Peppermint est un petit film d’action comme Pierre Morel en a réalisé une tripotée. C’est pas très original ni flamboyant, mais ça reste efficace dans son genre. La mise en scène est plutôt nerveuse, mais elle n’est pas épileptique comme celle de Mégaton et Morel laisse lisibles toutes ses scènes d’action qui sont franchement pas mal fichues. Il y a pas trop de surrenchères, pas mal d’effets pratiques, une violence graphique bien présente quoique parfois trop numériques pour le coup, on sent une volonté de créer une héroïne assez réaliste qui prend des coups également et ça fait assez plaisir. La photographie est propre, techniquement, le film est propre, on sent une série B avec un budget confortable quoique pas colossal non plus. Mais tant mieux !
D’un point de vue scénaristique, le film est très attendu et également trop linéaire. Ca pourra sans doute ennuyer un peu, surtout au début avec les lieux communs ordinaires du genre et tant que l’action n’est pas lancée, mais après, ça passe, en particulier car l’action est bien là et qu’on a le cahier des charges bien rempli. Ok, il y a des clichés, ok il y a des facilités et ok il y a des incohérences (la grande roue, Garner, 3 mecs de 90 kg, euh…), mais l’essentiel c’est l’efficacité, et le film s’avère efficace et parfois assez radical. Dommage, peut-être, qu’il oriente pas plus le curseur vers une héroïne plus sombre, plus grise dans ses choix, ce qui aurait apporté une touche supplémentaire de réflexion quand aux actes de l’héroïne (dont l’ambiguité est mise en avant à travers les réseaux sociaux et les infos en continue).
Le casting est avant tout emporté par une Jennifer Garner très à l’aise. Dommage qu’elle ait quand même si souvent tourné dans des films mauvais, car elle a le physique d’une héroïne d’action et on sent sa préparation. Très investie par son rôle, elle sait aussi transmettre ses émotions et notamment le fait qu’elle soit au bord du gouffre. Autour d’elle, un casting convenable mais un peu effacé au milieu duquel surnage quand même un Juan Pablo Raba parfaitement détestable et plutôt charismatique. Sa performance est convaincante.
Pour ma part, Peppermint est un petit divertissement d’action roublard qui, aujourd’hui finirait sûrement plus sur une plateforme de streaming qu’au cinéma. Ca se laisse voir sans déplaisir, mais c’est clair que ça manque singulièrement d’originalité, d’innovation, que c’est écrit un peu à la truelle, mais le savoir-faire de Morel et une Garner très impliquée le tire vers le haut par rapport à la concurrence. 3