Le Retour du héros est un film en costumes, genre plus si fréquent que ça en France, et surtout pas toujours capable de lier succès critique et succès public. Perso, je partais avec un enthousiasme mitigé, imaginant une grosse farce lourdaude et étant pas très chaud avec le casting (Mélanie Laurent m’ayant souvent étonné par sa fadeur dans ses films). Pourtant, le résultat est très sympa et pour ma part, réussi.
Le casting est solide. Dujardin est excellent dans ce genre de rôle, et s’il ne sort pas de sa ligne de confort ici, il s’en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir, jouant idéalement ce bellâtre finalement pas si méchant que ça. Mélanie Laurent est à l’aise dans ce registre, à mon sens bien davantage que dans le drame. Elle est lumineuse, parfois un peu théâtrale mais de manière raisonnable, et elle apporte un style plus « moderne » que le reste du casting. Elle ne joue pas dans « l’imitation de », et peut-être est-ce lié à ses dialogues, j’en sais rien, mais elle m’a paru teinté de contemporanéité (je parle, outre les références à des problématiques contemporaines comme le salaire des femmes !). Les seconds rôles sont très bon, avec une mention spéciale pour le toujours mémorable Féodor Atkine (mais la sœur un peu foldingue est drôle aussi).
Le scénario est un peu attendu bien sûr. C’est un marivaudage amoureux comique. Maintenant, c’est enlevé, souvent drôle avec des scènes cocasses, teintée d’un discours moderne mais pas envahissant. Le film m’a paru frais, divertissant, pas moralisateur ou donneur de leçon, il est juste très dépaysant dans le paysage cinématographique français bloqué trop souvent entre les comédies franchouilles balourdes et les drames sociaux. Bon, il ne faut pas chercher la véracité historique (les cosaques, haha !), mais on est pas là pour ça !
Visuellement c’est propre. Beaux costumes, des décors solides, une mise en scène alerte et surtout de jolies couleurs. L’image est belle, soignée, le film échappe à mon sens à l’écueil qui aurait pu être le sien : l’aspect trop théâtral. Le métrage arrive à nous amener vers l’extérieur, et même s’il est très dialogué, on ne ressent pas le côté posé et chapitré des films de ce genre (par exemple très sensible dans les Molinaro ou dans un tout autre registre, les Tarantino !). La bande son aurait pu être plus travaillée. Un petit regret là-dessus, car les films en costume se prête à une musique recherchée.
En somme, Le Retour du héros est un film comique, frais, aimable et un peu coquin aussi, qui à tout du film optimiste et ragaillardissant. Parti peu convaincu, je ne peux qu’inciter le public à jeter un œil. 4