Avant, j'aimais bien Marion Vernoux. Mais ça, c'était avant... D'autant que si « Et ta sœur » gardait un minimum d'intérêt quant aux enjeux, ce n'est même pas le cas ici. Je n'irais pas jusqu'à écrire que tout est raté, mais nous n'en sommes pas loin. Malgré un joli potentiel, ça ne fonctionne pas. On tourne souvent en rond, l'histoire n'est pas très intéressante, la réalisatrice ne semble pas quoi faire de ses personnages, notamment secondaires. Elle hésite entre drame et comédie, ce qui est rarement probant. Même les quelques idées intéressantes deviennent presque gênantes dans leur traitement
(la prostitution de Piotr, notamment)
, arrivant presque comme un cheveu sur la soupe, sans réelle cohérence avec le comportement de Marilyn auparavant. Alors c'est vrai : cela évite la bien-pensance totale, permettant de mettre en avant jusqu'où certains doivent aller pour faire face à une situation financière plus que compliquée. Maintenant, si c'est pour ne pas en faire grand-chose, à l'image d'une Vanessa Guide totalement sous-exploitée, ça ne mène nulle part. Idem pour le regard sur le travail : entre vision simpliste de ce dernier, discours caricatural (et pas totalement faux) sur les techniques de communication des patrons et protagonistes changeant de comportement presque du jour au lendemain, là encore le propos ne va pas bien loin. Et je ne parle même pas de la famille du « malade », presque réduite à une caricature pesante et silencieuse. Heureusement, et histoire de ne pas être totalement injuste, ce n'est pas un supplice non plus. Les repas et discussions entre amis ont beau manquer de contenu, j'ai trouvé ça sympa. Et niveau casting, Nicolas Duvauchelle s'en sort plutôt bien, même si c'est surtout Ana Girardot qui retient l'attention : à la fois touchante, drôle et pleine d'énergie, elle est un vrai rayon de soleil. Au point de se demander ce qu'elle fait avec son « bonhomme », tant celui-ci fait (très) mauvaise impression dans les premières minutes, au passage une belle occasion manquée de s'interroger quant au fait que peut-être Piotr est-il, d'une certaine façon, beaucoup plus tendre et attentionné depuis son accident... Enfin, si j'espérais que Vernoux saurait au moins conclure de façon satisfaisante, il n'en est rien :
bons sentiments (presque) totaux et banalité presque digne d'un téléfilm sur TF1
. Bref, si les intentions étaient sans doute bonnes, le film, lui, est loin de l'être. Reprends-toi, Marion !