Malgré les nombreux genres qu’il a abordés dans sa carrière (western, film de guerre, drame, policier, suspense, comédie, espionnage, biographie, film d’amour…), Clint Eastwood n’avait jamais fait face à une aventure spatiale. C’est chose faite avec Space cowboys.
L’aspect étonnant de ce film est que ce départ dans l’espace se déroule l’année des 70 ans de l’acteur-réalisateur. En effet, ce film aurait pu être titré "Les Papys dans l’espace" car il raconte les aventures d’un groupe d’anciens astronautes devant partir dans l’espace pour réparer un vieux satellite russe menaçant de s’écraser sur Terre. Ces représentants de la Guerre froide doivent donc résoudre un problème causé par leurs anciens ennemis (les russes n’étant plus les adversaires des États-Unis, on se reporte sur les dégâts engendrés par le communisme). Étant les seuls connaissant cette technologie, les personnages sont constamment confrontés à la question de l’âge (une récurrence chez le cinéaste) car Eastwood sait que cet aspect peut paraître peu crédible.
Il choisit donc, à raison, d’injecter beaucoup d’humour dans cette histoire. Ainsi, malgré un aspect visuel assez bluffant (les trucages numériques sont magnifiques proposant des plans spatiaux, notamment le dernier, magnifiques et on est bluffés par le maquillage du prologue en noir et blanc nous permettant d’identifier immédiatement Toby Stephens comme étant le personnage de Clint Eastwood jeune en reprenant la fameuse veine et le grain de beauté au dessus de la lèvre de l’acteur), le cinéaste ne cherche pas, contrairement à ses dires, le réalisme le plus total : on entend du son dans l’espace (chose totalement absurde scientifiquement vu qu’il n’y a pas d’air)
, la myopie de Jerry n’est jamais détectée alors qu’il porte des lunettes par moments (il est surprenant de voir que le test de vue se fait collectivement, ce qui lui permet de mémoriser les réponses), il est plus qu’étonnant de voir que les astronautes partent dépanner un satellite qu’ils ne connaissent pas totalement
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Ainsi, il est surprenant de voir que la partie la plus plaisante est celle se déroulant sur Terre. En effet, celle-ci possède un certain charme grâce à son humour alors que la seconde se déroulant dans l’espace n’est pas très palpitante et le suspense y est peu prenant : on sent Eastwood plus à l’aise dans sa chère thématique de la vieillesse (traitée cette fois sur le ton de la comédie) que dans celle de l’aventure spatiale (malgré le travail splendide d’ILM et du directeur de la photographie, Jack N. Green).
Space cowboys est donc loin d’être une œuvre majeure de son réalisateur mais est toutefois un film de divertissement assez plaisant à suivre.