Bergman Island ressuscite très vite des images d'Eden, à ce jour le seul et l'unique film que je connaissais de cette réalisatrice, qui de par cet unique long-métrage avait su me surprendre. Des images donc, mais un effet aussi similaire, après découverte de ce dernier.
Mia Hansen-Løve entrouvre une introspection sur comment être - une - Artiste. La réflexion qui s'articule autour de cet état de fait est d'ailleurs une de ses caractéristique première, sa mouture originelle. Elle tente, en filigrane, une approche somme toute assez particulière. En expérimentant la découpe assez originale de son film, elle en assume un risque, et bouge de surcroit une ligne qui confond réalité et fiction comme un geste d'une authentique conception en lien avec l'idée qu'elle développe. Une expérience en elle même à saluer.
Dès son entrée en matière, Bergman Island dresse deux portraits. Celui d'un couple, cinéaste, comme on le découvre, le tout, dans un champ lexical qui tourne autour de la découverte. Le voyage, qui à d'office des airs de pèlerinage se bâtit sur les détails de situation. Transports, environnement nouveau, petites anecdotes de parcours trustent cet endroit peu commun, et qui l'est tout en même temps de par ce point de vue-ci. Néanmoins, pas de vacances, pas vraiment du moins. Le mot " travail " est vite mis en évidence. La question de celui-ci, des rapports, méthodes, et appliques sera de la partie dès lors.
Un autre mot, cette fois de sa bouche à elle viens changé la donne, " Angoisse ". La mise en parallèle avec le calme et la beauté du décors est un autre jeu de miroir qui désarçonne, implique un bruit que l'on ne nomme pas, lui. Il est vrai d'ailleurs que tout ici fait office de toile. De sa maison, en passant par sa mer, de ses murs en pierre sèche qui vraiment illumine le cadre, et qui me file des complexes ... Sérieusement, il y'a là une forme de beauté étrange, intrinsèque à sa composante.
La scène de réunion qui débute en extérieur avant de rentré à la nuit tombé sur Bergman en lui-même et l'échange des savoirs autour m'a fait tilté sur le rôle tenu par Chris dans le déroulé de cette soirée. Elle, plus jeune, moins expérimenté, un peu à la traine, qui pose les questions, qui retourne cherché son verre non pas car distraite, mais plutôt comme largué par cette attention en particulier configure ses évasions à venir. La figure du génie, absolument présente partout, que l'on fuit, que l'on cherche, va aussi dans la bascule s'invité au processus de création initié par cette dernière. Une émancipation par une fixation différente, qui nait d'une difficulté à crée et en cela gagne encore davantage d'estime.
Le scénario qu'elle entame, qui prend vie devant nos yeux, avec notre complicité presque dresse aussi le portrait d'un couple, plus jeune, un miroir encore. Pas tout à fait identique toutefois. J'y reviendrai. Il se boutique devant nous le vrai risque du film, une incursion dans une autre cellule à même celle-ci. Elle raconte son déroulée, et nous attrape dans le micmac. Mia Wasikowska, elle aussi, beauté étrange, n'y est pas pour rien.
Sans me plaire, ni me déplaire, tout du moins, rien en moi fut éveillé par la contorsion mis en exergue pour ainsi dire mais dont je relève la diversification. J'aime aussi l'idée pour le croissement avec la finalité de cette histoire. On termine sur un tournage, qui confond ses deux mondes, là ou deux mains se touchent et se disent aurevoirs. La parabole des segments de cette femme qui de suite retrouve son mari et son enfant entre en collision avec la nuit du film en préambule. Une bien jolie manière de conclure.
Bergman Island dans son bien jolie projet est exécuté par une réalisatrice qui emploi sa correspondance pour conduire une Vicky Krieps sur des chemins incroyables. Simple, mais sublime.
Mia Hansen-Løve, m'a cependant perdu avec sa longueur, son sens de l'épure, une froideur que je n'ai pas vécu comme telle. Une moiteur se niche dans l'essai, dans une conjugaison à la Woody Allen lorsqu'il oscille lui aussi dans le même film entre comédie et drame, avec plus de réussite pour la française. Il faut encore être juste ! D'ailleurs, je me permet d'insisté sur la beauté de son métrage, dont je n'ai pas su prendre la pleine mesure de son exercice mais que je salue encore ... Quitte à me répéter.