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Damien H.
13 abonnés
344 critiques
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2,0
Publiée le 13 novembre 2018
Le film charge l'ensemble du système américain plus qu'il ne charge Donald Trump. Un film forcément très orienté et subjectif qui divisera, mais qui est plombé par le côté "m'as-tu-vu" de M. Moore, bien trop enclin à se mettre en scène dans ses réalisations.
À l’approche des élections de mi-mandat, pour lesquelles les américains doivent renouveler leur confiance en leurs représentants politiques, le trublion Michael Moore prend sa caméra afin de déstabiliser le régime de Donald Trump. Documentaire ou clip de campagne ? Ceux qui attendent des films documentaires de la part de Michael Moore l’ont abandonné depuis longtemps. C’est bien des pamphlets engagés et orientés que ce contestataire facétieux réalise depuis près de 20 ans. Il n’en demeure pas moins un auteur brillant dans l’art d’exposer ses idées, maniant à la perfection le montage, l’humour ironique et le choix de ses bande sonore. Dans ce film en particulier, la diminution de la part accordée aux interviews par rapport à celle des montages d’images d’archives illustrant une voix-off souligne à quel point l’auteur ne cherche même plus à se dissimuler derrière une démarche pseudo-documentaire. Il ne reste plus qu’à être réceptif aux idées du bonhomme à la casquette de travers et à l’allure débraillée pour apprécier ses œuvres. Plutôt que d’accabler Donald Trump – il n’en a pas vraiment besoin -, Michael Moore tente de mobiliser les abstentionnistes, « plus grand parti des dernières élections ». Cherchant à comprendre ce phénomène massif de non-engagement, il pointe du doigt l’arrogance de l’establishment politico- médiatique. Il s’en va ensuite sur le terrain de diverses mobilisations citoyennes, afin de rappeler qu’il est encore possible de faire entendre sa voix, même dans une pseudo-démocratie pourrie par le pouvoir de l’argent. Sur un ton beaucoup plus désabusé qu’à l’accoutumée, Moore prévient que si la mobilisation ne prend pas, le basculement dans un régime autoritaire digne des heures les plus sombres du vingtième siècle sera alors inévitable. Venant de la part d’une des seules personnes ayant prédit l’élection de Donald Trump, ça fait plutôt froid dans le dos. Fahrenheit 11/9 est donc porteur de réflexions pertinentes, légitimant même ses outrances énormes lors des comparaisons avec le Troisième Reich. Cependant, on sera moins indulgent devant les longues digressions sur le scandale de l’eau potable à Flint, l’engagement d’adolescents suite à des tueries dans leurs écoles ou encore face à divers portraits de candidats au congrès censés représenter le nouveau visage de l’engagement politique. Habituellement réputé pour maitriser parfaitement le rythme de la narration, Michael Moore perd ici le focus de son propos et l’intérêt de ses spectateurs. En ratissant trop large, il aborde une multitude de thèmes et de portraits qui restent beaucoup trop superficiellement traités pour captiver une audience non-américaine.
Alors que Fahrenheit 11/9 était vendu comme le nouveau brûlot de Moore contre Donald Trump, finalement, le locataire de la Maison Blanche n’est qu’une espèce d’argument commercial pour attirer les spectateurs. Ce n’est pas que le nouveau documentaire de Moore est mauvais, car finalement, Moore nous offre vraiment du contenu sur des faits connus et des faits moins connus (et cela même des Américains) mais l’on regrette cet artifice commercial et le fait que Moore pousse un peu trop sa propre mise en scène durant deux heures. On a connu Michael Moore plus efficace et avec plus de mordant que cela, ce qui fait que Fahrenheit 11/9 est un documentaire mineur avec des intérêts majeurs.
"Fahrenheit 9/11" : Palme d’Or du Festival de Cannes 2004. Michael Moore s’attaque à George W. Bush avec un titre qui fait référence au 11 septembre 2001 : 9/11, aux Etats-Unis, les mois viennent avant les jours. Vous inversez le 9 et le 11 : 11/9, le 9 novembre. Lequel ? Celui de 2016. A 2 h 29 du matin, le 9 novembre 2016, Donald Trump est officiellement élu Président des Etats-Unis. Michael Moore ne pouvait pas ne pas réaliser un film autour de cet événement : l’événement lui-même, mais, surtout, ce qui s’est passé avant, ce qui s’est déjà passé après et ce qui peut arriver dans le futur. Michael Moore a toujours attiré beaucoup de spectateurs dans les salles hexagonales. Dopé par sa Palme d’Or, "Fahrenheit 9/11" avait même dépassé la barre des 2 millions de spectateurs, ce qui énorme pour un documentaire. On peut donc s’étonner que "Fahrenheit 11/9" ne sorte pas en salles. Toutefois, en réfléchissant bien, on peut se demander si, finalement, cette sortie en e-Cinéma n’attirera pas un plus grand nombre de spectateurs qu’une sortie en salles. En tout cas, on peut le souhaiter car ce film important et passionnant le mérite.
Documentaire révoltant, mais résolument porteur d'espoir. Face à l'ignoble Rick Snyder qui mériterait comme beaucoup de responsables politiques d'être incriminé pour crime contre l'humanité. Une autre scène tout aussi horrible ou Obama présent à Flint, demande un verre d'eau pour tremper seulement ses lèvres, scène indigne d'un président en activité à l'époque suite à une affaire plus que problématique. Boulevardducinema.com
Contrairement aux apparences, le documentaire ne parle que de Donald Trump et de son arrivée au pouvoir, loin s’en faut, et décrypte de grands événements dramatiques qui ont marqué les États Unis. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5
Dans ce documentaire, Michael Moore continue de faire du Michael Moore, mais on ne s'en lasse pas. Il reste surprenant que, alors qu'au départ on pense avoir à faire à un film sur Trump, on dérive très vide sur le Flint des origines de "Roger and Me". Mais d'une certaine façon cette boucle est tout à fait pertinente dans la détérioration qu'elle montre, en conséquence des politiques délétères des EU depuis 30 ans. Ce Fahrenheit est aussi plus sombre à la fin, tout en contenant une vrai réserve "d'espoirs" : ce motif de la figure de résistance incarnée par ces jeunes gens en regard d'un péril fachiste qui rampe et qui grimpe.
À la base, Farenheit 11/9 est un documentaire. Sur ce point-ci, Michael Moore est bon : il nous apprend des choses, nous fait découvrir différents personnages, et aborde plusieurs points de vue. Le seul soucis, c'est que Moore ne précise pas que Farenheit 11/9 est un véritable pamphlet contre Donald Trump tant les critiques pleuvent. Mais il faut avouer qu'elle ne tombent du ciel : arguments et preuves sont apportés. Si vous voulez entrer au coeur des Etats-Unis de Donald Trump, lancez le reportage : vous ne le regretterez pas.