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    Uncut Gems
    Note moyenne
    3,4
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    ConFucAmuS
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    529 abonnés 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 février 2020
    On démarre dans une mine poussiéreuse d'Éthiopie. Un endroit qui sent l'exploitation, la fureur et le sang. Des entrailles de l'enfer, d'où l'on extrait pourtant les plus belles richesses de la Terre. Deux ouvriers en découvrent une pierre précieuse. Le regard s'immerge en elle, envoutante et psychédélique. Puis on dézoome progressivement et se retrouve dans le colon d'Howart Ratner. Comme transition, on peut difficilement faire plus bizarre. Néanmoins, la suite nous apprendra que le sieur redoute une forme de cancer qui a déjà mis en boîte une partie de sa famille. Hors, la seule maladie qui lui en fait baver c'est son irresponsabilité. Eh oui, l'opale qui traverse le film n'a pas valeur métaphorique mais plutôt de catalyseur de ce qui part en sucette dans la vie d'Howard. Où à New York, ville capitaliste par excellence...
    Pour le moment, concentrons-nous sur le bougre de bijoutier minable qui nous sert de personnage principal. Et plus spécifiquement de la manière avec laquelle les frères Sadfie orchestrent une cacophonie presque ininterrompue afin de rendre compte de l'énergie ahurissante déployée dans sa vie...et la ville. Et oui, rien à faire l'un et l'autre semblent intrinsèquement liés. Leur existence évoque celle d'une explosion en sons et en couleurs (la photographie de Darius Khondji est à se damner). Épuisante mais fascinante. Un mélange des genres (polar, chronique sociale, satire) instable, parfois divin parfois infernal. Pourtant, impossible de décrocher. La mise en scène à la puissance balistique dévastatrice (cette dernière demi-heure !) y est pour beaucoup. Mais tout cela perdrait beaucoup en force sans la présence d'Adam Sandler. Son Howard Ratner est une superbe et pitoyable créature, en boucle sur elle-même, simultanément produit et victime de son environnement. Dépouillé, le jeu de Sandler arrive ici à ébullition, ce qui constitue l'une de ses plus belles performances.
    Uncut Gems a le charme de ces travaux à la fois abouti mais imparfait. Le genre d'œuvre qui a de bonnes chances de conserver un pouvoir d'attraction pendant un bout de temps. Comme son opale en fin de compte.
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    912 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 janvier 2020
    Une baffe cosmique


    Après des films mélancoliques comme Daddy Longlegs ou Mad Love in New York, les frères Safdie avaient opéré un changement + violent avec Good Time en 2017.


    Avec Uncut Gems, les 2 réalisateurs citent Lumet, Altman, Cassavetes ou encore Scorsese pour aller encore plus loin, et le résultat est tout simplement sensationnel.


    On y suit donc Howard Ratner, un joaillier au tempérament d'électron libre, qui va faire acquisition d'une précieuse opale noire brute. En pariant par la même occasion des sommes d'argent à tout va pour éponger ses dettes, il se retrouvera dans une spirale infernale où son addiction au jeu lui fera prendre les pires risques, en empruntant à tout va, au risque de contrarier les mauvaises personnes..


    En développement depuis 10 ans, Uncut Gems s'ouvre via un prologue plaçant son action dans une mine de diamant en Ethiopie, où cette fameuse opale noire est trouvée, comme pour illustrer d'entrée de jeu le coup humain qui est le prix de sa convoitise.


    Par la suite, et à l'instar des précédentes œuvres des Safdie, le film nous immerge littéralement dans la jungle urbaine et fiévreuse de New York dans le district des diamantaires et prêteurs sur gage. Howard, anti-héros par excellence, est le personnage autour de qui tout gravite. Constamment sur le qui-vive, le téléphone à la main, cloisonnant sa vie à l'extrême au point de foirer sa vie privée et en quête du meilleur coup. La tension du film est constante sur les 2h tant chez le personnage que chez le spectateur.


    Toujours en terrain de thriller intimiste assez balisé teinté de comédie noire, les Safdie injectent des doses d'adrénaline et de frénésie incroyables à intervalles réguliers, à mesure que Howard semble se sortir d'une situation mais prend une décision encore plus grave. Une recette qui pourtant ne s'essouffle jamais, renversant constamment les rapports de force en présence tout en créant de nouveaux enjeux dramatiques,jusqu'à un dernier tiers à la tension inouïe.


    Une énergie démente pour une étude de personnage désespéré et compulsif, tentant de toujours pousser la limite plus loin. Et si le style des frangins Safdie est ultra singulier, jouant constamment des joutes verbales, de cadres proches des visages et d'une viscéralité exacerbée à chaque plan, Adam Sandler est le joyau de la couronne.


    Courtisé depuis le début pour incarner Howard, Adam Sandler trouve ici peut-être le rôle de sa vie, au service de sa meilleure interprétation depuis Punch-Drunk Love de Paul Thomas Anderson. Sanguin, épuisant et brillamment antipathique, on a là un personnage qu'on adore détester. Pourtant l'interprétation tantôt subtile tantôt explosive de Sandler amène le spectateur a comprendre le personnage d'Howard et à créer l'empathie malgré les choix de ce dernier. Une écriture brillante en symbiose avec une interprétation magistrale.


    Le reste du casting n'a pas à rougir : Lakeith Stanfield est comme toujours excellent, Idina Menzel est un atout charme, Eric Bogosian menaçant...mais les 2 révélations sont Julia Fox (sorte de pendant féminin d'Howard) et Kevin Garnett (jouant son propre rôle) pleins de professionnalisme. Anoter uncaméo très plaisant de The Weeknd également.


    Daniel Lopatin, déjà à l'oeuvre sur Good Time, livre une OST tantôt atmosphérique tantôt terriblement anxiogène à base de synthés (la vibe Blade Runner et Akira n'est pas loin). Un plaisir pour les sens, autant que la photographie cristalline et précise de Darius Khondji, réinventant sa grammaire de chef op' pour un résultat absolument magnifique via ses jeux de contraste avec la longue focale.


    En conclusion, Uncut Gems est bien un diamant brut, une œuvre entropique d'une efficacité et d'une maîtrise incroyables. Lorgnant à la fois vers le thriller que l'étude de personnage ou bien la peinture d'un monde capitaliste cloisonné, les Safdie rentrent dans la cour des grands.


    Un chef-d'oeuvre
    Jorik V
    Jorik V

    1 272 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 janvier 2020
    Découverts avec le thriller urbain original et novateur “Good Times », avec cette atmosphère nocturne new-yorkaise si bien rendue et son impression d’urgence perpétuelle, les frères Safdie reviennent avec une œuvre encore plus particulière mais qui semble être la récolte des graines semées avec leur précédent film. En plus extrême. Trop extrême. En effet, « Uncut Gems » dure deux heures et quinze minutes, mais elles sont parfois exténuantes à défaut de paraître longues. C’est certes très rythmé mais, c’est rare de le souligner, peut-être un peu trop. Les personnages en mouvement constant ainsi que leurs interminables tunnels de dialogues finissent par avoir raison de notre patience et cela confine rapidement à l’hystérie. On sort de la projection en ayant besoin de prendre une bonne bouffée d’air frais.



    Cependant, il y a une chose qui est indéniable : Adam Sandler trouve là le rôle de sa vie. Il est extraordinaire en bijoutier juif magouilleur au débit de parole mitraillette. Il n’avait pas trouvé telle enveloppe pour exprimer son talent depuis « Punch-Drunk Love » il y a plus de quinze ans. Il est même étonnant qu’il n’ait pas eu de nomination à l’Oscar, mais la compétition cette année dans la catégorie du meilleur acteur est vraiment embouteillée. A ses côtés, les frères Safdie ont su réunir une galerie de personnages aux gueules bien trempées, un festival de mines patibulaires et de tout ce que New-York peut compter de malfrats et de magouilleurs. La caméra de la fratrie est alerte et en totale immersion avec son sujet et cette histoire de pierre rare qui cristallise toutes les envies (et actions des personnages). Mais toutes ces magouilles et arnaques sont parfois trop complexes à saisir et on abandonne d’essayer d’en saisir les rouages.



    « Uncut Gems » assoit encore son originalité en s’ouvrant et se clôturant de manière mémorable : la caméra plonge littéralement dans le colon de Sandler (!) après un prologue dans une mine de diamants en Éthiopie et une nouvelle fois dans une goutte de sang avant que le générique de fin apparaisse. C’est osé! Ajoutons une ambiance, une musique et surtout un grain d’image très années 80, mais pas forcément dans le bon sens du terme, et vous comprendrez la bizarrerie de cette œuvre qui divisera. Il y a pourtant des fulgurances dans certaines séquences, proche du culte, et des moments de tension réussis. Mais, en dépit de certaines qualités fortes et indéniables, l’histoire peine à captiver totalement sur la durée et c’est vraiment éreintant. Et on prend beaucoup moins de plaisir que dans « Good Times ». Un film vraiment déroutant, pas comme les autres et qui divisera, mais qui peut sembler pénible pour qui n’y goûte pas.



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    DanDan
    DanDan

    84 abonnés 272 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2019
    Bombe de film..innovant..Adam Sandler en 47th rue New York joaillier est méconnaissable..un plaisir qu'on peut faire encore des films de ce calibre aux États Unis en 2019..Les rôles secondaires comme celui De Éric Bogosian incroyable..On pense à Scarface on pense aux films de sport aussi ..Ça va vite , c'est rapide et réaliste..Un des meilleurs films de 2019..À voir absolument.
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