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Cinephille
159 abonnés
628 critiques
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3,0
Publiée le 20 janvier 2019
C'est un document intéressant mais pas vraiment un film. L'image est de piètre qualité ce qui est quand même dommage et le montage à peine meilleur. On voit Miyazaki annoncer sa retraite mais vouloir rapidement recommencer à travailler car c'est au fond la seule chose qui lui tienne à coeur. Comme toute son équipe d'animateurs a été licenciée il se lance dans la technologie en attaquant la création d'un court métrage en images de synthèse avec une équipe de jeunes. Comme il l'a fait toute sa vie -tel un vampire- il se nourrit de l'énergie de ces jeunes avec qui il n'est pas particulièrement gracieux ni encourageant. C'est un monsieur très exigeant qui ne mâche pas ses mots et a sans douté brisé quelques carrières. On voit aussi un homme obsédé par la mort, qui voit mourir ses proches, avec la contradiction habituelle des gens âgés qui se désolent de perdre leurs amis tout en se réjouissant d'être encore là. Au final on comprend que ces histoires d'images de synthèse n'ont été qu'un passe-temps et qu'en fait il veut se lancer dans un nouveau long métrage entièrement dessiné. Y parviendra t-il ?
Durant 2 ans, Kaku Arakawa a eu le privilège de suivre au plus près Hayao Miyazaki durant sa prétendue retraite. On accompagne ainsi le maître japonais dans l’élaboration de son nouveau projet qui voit naître le personnage de Boro, la chenille. Exigeant comme jamais, lorsqu’il couche ses idées il accumule les croquis preuve, s’il le fallait, que sa passion est intacte comme au premier jour ! En attendant le retour des Studios Ghibli, on plonge avec grand plaisir dans Never-Ending Man : Hayao Miyazaki, on a même envie d’attraper des baguettes pour partager des ramen avec lui. Seul point noir, ce documentaire est parfois techniquement limité avec des passages assez désagréables pour nos oreilles.
Alors je tient à dire que Miyazaki roule en deux chevaux et ça c'est beau. Ce documentaire sur le plus grand génie de l'animation est absolument génial. On a la vrai spontanéité du réalisateur et cela m'étonne qu'ils ont laissé cet homme dont on ne connait même pas son identité le filmer. Le documentaire parle donc du début de la retraite du réalisateur, puis de la réalisation de son court métrage "Boro la petite chenille" et le début de la réalisation de son nouveau long métrage que l'on connait bien : "Le garçon et le héron". Je pourrais regarder des heures Miyazaki ne rien faire chez lui, ou juste le voir préparer à manger, se plaindre de son âge, parce que c'est ce qu'il fait le plus tout le long mais évidemment avec de l'humour quand même. C'est un homme qui ne s'arrête jamais, il voit que ses capacités baisse mais ne peut pas s'empêcher de revenir au studio pour travailler, car "je m'ennuie sur je ne fait rien". Ce que j'ai trouvé particulièrement génial dans ce documentaire, c'est la découverte pour lui de l'animation 3D. En effet pour la réalisation de son court métrage il décide de faire appel aux images de synthèse, car il n'arrive plus à être aussi efficace qu'avant. Je pensais vraiment que Miyazaki avait juste utilisé la 3D pour un seul plan dans Le voyage de Chihiro mais qu'il la détestait. Même s'il dit que rien ne remplacera le dessin à la main et je suis d'accord avec lui, il tente cette nouvelle manière de travailler pour lui. Il découvre l'énorme potentiel de la 3D. Mais il va quand même finir par repasser au crayon les plans en 3D, car il ne considère pas cela parfait. À travers ce documentaire, on voit qu'il peut être très dur avec ses animateurs. Il a pour habitude de vérifier toutes les planches d'animation pour ses films et peut redemander dix fois à quelqu'un de la refaire. La recherche de la perfection est la clé de sa réussite. "Je ne veux pas regretter de ne pas avoir tenté quelque chose dans mon film". Ce qui est fascinant avec lui, comme le dit Toshio Suzuki, c'est qu'il aime travailler avec de jeunes talents, car il absorbe leur énergie et retrouve en quelques sortes sa jeunesse. Mais c'est l'effet inverse pour eux, car ils vieillissent plus vite. La gestion du studio par Toshio Suzuki et Hayao Miyazaki est épatante. Dans quel autre studio d'animation dans le monde, le producteur autorise le réalisateur à recommencer dix fois, à prendre son temps... La relation qu'il y a entre le producteur et le réalisateur est quelque chose de tellement sain. C'est vraiment très beau de voir que Toshio comprend les problématiques d'Hayao, il le connait par cœur et sait comment il va réagir, comment il travaille... Quand Miyazaki galère au début de la réalisation de Boro la petite chenille avec la 3D, il en parle à Toshio en lui disant qu'il faut peut être arrêter ou reprendre à zéro. Mais lui ne s'étonne absolument pas "c'est ce que je craignais". Je pense que la réussite de ses films et sa longévité sont aussi dû à ces personnes qui l'entoure comme Toshio qui sait prendre le temps, ou comme Joe Hisaishi sont compositeur qui le suit depuis Nausicaa de la vallée du vent. Ce trio ne peut que réussir.
Dans une partie du documentaire, on voit que Miyazaki découvre l'intelligence artificielle : "c'est une insulte envers l'humanité". Il va même jusqu'à penser que la fin du monde est proche.
Pour conclure, ce documentaire m'a appris pas mal de choses, cela fait du bien de voir Hayao dans son quotidien et la manière de filmer un peu comme un vlog rend les choses très naturel même si Hayao n'aime pas la caméra, comme il le dit dès le début. Je pense que comme moi, beaucoup sont émerveillé devant ces images, devant ce grand génie, cette force de travail, sa motivation sans faille, sa patiente et son talent.