« Uncut Gems » est un film sensationnel, incroyable, de par son ingéniosité, son intensité et bien plus de choses encore. Ce qui fait le succès de ce film, c’est justement l’agencement de toutes ces sucreries pour aboutir à un résultat ahurissant.
Uncut Gems est un film qui met le spectateur sous tension, et ce dès les premières images. En effet, la mise en scène est très énergique, les frères Safdie filment près des visages, ce qui accroit la tension. On ne sait pas tout, on ne voit pas tout, on n’a très peu de plans d’ensemble. Les dialogues sont très denses et mélangés, le bijoutier parle et puis quelqu’un lui coupe la parole est la caméra bouge, que ce passe-t-il, que font il ? On ne le saura jamais car on ne peut pas tout comprendre à ces magouilles, c'est aussi le charme du film. Les lieux de tournages contribue eux aussi a magnifié le film. L’action se passe à New York, ville chérie des frères Safdie. La capitale economique américaine correspond à leur cinéma, cette ville est leur cinéma, leur scène de théâtre. Uncut Gems profite de la frénésie New Yorkaise et c'est en fait un de ses plus gros avantage. Le manque de temps, le mode de vie à cent à l’heure de ce bijoutier, Howard, est bien représentatif de l’état d’esprit des riches New Yorkais.
Et puis comment ne pas parler du personnage principal. Bijoutier avide d’argent et parieur fou, Howard a le chic de se mettre dans les ennuis, partout, tout le temps. Sa vie n’est qu’un grand quitte ou double, un géant même, qui aboutira à une fin magique et majestueuse. Le film est construit sur sa vie, donc heureusement qu’elle est passionnante ! Howard est un espèce d’ « addict » au jeu et il prend tellement de risques que l’on se demande comment il va faire pour rétablir l’ordre dans sa vie. Mais dans le film il n’y a pas d’ordre, pas de codes, n’y rien a respecter. C’est une espèce de course contre la montre folle et débridée. Le jeu de Adam Sandler reste sublime ( le rôle de sa vie, de toute évidence ). Son sourire Colgate marque Uncut Gems de bout en bout et son apport au film est considérable.
Et puis, ce long-métrage donne une impression de plein. J’explique. Il y a une très belle diversité de scènes, de superbe personnages, des plan surréalistes, et tout ça, à l’arrivé, se retrouve a la bonne place, au bon moment. Osons la métaphore, c'est comme si on lâchait des pièces d’échecs au-dessus d’un plateau de ce même jeu et que ces pièces, en retombant, se plaçait toute seule en une configuration d’échecs et mat. Dans ces cas-là, le roi adverse – au hasard….Howard – ne peut plus bouger et il est fait comme un rat. Aux échecs, la victoire est un aboutissement collectif. C’est l’ensemble du film qui fait que, et non pas une partie en particulier.
Il y aussi dans Uncut Gems une mysticité particulière. Elle est représenté par la mystérieuse opale de Howard. Cette opale, dans le film, signifie la fin des ennuis. Le basketteur Kevin Garnett y voie comme une force qui lui permet de très bien jouer en match, et Howard y voie une source d’argent considérable. Mais finalement, c’est elle qui va créer tout ces problèmes. L’opale provoque aussi ces moments colorés hallucinés qui fait penser à si m'éprendre à Kubrick.
Uncut Gems et un chef-d'oeuvre, virevoltant dans tous les sens du terme, un futur et inconstestable classique. Et même si nous ne comprenons pas tout les paris ou les affaires de Howard en détail, nous avons déjà assez de matière pour écrire un livre sur ce film.
Pas mal pour un long-métrage qui a pour ponctuation des trous de balles. Là aussi, le sens est multiple.