Malgré l’avalanche d’avis négatif que j’ai pu lire à son sujet, j’étais plutôt confiant en allant découvrir en salles ce nouveau « Hellboy ». Je ne m’attendais pas à ce que l’on égale les excellents volets de Guillermo Del Toro mais de ce que j’avais vu, David Harbour (Hellboy) me semblait convaincant dans le rôle titre et il y avait matière à faire un divertissement efficace.
Je suis très vite tombé de mon piédestal. Au-delà du fait que ce nouveau film n’arrive jamais à la cheville des films de Guillermo Del Toro dont l’ombre plane tout le temps, ce scénario accumule les maladresses et les facilités. J’ai jamais réussi à vraiment accrocher à cette histoire qui m’a paru souvent risible et peu convaincante. Alors après, ça se laisse néanmoins regarder mais l’ensemble prévisible fait que le temps parait un peu long parfois malgré une réelle volonté d’offrir le spectacle.
Je n’ai pas été plus convaincu que ça également par le casting. Si physiquement David Harbour réussi à s’emparer de son personnage, il ne m’a jamais fait oublier Ron Perlman. David Harbour est trop léger dans sa prestation et même si il parvient à rendre son rôle sympathique, je n’ai pas retrouver le bon équilibre que l’on pouvait avoir auparavant de ce monstre adolescent à la fois doux et brutal. Il faut dire aussi que le comédien n’est pas aidé par des dialogues bien trop léger qui tente de faire rire mais qui ne fonctionne pas toujours. Pour le reste, c’est toujours un plaisir de voir Ian McShane (Trevor Bruttenholm), toujours aussi charismatique même si il n’a pas grand chose d’intéressant à faire ici. Très léger dans leurs jeux respectifs, le duo Sasha Lane (Alice Monaghan) – Daniel Dae Kim (Ben Daimio) reste agréable. En revanche, Milla Jovovich (Vivian Nimue) est clairement le gros point noir de cette distribution à mes yeux. Il n’y a pas une scène où je l’ai trouvé crédible et chacune de ses apparitions me faisait sortir du film. J’éviterais aussi de parler de Thomas Haden Church (Lobster Johnson), un acteur que j’apprécie beaucoup mais qui se ridiculise ici le temps de quelques scènes qui cassent le rythme du long métrage et chose incroyable, qui casse même le rythme de la scène post générique…
J’ai aussi eu une grosse frustration concernant la mise en scène de Neil Marshall. Le bougre sait filmer. Par le passé, il nous a déjà montrer des choses intéressantes et même dans ce film, on voit qu’il y a de très bonnes idées (la vision apocalyptique, le combat dans la forêt, le combat juste avant le générique de fin…). Pourtant, toutes les bonnes idées se noient dans un flot de scènes vraiment hideuses. Certaines sont sans originalités, sans âmes et d’autres, sont massacrées par des effets visuels atroces. Sans parler du sang à profusion qui est grotesque (de mémoire, je n’avais pas vu de sang aussi laid depuis le film live « Blood, the last vampire »), de nombreuses incrustations piquent les yeux même des très simple comme un simple hélicoptère dans le ciel. C’est dommage car la photographie tente bien de camoufler tout ça (la scène d’introduction aurait pu être sublime par exemple sans parler de sa fin risible avec le gros plan sur Milla Jovovich) mais c’est parfois si moche visuellement que là encore, je suis sorti du film. Visuellement, ce film semble parfois avoir dix ans de retard là où ceux de Del Toro semblait avoir dix ans d’avance et c’est aussi pour ça que je n’ai jamais réussi à faire abstraction des précédents films même si l’on est dans un reboot. En revanche, j’ai bien aimé la bande originale. Elle apporte un petit plus à l’ensemble et comporte des titres qui me plaise bien.
Bref, j’aurais vraiment pu être plus dur dans ma note ressentie finale concernant ce « Hellboy » de 2019. Je reste dans la moyenne car malgré tout, ça m’a un peu divertit et maintenant que je sais à quoi m’attendre, je l’apprécierais peut-être davantage dans le cadre d’une soirée sans prise de tête. Mais honnêtement, il y a tellement de défauts dans ce long métrage que je peux comprendre la déception de certains fans du personnage. Après deux films magistraux qui fonctionnent encore aujourd’hui et la frustration de ne pas avoir la conclusion que voulait nous offrir Guillermo Del Toro, ce reboot à de quoi nous faire rager. Un simple divertissement maladroit mais qui aurait vraiment mérité mieux surtout que quand on voit le résultat, on se dit qu’il y avait vraiment de quoi faire un film plus fort…