il cherchait à nous immerger comme étant de "simples" personnes, pas des super-héros.
Ce sont des points de détails, au regard du travail global d'écriture et de mise en scène du film ; cependant, celui-ci cherche clairement le retour aux sources, tout en essayant de donner une cohérence scénaristique aux deux premiers jeux, Or, il faut se souvenir que dans ces jeux, les facilités, clichés et invraisemblances s'accumulaient sans se prendre la tête.
Il faut dire que, à l'époque, dignes héritiers techniques des "Alone in the Dark", et extrêmement démocratisés par la nouvelle console de Sony, les Resident Evil ne s’embarrassaient pas spécialement d'offrir des jeux cohérents et vraisemblables : C'était avant tout une question d'ambiance, de réussir à faire peur avec des angles 3D de caméras et des jumpscares avec des graphismes plus ou moins inédits dans les jeux en ce temps-là ; L'écriture n'ayant jamais été le point fort de Capcom, malgré certes des saillies imaginatives, les deux jeux contenaient leur lot de "n'importe quoi !" :
Ainsi, on ne regrettera pas forcément l'absence du crocodile géant dans le grenier des Spencer, et autres absurdités pouvant passer dans les vieux jeux vidéos, mais certainement pas dans un film, encore moins aujourd'hui où pas mal de gens se lassent des CGI - pas toujours très réussis - et placés à tout-va.
Du coup, compte tenu de cette difficulté des matériaux scénaristiques initiaux, le film réussit pour moi l'exploit d'offrir une histoire qui, dans l'ensemble, se tient, fonctionne même pas trop mal, tout en restant largement fidèle à de nombreux éléments du jeu, et, globalement, à son esprit. C'est pourquoi je ne vois pas l'intérêt de le descendre en flèche, même si, évidemment, ce ne sera jamais pareil que de s'immerger interactivement dans un jeu contemporain réussi... A ce titre, je suppose que, même avec de jolies cascades sur les toits d'immeubles, un film "Dying Light" ne pourrait jamais valoir le jeu du même nom ! Bref, un film pas si mal, et à mes yeux beaucoup plus intéressant à regarder que le premier opus de la saga avec M.Jojovich en super-héroïne Umbrella... Pour autant, pas impatient du tout de voir une suite.