"Piotr" (venant d'une famille d'immigrés polonais) et "Marylin" (Moreau - sic) ont une vie pépère de trentenaires sans enfants, tous deux au travail dans la grande distribution, quand un bête accident de la circulation vient bouleverser ce gentil équilibre.
Piotr, grièvement traumatisé crânien, sort de longues semaines de coma lourdement handicapé, avec un QI entre le poisson rouge et le gamin de 5 ans, le tempérament colérique qui va avec la maturité du deuxième, et une encombrante sexualité de bonobo, dans le même temps ! Une grosse indemnité de l'assurance auto annoncée, se pose la question de la protection juridique de l'incapable, dont l'organisation va se disputer entre Marylin (qui n'est que la compagne de Piotr) et ses parents. Aborder la question du handicap peut se faire au cinéma de nombreuses manières, de la farce (grinçante, ou pas) au documentaire, en passant par toutes les nuances du drame, ou de la comédie. Marion Vernoux, avec ce "Bonhomme", n'opte jamais pour une manière lisible, cohérente et qui sonne vrai.
Si l'on rit parfois, c'est jaune. L'accent mis sur le sordide
(tirer parti de l'appétence sexuelle de Piotr, pour distraire les femmes de leur entourage, moyennant finances, en expédient pour survivre....)
gomme toute émotion, toute empathie. Qu'il ait fallu 3 co-scénaristes à la réalisatrice pour écrire aussi triste brouet étonne, et navre.
Béatrice Dalle fait une panouille grotesque (en mère de Marylin), Nicolas Duvauchelle (Piotr) a un jeu monocorde, les rôles secondaires sont mal dessinés.... Au bilan, seule Ana Girardot mérite louange, en Marylin combattive : l'étoile (de consolation) est pour elle !