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FaRem
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1,5
Publiée le 8 février 2019
Huit ans après son dernier film, Julian Schnabel est de retour avec un nouveau film qui s'intéresse à la vie de Vincent Van Gogh de son passage à Arles à sa mort à Auvers-sur-Oise. Un passage dans le sud de la France pour éviter la grisaille parisienne avant que les choses se gâtent lorsque la santé mentale du peintre se dégrade. Comme face à une toile, on regarde d'abord ce qu'elle représente avant de tenter d'analyser sa signification. Pour le film, c'est un peu pareil, ça commence mollement avec des scènes jolies sur le plan visuel, mais sans intérêt avant que l'histoire ne devienne un brin plus intéressante lorsque l'artiste sombre peu à peu. Malheureusement, cette partie intervient trop tardivement et la grande majorité du film est ennuyeuse, la faute à un côté contemplatif désagréable qui fait que certaines scènes s'éternisent sans raison. À la base, je n'éprouve pas réellement d'intérêt pour l'Art ou ce genre d'artiste, mais je suis ouvert à tout en matière de cinéma seulement, ce n'est pas un film très accessible avec notamment cette mise en scène et ce début poussifs qui ne facilitent vraiment pas les choses... Si le casting est bon, le film est trop lent et ne nous apprend rien de plus de ce que l'on connaît déjà même pour un novice comme moi dans ce domaine. Bref, un film qui m'a grandement ennuyé.
Julian Schnabel est un cinéaste qui a toujours frayé avec les arts dont la peinture dans la majorité de ses œuvres et de ses documentaires hormis peut-être dans son film le plus connu chez nous « Le scaphandre et le papillon » avec Mathieu Amalric, ici dans un second rôle. Celui qui a mis en lumière le plus contemporain Basquiat avec son film éponyme fait un énorme saut arrière dans le temps en mettant en images l’un des peintres les plus connus qui soient : Vincent Van Gogh. Le sujet a déjà été traité avec le récent documentaire « La passion Van Gogh » ou dans le film des années 90 de Maurice Pialat avec Jacques Dutronc dans le rôle titre. Un traitement naturaliste à l’époque dont « A la porte de l’éternité » s’éloigne pour un style plus contemplatif et plus psychologique. Schnabel tente de percer les démons qui habitaient l’artiste-peintre en sondant les dernières années de sa vie. Tout en se frottant à l’aspect créatif de ses œuvres.
Il n’y a pas à dire, sur ce versant, c’est plutôt réussi. Le film exprime bien la relative folie qui s’emparait de l’homme et qui, peut-être car le cinéaste se garde bien de donner une réponse, se déversait sur son œuvre. Ensuite, il reste difficile d’innover dans le domaine du biopic, même si ce film n’en est pas vraiment un, mais également dans un des sous-genres qui lui est affilié, en l’occurrence le biopic de peintres. On en a eu une flopée dont récemment « Gauguin » avec Vincent Cassel que l’on retrouve ici incarné par un Oscar Isaac pas forcément le mieux indiqué pour le rôle. Mais aussi au sein de long-métrages qui, sans être des biopics, touchent à l’essence même de la peinture comme le très beau « La jeune fille à la perle » de Peter Webber qui s’intéressait à Vermeer. Difficile d’innover dans ce domaine donc et encore plus avec l’un des plus connus d’entre eux, dont les grandes lignes de la vie sont connues de tous. Mais Schnabel fait des choix de mises en scène originaux et adaptés. Pour nous soumettre aux tourments de Van Gogh, il choisit des plans caméras à l’épaule, des plans très rapprochés ou encore une voix off qui se superpose aux dialogues en cours. Des effets de mise en scène payants et en corrélation avec ce qu’il veut nous faire ressentir. Quant au travail sur la lumière, il est impressionnant et donne au film de sublimes plans sur la campagne autour d’Arles.
Mais le metteur en scène tombe trop souvent dans le piège du contemplatif. Certaines scènes s’étirent plus que de raison. Elles pourront charmer certains spectateurs et leur envoûter la rétine mais elles en lasseront aussi beaucoup. De plus, le film est très bavard et certains dialogues semblent trop pompeux et extraits d’un cinéma d’auteur pur jus plus que détestable. Dommage, car d’autres échanges sont passionnants, notamment lorsqu’ils parlent de peinture, Schnabel ne rendant pas cet art trop abstrait pour les profanes. Willem Dafoe est impeccable dans le rôle du peintre, alternant violence renfrognée et moments candides où la folie qui habite le peintre est retranscrite avec finesse, sans excès. Les seconds rôles lui servent la soupe, c’est tout. On trouve malheureusement le temps un peu long, les passages intéressants et les choix techniques pertinents perdant face à trop de moments ennuyeux et plats. « A la porte de l’éternité » n’est donc pas le film définitif sur ce peintre qu’il aurait pu être en dépit d’un traitement tout sauf classique et tous publics.
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