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    The Little Stranger
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    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    637 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 octobre 2018
    Adapté d'un roman à succès de Sarah Waters salué par le grand maitre de la littérature horrifique, à savoir Stephen King en personne, "The Little Stranger" détourne tous les canons du genre pour se concentrer sur ses personnages excellemment interprétés et son cadre d'après guerre aux allures victoriennes. Le réalisateur de "Room", Lenny Abrahamson, est attendu au tournant avec cette histoire "a priori" d'épouvante, mais il n'en est rien (ou si peu...).
    Un jeune médecin exerçant dans la campagne londonienne est appelé au chevet d'une patiente dans un manoir où sa mère fût employée jadis. La famille va très vite s'attacher aux valeurs rationnelles de ce médecin tout comme ce dernier avec les murs anciens qui l'ont autrefois accueilli. Mais des phénomènes de plus en plus inexplicables se produisent, confrontant le jeune médecin à ses convictions scientifiques...
    Très loin des histoires de maison hantée classiques, "The Little Stranger" déroute par son non-conformisme et par la complexité émotionnelle de ses personnages. On ne sait pas trop ce que l'histoire veut raconter ni même dans quel genre le scénario se répertorie. Destin d'une famille d'aristocrates en plein déclin financier et histoires à la sauce anglaise façon Jane Austen ou Emily Brontë ? Ou bien secret de famille et fantômes en cavale façon "Les Autres" d'Alejandro Amenabar ? Une chose se confirme : "The Little Stranger" est un film d'atmosphère se déroulant au coeur d'un énorme manoir en désuétude au passé chargé. Certes, le scénario s'étend dans des longueurs considérables où les dialogues s'éternisent et ces moments vont sûrement en décourager plus d'un qui s'attendait à frissonner et à sursauter. En effet, on ne sert ici que de l'ingrédient de la demeure lugubre, possiblement hantée, pour réaliser un drame social et intimiste où les convictions individuelles de chacun s'envolent en fumée. Ainsi, la volonté de ce jeune médecin d'appartenir à cette classe supérieure, posée, construite depuis deux siècles sera l'enjeu principal de ce film. Et il a fallu que je me renseigne suite au visionnage pour comprendre l'essence même du long-métrage qui se révèle bien plus passionnant qu'il n'y parait en surface. C'est une sorte d'iceberg où les actions et situations entre les personnages provoquent un effet boule de neige sur les événements dits surnaturels. La complexité du fil rouge, une fois comprise, déploie toute l'authenticité et la profondeur du scénario, brillamment servi par une mise en scène au cordeau. Le cadre froid de cette énorme maison de campagne recèle de secrets et d'indices qu'on se plait à découvrir et à décortiquer. Alors si vous vous attendez à une histoire de fantôme, sachez que c'est bien plus singulier et recherché que ça ! C'est un peu un "Inception" version huis-clos en période d'après-guerre...
    Cette ambiance atypique ne serait rien sans ce casting quatre étoiles. Domhall Gleeson, dans le rôle principal est étonnant de subtilité tout en restant fermement impassible dans ses réactions. Une sorte de classe anglaise qui laisse entrevoir de profonds secrets, des désirs d'appartenir à une classe sociale depuis sa plus tendre enfance. Ruth Wilson, dont le lien avec ce dernier est primordial, offre un vrai jeu épatant de tragédienne, alternant émotions et désir d'émancipation face à la décrépitude de ce lieu. Charlotte Rampling, elle, essaye de préserver les pots cassés de cette famille anciennement influente et luxueuse et se confronte à ses démons avec une intensité qu'on a rarement l'habitude de voir chez l'actrice. Et enfin, Will Poulter, qu'on a pu voir dans des comédies, se fond dans la peau du dernier homme de la famille, totalement défiguré par la guerre et dont la prestation de haine sidère par sa justesse. Chaque acteur ne fait qu'intensifier le sentiment de déroute et de confusion propre au film.
    "My Little Stranger" dérange car il laisse le spectateur sur le qui-vive, rempli de spéculations. On ne sait quoi croire : y a t-il de réelles manifestations paranormales ou bien est-ce que tout s'explique par la science et par la raison, comme le déclame le jeune médecin qui ne croit absolument pas que cette maison est hantée ? C'est déroutant et au final plaisant car le film tient la route lorsque l'on recolle tous les morceaux entre eux. Extrêmement solide de par ses acteurs, sa photographie et sa mise en scène, "My Little Stranger" est un tour de force atypique qui séduira les plus téméraires d'entre nous.
    zorro50
    zorro50

    117 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 octobre 2018
    Pour son atmosphère, je vais dire que c’est un bon film, mais à part cela, c’est un film qui ne casse pas 3 pattes à un canard. Pour ceux qui aiment les films costumés de l’ancien temps dans la campagne anglaise et aux confins du fantastique « allez-y ! », mais pour les autres « passez votre chemin ! » parce que c’est un peu ennuyeux.
    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 537 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2023
    En 1919, en allant à la fastueuse réception de la famille Ayres dans son vaste domaine de Hundreds Hall à laquelle tout le village était convié, un jeune enfant découvrit un monde auquel il n'avait pas accès. Complètement fasciné par la beauté des lieux et des gens qui y vivaient, il réalisa que son plus grand désir était de faire partie de cet univers de richesses et de côtoyer ceux qui y demeuraient. Comme un symbole, il s'accrocha à un ornement sculpté à l'intérieur de la maison jusqu'à le briser pour pouvoir le conserver...
    Bien des années plus tard, cet enfant, aujourd'hui devenu le docteur Faraday, revient exercer son métier dans son village natal. Lorsque la domestique de Hundreds Hall, souffrante, le fait appeler, c'est l'occasion pour lui de retourner dans la propriété qui avait tant suscité son admiration à travers ses yeux d'enfants et d'enfin évoluer, par son nouveau statut social, avec ceux qui y habitent.
    Seulement, entre-temps les grands tourments de l'Histoire sont passés par là et la famille Ayres n'est plus que l'ombre d'elle-même, tout comme leur demeure en train de tomber en ruines et les terrains qui la composent sur le point d'être vendus afin de subvenir aux besoins de leurs propriétaires. La guerre a en effet pris tous les hommes de la famille en ne laissant que Roderick, le fils estropié, brûlé et atteint de stress post-traumatique, comme une espèce d'éternel stigmate de cette tragédie pour s'occuper de l'ensemble des terres. À ses côtés, sa mère et sa soeur Caroline sont comme prisonnières de Hundreds Hall, la première tentant de maintenir les apparences luxueuses d'un rang qui n'est plus avec un regard tourné sur le passé pendant que la deuxième s'occupe de son frère et des tâches ingrates de l'entretien de la maison. Mais il y a quelque chose de plus sombre qui se trame à Hundreds Hall : les manifestations d'une étrange présence peut-être en relation avec Suzanne "Suki", l'aînée des enfants morte très jeune avant la naissance des autres...

    Après le fabuleux "Room", Lenny Abrahamson était forcément attendu au tournant, le voir s'attaquer à ce qui s'apparente a priori sur le papier à un film d'épouvante classique de maison hantée était somme toute un choix étonnant mais, en réalité, il n'en est rien. Ceux venus pour chercher du frisson facile resteront clairement sur leur faim, cette adaptation du roman éponyme de Sarah Waters se sert avant tout d'un contexte possiblement surnaturel comme d'un simple accessoire pour un drame intimiste sur le destin brisé d'une famille bousculée par le regard envieux d'un homme. Poursuivant finalement toujours sur une thématique d'enfermement à l'instar de "Room", "The Little Stranger" confronte ce "petit étranger" devenu docteur en médecine à l'environnement idéalisé dans lequel il a toujours voulu vivre mais qui, dans le monde réel, est en train de s'effondrer, forçant ceux qui le peuplent à vivre en quasi-autarcie pour en maintenir les fondations tant bien que mal durant un temps plus qu'incertain. Faraday est enfin parmi ceux dont il a toujours envié la condition mais ne parvient toujours pas pleinement à en profiter devant les barrières plus ou moins inattendues qui se dressent devant lui, notamment sa relation sentimentale contrariée avec Caroline, et surtout le délitement progressif de cet univers symbolisé par l'immense bâtisse tombant lentement en décrépitude.

    spoiler: Pour bien comprendre ce que "The Little Stranger" veut raconter, il faut se concentrer sur une scène-clé du film où Faraday discute avec un collègue dans un pub, il y évoque le "sur-moi onirique", une espèce d'enveloppe imaginaire qui se dégagerait de nous à cause d'une émotion ou d'un désir tellement puissant qu'il prendrait la forme de ce qu'on pourrait appeler communément un poltergeist. Revenons ensuite en amont dans le temps, lorsque Faraday enfant brise la décoration sculptée dans la maison, ce moment traduit toute sa volonté et sa force de vouloir appartenir à cette classe sociale qui le fait tant rêver, c'est l'élément catalyseur de son "sur-moi onirique", une sorte de doppleganger invisible qui ne va cesser de se déclencher dès lors que son désir d'appartenance à ce qu'il considère être une élite est contrarié. La première victime de ce double maléfique que tous vont considérer plus tard comme un fantôme est d'ailleurs probablement la petite Suki qui voit le jeune garçon se faire violemment gifler par sa mère pour le punir d'avoir volé (on apprendra plus tard que la fillette est tombée malade juste après la fête). Dans le présent du film, la relation complexe entre Faraday et Caroline va souvent être le fusible qui va provoquer les actes de ce "fantôme". Par exemple, lors du premier dîner, Faraday est regardé de haut par certains invités et l'un d'eux blesse Caroline en la dénigrant, le chien attaque alors l'enfant. Lorsque Roderick vend des terrains de la propriété (et détruit potentiellement ce qu'elle représente pour Faraday), le poltergeist ne le lâche plus. Quand Caroline le rejette dans la voiture, Faraday part pour Londres et les événements qui vont conduire au suicide de la mère débutent légèrement et prennent une bien plus grande ampleur dès son retour. Bien évidemment, la mort de Caroline est le point d'orgue des agissements de ce "sur-moi onirique" : avec le refus de sa demande en mariage, Faraday voit sa dernière chance d'appartenir définitivement à son monde rêvé exploser en plein vol et cela ne pouvait se terminer que de la pire des manières pour la dernière représentante de la lignée. Au procès final, on verra d'ailleurs le docteur mentir sur les circonstances du décès de sa presque-fiancée, preuve soit qu'il a désormais conscience des agissements de son double, soit qu'il préfère éluder la présence d'un possible fantôme pour rationnaliser mais les derniers plans avec le visage du médecin se regardant dans un miroir brisé (et donc à facettes multiples) et l'apparition physique finale du fameux "sur-moi onirique" sous les traits de Faraday, enfant en larmes devant le royaume effondré qu'il n'aura jamais vraiment atteint, ne laissent guère de place aux doutes. Reste l'énigme des "S" renvoyant à un possible fantôme de Suki qui contredirait tout ce qui vient d'être avancé, rassurez-vous, ce n'est pas le cas et on peut avancer l'hypothèse que Faraday, ne s'étant pas encore rendu compte que tout provient de son double invisible et donc de sa propre volonté, en vient à douter sur la nature des événements face à la force de persuasion de la mère convaincue que ce sont les agissements de sa fille défunte et il accrédite ainsi inconsciemment sa thèse en inscrivant son prénom partout par l'intermédiaire de son doppleganger fantôme.


    "The Little Stranger"n'a donc rien d'un simple film d'épouvante lambda, l'essentiel n'est pas là et le propos visé par Lenny Abrahamson dépasse ce cadre, ici, considéré comme un accessoire au portrait fascinant d'un homme accroché à son rêve naïf d'enfant d'atteindre de bien plus hautes sphères que celles auxquelles il était prédestiné. Film d'ambiance à la lenteur réfléchie et dessinant des rapports humains où tout basculement peut devenir le synonyme de tragédies futures, "The Little Stranger" est de plus sublimé par une distribution de haut vol (Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Charlotte Rampling, Will Poulter... un quatuor d'exception). Pas étonnant que le film ait fait un flop commercial au vu de son discours complexe et de l'exigence induite par son interprétation, il ne reste plus qu'à espérer qu'il trouve désormais la reconnaissance que sa qualité et son intelligence méritent...
    Scénario Catastrophe
    Scénario Catastrophe

    31 abonnés 156 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    Le début est un peu laborieux mais cette histoire fini par devenir captivante. Elle illustre avec soin le désir d'ascension sociale, et peut être, l'impossibilité de parvenir à plus "haut" que soi. C'est aussi un film sur les pulsions, ces forces plus fortes que soi. Dans le rôle principal, Domhnall Gleeson est un très bon choix de casting. Ce personnage, aussi charismatique que loser est envoûtant. Le château, filmé à plusieurs "période" de son existence offre des jolies scènes, parcontre, les pièces où ont lieu les scènes sont souvent les mêmes, on aimerait explorer d'avantage cet endroit. Malgré tout, le film, issu d'un livre, est bien écrit, sa retranscription en image est réussie et la fin sait nous imposer sa dose de mystère. (Mention spéciale pour la bande annonce, qui n'en dit pas trop et nous lance avec brio sur quelques fausses pistes).
    nada r.
    nada r.

    7 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 octobre 2018
    Très bon film, plus fantastique que d’horreur. Le plus grand interet du film repose sur la décrépitude de la noblesse britannique à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, perdue entre modernisme et tradition, ainsi que l’impossibilité de passer d’une classe social à l’autre et d’y être accepté malgré tous ses mérite. Le film est surprenant dans son traitement des relations entre les personnes où on se retrouve à soutenir ou accuser des personnes qui au final ne le méritaient pas,et vice versa. Le titre est parfaitement représentatif de tout le film, où la maison imposante et immuable symbolise à la fois le centre des tensions et des convoitises mais aussi cet obstacle de l’ascension sociale
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