Partir en Italie en compagnie d'Emily Ratajkowski et être payé pour ça... La majorité de la population masculine mondiale doit en rêver, Aaron Paul, lui, l'a fait et il mérite un certain respect pour ça ! Évidemment, il fallait un vague prétexte cinématographique pour justifier la combine et ainsi naquit "Welcome Home", un thriller érotico-soft de bas étage et si anachronique par son manque total d'originalité qu'il paraît sortir tout droit de la case de téléfilms médiocres "Hollywood Night" de TF1 dans les années 90...
À cause d'une infidélité de madame, Bryan et Cassie, un couple en difficulté, tentent de se retrouver en louant une superbe demeure dans la campagne italienne. Une fois sur place, ils font la connaissance de Federico, voisin du domaine, celui-ci se met à faire une méchante fixette sur la compagne de Bryan et s'immisce de plus en plus dans l'intimité du couple...
À peine cinq minutes de film et bim, Emily Ratajkowski trouve déjà le moyen de se déshabiller pour aller prendre une douche (elle en prendra souvent car elle est très propre), on peut dire que "Welcome Home" montre rapidement les limites de ses ambitions peu reluisantes.
Avec pour seul apport neuf son décor italien, cette sempiternelle histoire d'intrus trop gentil pour être honnête et envahissant l'environnement d'un couple dans l'espoir de le détruire de l'intérieur (et de conquérir de manière tordue le coeur de la dame) se contente de recycler tous les poncifs du genre sans aucune invention ou audace visuelle.
De "Silver" à "La Locataire", "Welcome Home" pioche un peu partout dans le but de dérouler son récit d'une platitude sans nom où même son côté faussement sulfureux sonne creux en ne tapant pas dans un érotisme trop poussé pour ne pas effrayer la ménagère en manque de frissons (et son compagnon au regard libidineux) à laquelle ce thriller sans relief se destine principalement. Évitant soigneusement d'insuffler la moindre surprise dans son déroulement où tout paraît construit afin de devêtir Emily Ratajkowski le plus souvent possible jusqu'à faire passer son personnage pour la reine des gourdes (mention spéciale à la scène où elle met un bandeau sur les yeux sans se poser de questions et en petite tenue alors qu'elle vient de passer un dîner extrêmement louche avec Federico), "Welcome Home" tente tout de même un dernier acte un poil différent du reste, avec un certain mauvais esprit, mais vu la médiocrité de ce qui l'a précédé, cela ressemble plus à une tentative désespérée pour justifier l'existence d'un film qui n'est jamais parvenu à trouver la moindre identité.
À moins d'avoir miraculeusement passé votre vie à côté de la multitude de petits thrillers US du même acabit qui prolifèrent depuis des années sur les grilles de programme de nos chaînes de télévision, vous avez déjà plus ou moins vu "Welcome Home" avant même de l'avoir entamé et, comme personne n'a jugé bon de faire des efforts pour y apporter quelques variations pertinentes, à quoi bon lui laisser sa chance ? On espère qu'Aaron Paul a passé au moins de bonnes vacances car c'est le genre de truc qui peut vous plomber une filmographie...