Pourtant, on ne peut pas dire que j'ai été séduit par beaucoup de ses films jusqu'ici, mais quand c'est Pierre Morel derrière la caméra, je regarde. N'en attends pas grand-chose, mais regarde. Ça ne ment pas sur la marchandise. Ça ne prétend pas être du grand cinéma. Juste des divertissements calibrés pour passer une soirée sans prise de tête. C'est ce qui nous est offert ici, ni plus ni moins. J'avoue avoir même espéré plus avec cette bonne introduction, ne nous faisant pas le coup habituel de la fatalité :
le mari de l'héroïne était condamné à mourir dès que son ami a posé le pied dans sa boutique
.
Cela donne un côté sacrificiel, presque martyr intéressant, moins ambigu que dans les productions habituelles du genre. Le reste sera, hélas, nettement plus attendu, une seule « vraie » surprise étant à noter. Morel n'y va pas avec le dos de la cuillère sur les visuels sombres, crépusculaires, histoire que l'on comprenne bien que nous sommes dans un univers pourri, sale, dans laquelle la vengeance de Jennifer Garner s'inscrit pleinement, voire se justifiant. Un personnage banal mais efficace, à l'image des scènes d'action, parfois improbables mais assez bien foutues dans leur logique de série B, d'autant qu'elles ne sont pas trop nombreuses.
Pas grand-chose à ajouter, si ce n'est que des antagonistes moins insignifiants n'auraient pas été de trop (ces barons de la drogue interchangeables, sincèrement je n'en peux plus), le discours habituellement ambigu des « vigilante movies » étant inévitablement de sortie, notamment lors d'un dénouement peu fameux ni même très cohérent. Sans doute était-ce trop demander à l'ami Pierrot, solide technicien formé à l'école Besson, dont il n'y a, toutefois, pas grand-chose de plus à attendre. Allez, je verrai quand même le prochain film (à la télé, faut pas exagérer!).